MN


Vent debout   « Mais si dure ou héroïque que soit la résistance, elle se condamne à l’échec, si elle s’enferme dans une logique d’affrontement, sans développer aussi et surtout de nouveaux mondes, ici et maintenant »    Résister, c’est créer (Florence Aubenas, Miguel Benassayag)   L’insupportable – Tenir bon – Paroles à prendre De registre en registre, ici même s’expriment bien des refus. Les colères sont tantôt rouges, tantôt noires. Nombre d’émotions s’offrent à lire au cœur du premier numéro d’une série de trois dont l’objet est d’explorer le terme de RÉSISTANCE. Dans « Vent debout », bien des textes font écho à ce qui est émoi en nous, à ce qui brûle. Aux mille-et-un lieux où se niche l’inconcevable. Bien des choses nous affectent : en refus, nous écrivons ! Il arrive de certains évènements que nous en soyons les témoins directs. D’autres faits, quand ils sont plus lointains, souvent nous parviennent par […]

Fili 114 « Vents de debout – (Résistance – vol 1 – 2024)


Depuis fort longtemps la revue tient, trois fois par an, ses séminaires : le premier en janvier, les suivants en mai et en septembre de chaque année.   Moments de recherche, de création et  de partage, ils sont bien sûr ouverts à toutes et tous. Il suffit de nous contacter. Mais qu’est-ce qu’un « séminaire  » ? Il comporte en général plusieurs temps : un retour sur le dernier numéro paru ;  un temps de lecture et de choix des textes reçus pour le numéro suivant ; un atelier consacré au numéro qui paraitra un peu plus tard encore. Sans oublier ce temps consacré à rendre la revue plus visible, que ce soit à travers son site, par des lectures en librairie ou dans des musées.   Un séminaire, c’est aussi de un temps de décision, de coopération et d’invention où se prennent des rendez-vous : réécrire à tel auteur, imaginer […]

Les séminaires de Filigranes



Depuis fort longtemps la revue tient trois par ans ses séminaires, le premier en janvier, les suivants en mai et en septembre de chaque année. Ses moments de recherche et de partage sont ouverts à toutes et tous.   Un séminaire comporte en général plusieurs temps : un retour sur le dernier numéro paru ;  un temps de lecture des textes reçus pour le numéro suivant ; un atelier consacré au numéro qui paraitra un peu plus tard encore. Un temps enfin consacré à rendre la revue plus visible, que ce soit à travers son site, par des lectures en librairie ou dans des musées.

Les séminaires de Filigranes


Éditorial Après les labours d’Humus, les souffles et les élans forts ou fragiles du Chêne et du Roseau, Filigranes achève son chemin végétal dans La Forêt des songes. Dans aucun numéro de ce triptyque les arbres et leur charge de vie, de sens, et d’énergie ne sont absents ; mais dans la futaie de textes de celui-ci, ils déploient tous les sens, sensualité, sensibilité, significations, assument bien des enjeux pour ceux qui, les regardant, les voient, et les aiment, s’irritent des misères que nos choix trop souvent leur infligent ; ceux qui, envers et contre tout, en nourrissent leurs sèves et leurs rêves d’humains au monde, y trouvent des lignes de vie, de force, et de création. Au fil des pages de ce numéro, la forêt nous hante, nous enchante, nous emmène, loin du réel cru des villes, sur les pas des conteurs, et nous croisons Alice, un petit poucet, un ogre, […]

N°113 « Dans la forêt des songes » (Végétal – vol 3 – 2023)



  Nous poursuivons ici le cycle « Végétal ».     L’eau et la terre entretiennent avec la pousse infinie de la vie des arbres des rapports d’amour/haine. Dans ce numéro 112 de Filigranes nous choisissons l’élégie et notre appréhension de la fable de La Fontaine réserve des surprises au lecteur. Celui-ci est appelé à s’identifier aux personnages que La Fontaine a campés pour illustrer un paradoxe : « C’est le plus fort qui est le plus fragile », opposant faiblesse et puissance dans un de ses dialogues ordinaires où il affronte la cour de Louis XIV. La logique serrée de la fable a peut-être éloigné les auteurs. Ont-ils préféré prendre des chemins de traverse plutôt qu’affronter le dénouement qui condamne le chêne à périr ? Ils deviennent ici spectateurs de la nature, se cachent dans les arbres, partagent la vieillesse et la finitude, s’émeuvent du destin qui attend le chêne malgré́ […]

N°112 « Le chêne et roseau » (Végétal vol 2 – 2023)


100 ans d’éducation nouvelle – Répondre aux défis éducatifs et sociaux de notre temps (2022) – Baraër Michel, Neumayer Michel, Reboul Sophie, Vellas Etiennette (Chronique sociale) L’Éducation Nouvelle est plus qu’une simple politique éducative. Ce livre la présente à travers les principes qu’elle met en avant et des démarches concrètes à mettre en oeuvre en classe et dans les lieux de formation ou à s’approprier. L’Éducation Nouvelle est un projet permanent de création et transmission de savoirs inscrits dans l’histoire et l’horizon d’une émancipation humaine, à la fois singulière et collective. L’Éducation Nouvelle est une audace, le refus de la routine, l’invention. Les récits ici recueillis le prouvent : en témoignant de réalités analysées et partagées, ils visent à faire agir autrement. À changer de pratiques et de postures. À renou veler et approfondir le travail d’éducateur et de formateur. L’Éducation Nouvelle est une histoire à partager. L’ouvrage donne à […]

Livres O+M.Neumayer



  Nous ouvrons notre cycle « végétal » avec un numéro « humus ».  Ce mot fleure bon les sous-bois humides, où les champignons poussent leurs têtes parmi les feuilles mortes en lente décomposition. Et c’est bien notre rapport à la terre nourricière que plusieurs textes viennent interroger : il s’agit, par l’écriture, de tisser des lie ns avec tous ces insectes, ces bactéries, ces micro-organismes qui ont transformé les roches en un sol nourrissant (1), accueillant aux graines et aux spores, il s’agit aussi de s’inquiéter des actions humaines qui mettent à mal ces processus complexes d’échange et de transformation. Avec ce numéro, nous nous redécouvrons comme terriens, tirés du sol 2, et nourris par ce qui y pousse et que nous cueillons ou cultivons. Mais cette terre maternelle n’en demeure pas moins mystérieuse puisqu’elle est matière hors langage et qu’il faudra tout notre travail d’écriture pour la mettre […]

N°111 « Humus » ( Végétal – Vol 1 – 2022)


Enseignante, psychanalyse, porteuse de poésie et soucieuse de la vie mentale des enfants Maryvonne, notre amie de si longtemps a des années durant travaillé à la maison du Vallon à Marseille. (Un hommage lui est rendu ici : https://advitam.fr/app/memoire/maryvonne-paul-1943-2022/hommages)    

Maryvonne Paul nous a quitté à l’automne 2022




    Qui tient l’appareil ? » (« Focales » vol.3) « Telles sont les deux voix de la photographie. À moi de choisir, de soumettre son spectacle au code civilisé des illusions parfaites, ou d’affronter en elle le réveil de l’intraitable réalité ». Roland Barthes, La chambre claire C’est bien d’une énigme dont il sera fait état dans ce numéro, le dernier de la série « Focales ». Dans les deux numéros passés nous avons interrogé par l’écriture le regard qu’entre champ et hors-champ, toutes échelles confondues, nous portons sur le monde. Aujourd’hui avec ce titre intriguant, c’est d’une série d’actes dont nous parlons, d’un faire que des sujets assument, ou non. Qu’est-ce que décider de « prendre », « agir », « capter » ? Qui s’y engage ? Qui en a la capacité et en ressent le désir, lequel parfois submerge ? Qui en craint l’intrinsèque violence ? Ainsi, au fil des textes de ce numéro, nous voilà projetés dans […]

N° 110 Qui tient l’appareil » (« Focales » Vol 3 – 2022)



@28 35 Cursives @ 109Truxler v5 final 8:11 copie 2   Champ / Hors champ » Toute écriture, toute création est une découpe. Des sujets – vous, moi – décident de produire. Ils tirent du réel qui les environne matière et matériaux pour la création. Tous, dans l’enfance nous avons appris à voir, à regarder l’espace et parcourir le temps. Mais aujourd’hui, cela suffit-il ? Cette création nous identifiera, nous singularisera face à vous, lectrice, lecteur. Elle nous portera. Dans ce second numéro de « Focales », notre série 2021, nos yeux se dessillent pourtant. Par la bivalence du titre retenu, écrire et produire se donnent à lire comme acte souvent ambigu, tour à tour travail de prélèvement, de classement, de ponction et finalement de choix. « Nous ne façonnons jamais le monde […]. C’est le monde qui nous façonne » rappelle Toni Morrison (1). Nos yeux d’humains n’ont de cesse de questionner, d’instruire, de […]

N°109 « Champ / hors champ » (Focales vol.2 -2021)


« À l’échelle » (Focales vol. 1)   « Les yeux, quand ils s’ouvrent, découpent dans le visible comme un ordre du réel » Marc Le Bot (1) Écrire, c’est regarder le monde et ses paysages, c’est ressentir des émotions, imaginer, anticiper, se souvenir, construire et déconstruire, chercher les mots. Écrire, c’est bâtir et, ce faisant, c’est penser. Sur ce constat s’ouvre une nouvelle série pour Filigranes, trois volumes consacrés au terme, polysémique s’il en est, de focales. Aussi, nous voici pour commencer à traiter d’échelles. Plus tard il sera question de champs et de hors-champs, enfin du sujet écrivant, lisant, produisant lequel « tient l’appareil ». o o o   L’écriture comme fabrique est un monde intermédiaire entre le réel et nous, dit Marco Martella 2. Mais ne s’agira-t-il dans ce présent moment de géométrie poétique que de balayer du regard la gamme de nos choix afin d’un peu mieux savoir ce qu’écrire signifie […]

N°108 « À l’échelle » vol 1 – « Série Focales » 07/21



    « Est – Ouest et retour » à Nathalie Ferrier, notre amie si jeune perdue « Rien ne disparaît de ce qui a dû être abandonné  » Henri Wallon Tout a commencé par un pressant défi de Nathalie Ferrier, en poste au Centre Culturel français de Moscou : ce serait bien si les liens déjà tissés entre Moscou et Marseille perduraient dans un autre numéro de Fili (1) ! Faisons mieux connaissance avec nos littératures respectives. Offrons-nous réciproquement des textes d’auteurs auxquels nous tenons, représentant pour nous ce que nous aurions envie de faire savoir aux autres. Et à partir de là, chacun pourrait choisir et écrire en écho, en écart, en voisin ou en étranger. Les textes seraient comme des miroirs où se mirer, se reconnaître autre ou pareil… Les « prétextes  » joueraient le rôle de tremplin, d’apport, d’horizon en trouvant leurs destinataires. Tout cela était bel et bon. Mais […]

Ukraine / Retour sur Filigranes 65 (2005)


  Le monde des revues de poésie et de la littérature bouge. Nous-mêmes sommes en réorganisation de tâches au sein de notre collectif. Notre nouvelle adresse mail de contact est filigraneslarevue(arobase) laposte.net. Nos publications et leur rythme changent.   Que sera Filigranes en 2024 ? Nous publions deux numéros par an à présent. La collectif de production de transforme : nouvelle maquette, nouveaux cursives, nouvelles coopérations .   S’abonner FRANCE Normal (3 numéros) 30 € FRANCE Soutien (3 numéros) 46 € ÉTRANGER Normal (3 numéros) 33 € ÉTRANGER Soutien (3 numéros) 46 € BIBLIOTHÈQUES (2 numéros / un an) 25 € Chèque à FILIGRANES ou virement (Code IBAN FR87 2004 1010 0800 3312 4U02 929)  (Compte revue Banque postale). Commander d’anciens numéros « Le chêne et le roseau » (N°112) « Humus » (N°111) « Qui tient l’appareil » (N° 110) « Champ/hors champ » (N° 109) « À l’échelle » (N° 108) « Ça peut toujours servir » (N° 107) « Glanages » (N° 106) « Ça […]

FILIGRANES Évolue !



  FILIGRANES est produite par un collectif de bénévoles, passionnés du « lireecrire » et désireux d’en partager l’accès par le biais d’ateliers, de publications, de rencontres, de lectures publiques. Elle n’est pas éditrice de recueils. Pour ceux qui souhaitent soutenir le projet de la revue dans la durée, l’abonnement se fait par courriel ou par lettre. Les Bulletins d’abonnement et de commande ainsi que la présentation de la revue en PDF sont à télécharger ci-dessus. On soutient la revue et le projet du collectif de Filigranes en s’abonnant. Mais aussi en faisant s’abonner les bibliothèques et en proposant des événements Le prix de l’abonnement # France (4 numéros) : 30  €. # Étranger : (4 numéros) 33 €. #Étudiants / Chômeurs : (4 numéros) 20 € # Abonnement de soutien : (4 numéros) 46 € # Tarif pour les bibliothèques : 27 € pour 3 numéros (soit un an). Par virement. Code […]

Participer, soutenir la revue


  114 – Vent debout Dire non à l’insupportable et à la perversion du langage – à contre-courant (des modes, des facilités, des discours habiles, des intelligences dominantes) – à quoi résiste-t-on dans l’écriture ? – vigies et vigilance – insoumission – le chant des sirènes – « zones à défendre » : quelles ZAD en écriture ? – les sens du « non ». Parution : printemps 2024   115 Lié, délié L’écriture qui libère – -résistances intérieures – résistance des matériaux – et quand le texte résiste ? – faire avec – limites et dépassements – entraves et émancipation – passe-murailles – prendre pouvoir – endurer, tenir bon – découvrir nos ressources cachées – Envoi des textes : 15 mai 2024   116 – Voies détournées Sortir des dichotomies – Stratégies et stratagèmes – agir et non-agir – résistance non-violente – la « métis » Ulysse, l’homme aux […]

Nos calendriers pour envoyer des textes :



Fenêtre ouverte sur la vie et les projets des créateurs, Cursives est l’occasion de rencontrer ce que Jean Dubuffet appelle des « Les hommes du commun à l’ouvrage ». La rubrique Cursives s’est imposée à Filigranes dès le numéro vingt-deux. Elle est née du désir de mettre en lumière les réflexions, les motivations, les études et travaux préparatoires qui construisent les textes donnés à lire dans la revue et que ceux-ci ne laissent pas toujours soupçonner. Personne ne peut faire l’économie d’une interrogation sur le sens de son activité dans une société donnée. La raison d’être d’une création, qu’elle relève ou non de l’écriture, réside sans aucun doute dans la conscience que le créateur a de sa propre finitude mais aussi dans le bonheur qu’il peut éprouver à libérer ses rêves, à jouer à sa manière avec le langage, à rencontrer autrui à travers ce qu’il produit et publie… Dans Cursives l’écriture […]

Cursives, les entretiens de Filigranes


ÉDITO « Il n’y a pas de désir qui ne coule dans un agencement. Si bien que le désir, pour moi, ça a toujours été – si je cherche le terme abstrait qui lui correspond – (celui de) constructivisme ». Gilles Deleuze, Abécédaire « Depuis la nuit des temps, depuis Lucie, peut-être avant, vous parcourez le monde, franchissez les grandes failles, longez les lignes de crêtes comme autant de lignes de vie. Infatigables voyageurs, femmes en marche, hommes de la migration, enfants du dépaysement ». Entendez-le, il y a quelques années déjà, vous figuriez au sommaire d’un numéro. Il est vrai qu’en votre compagnie, vagants extravagants, nous rêvions de mondes où les savoirs seraient de miel et où, heureux, nous vous accompagnerions. C’étaient des temps anciens. Nostalgiques et fascinés, de saison en saison, nous replongions vers vos récits anciens, vers le rouge or brun des paysages traversés, vers le noir de vos corps rompus […]

N° 106 « Glanages » – 12/2020 – (Vol 2 – « Récup’ et ...



  Pierre Torres HOMMAGE (Lire le PDF – 1MO)   Michel Neumayer, message à Katia Torres (22 juillet 2020) Cette nouvelle nous la redoutions tant, nous n’avions plus guère de nouvelles de Pierre, par téléphone uniquement. Je suis personnellement très triste de perdre un compagnon du GFEN et de Filigranes. Je connaissais Pierre depuis les années 1980, nous avions fait beaucoup de choses ensemble, lui toujours discret, peu écrivant mais très porté par la littérature et l’écriture qu’il voyait une comme une invention humaine exceptionnelle. Il portait une histoire que nous savions tellement douloureuse pour lui, l’Algérie. Il voulait faire un travail autour des massacres de Sétif et Guelma et il était un antimilitariste profond. Nous savions son engagement militant et pacifiste, son refus des pensées dominantes, son désir de pensées en rupture, son engagement pour le cinéma et la théâtre avignonnais. Il nous a accompagné à Filigranes jusqu’à la […]

Pierre Torres


  Une rencontre avec Serge Plagnol, né en 1951, vivant à Toulon, peintre et ancien professeur à l’école des Beaux-Arts de Nîmes. Il est venu au séminaire de mai2019 de Filigranes en apportant quelques toiles récentes. Après quelques questions comme entrée en matière, nous avons écrit à partir de ses tableaux puis poursuivi l’échange avec lui. Les oeuvres de Serge Plagnol ont été exposées dans différentes galeries et sont visibles sur FB et divers sites   Cursives 103 Serge Plagnol .        

Serge Plagnol « La peinture, c’est une surface qui interroge la profondeur. »



  Dernier N° à paraître au auto 2021 N° 107 – Ça peut toujours servir Obéissons à nos épluchures » nous conseille Gaston Chaissac. On ne laisse pas tomber, car rien ne se perd mais tout se transforme. On réinvestit, on s’expose aux regard des autres et on le sait ! Fait-on encore du neuf avec vieux ? C’est l’économie réinventée.  Quelques pistes et possibles impulsions : Recyclages ou comment accommoder les restes ? – À feu doux – Mijotages en écriture.  Réécritures et compost – Obsolescences récusées – Compressions – Vélocyclages – S’étranger le regard – Redécouvrir les vieux pulls –   Soumission des textes : 15 janvier 2021

Lettres de Marie-Christiane Raygot, poète, auteure de Filigranes   « Le plaisir de recevoir une lettre ne se distingue pas tellement de celui d’en envoyer » Lettre du 16 octobre 2017   «Après une période de clôture, de mutisme … On est à sa vie de tous les jours sans penser à la poésie et tout à coup quelque chose vous arrête. Qu’est-il arrivé ? Rien ou presque – rien n’a changé, pourtant et soudain, par quel miracle, tout peut faire signe et se met à parler. Les mots surgissent là ou s’était créé un vide dans l’espace mental. » Lettre du 25 août 2008     « Je travaille. Á force, je vois un peu, parfois » (citation d’Antoine Emaz) me rappelle cette brume opaque où j’avance les mots « essayés » qui devront laisser la place probablement à d’autres, qui ne sont ni sûrs de leur identité, et encore moins de leur destin . « Je laboure et […]

Marie-Christiane Raygot



                                        ÉDITO Emprunts, empreintes, « aubes des images » ! Sur le double registre de l’emprunt et de l’empreinte s’ouvre ce numéro. La formule semble aller de soi et les termes qui la constituent, chacun pris en lui-même, ne pas vraiment poser question. Mais que cachez-vous homophonies, si séduisantes d’en être presque parfaites ? Une cohérence assurément : celle du maillage humain, de notre dette à autrui, de nos attachements, je crois. Toujours précédée d’œuvres de toutes sortes, lesquelles en sont le terreau, aucune création ne naît; C’est parce qu’on a aimé qu’on souhaite refaire, qu’on cherche la proximité, une manière de retrouvaille, un héritage que l’on se reconnait. Alors foin des accusations. Répétition ? Plagiat ? Non, jamais, car oui, nous créons sous influence. [Je] veut être un autre et il l’est […]

N°102 – Emprunts, empreintes (Vol 1 – Les quat’ z’arts) – 04/2020


  « Je suis née dans une famille italiano-russe où le maître mot était : créer et être soi-même » Un entretien avec Dominique Lombardi, écrivaine, journaliste, cinéaste…   C’est dans un tourbillon de pratiques créatives que nous entraine Dominique Lombardi, tour à tour écrivaine, reporter de guerre, cinéaste, musicienne et collection-neuse d’objets de toutes sortes. D’où vient cette « folie créatrice » ? Est-elle conciliable avec une vie d’épouse et de mère ? Le lecteur de Filigranes découvrira au fil de l’entretien ce qui fait lien et qui s’appelle chez Dominique Lombardi « désir de vivre intensément », « rapport à l’autre » et quête de ce que l’Histoire et sa grande hache » (Perec) nous a ravi ».       – 1 – Entre stylisme, journalisme et cinéma Filigranes : Tu as, très jeune, multiplié les activités… Dominique Lombardi : Oui… Autour de 1980, j’ai créé Galène Roucas, une marque de stylisme, ayant été à bonne école […]

« Je suis née dans une famille italiano-russe où le maître mot était : créer ...



Entretien réalisé le 7 juillet au Centre social /Maison pour tous Saint Mauront Léo Lagrange Méditerranée de la rue Félix Pyat MARSEILLE   Filigranes a rendez-vous aujourd’hui au centre social Léo Lagrange, dans le 3e arrondissement de Marseille, rue Félix Pyat, à deux pas du métro National, pas très loin de l’autoroute qui surplombe le quartier où se juxtaposent maisons anciennes et immeubles plus récents, notamment le siège d’Orange. Dans la cour du centre, une zone a été réservée pour un jardin dont s’occupe Mohamed Barka, oasis de verdure au milieu du béton. Non loin du centre social, un jardin partagé éphémère, appartenant à la Soleam et dont la gestion a été confiée à la Maison Pour Tous St Mauront est entretenu amoureusement par une dizaine de familles du quartier.  En ce début de juillet, il y a des tomates, des courgettes, des aubergines, des haricots, les plants de courge […]

Le tapis à histoires (Centre social /Maison pour tous Saint Mauront – Marseille)


« Rejouer le monde » « Dans le miroir des mythes » vol 3 (2017)     « L’enfant avait placé une vaste caisse au milieu de la chambre et, depuis quelques heures déjà, il naviguait ainsi, brassant le vide, dévisageant l’horizon enfui dans le mur, le tapis figurant l’océan, la caisse un voilier de fort tonnage. Vers six heures, comme chaque soir à cette heure, le père rentra du travail. Il pénétra dans le salon, il eut le temps de désapprouver l’idée de son fils, il atteignit à cet instant le tapis, coula à pic et se noya. » Jacques Sternberg, Contes froids   Enfants déjà, nous inventions des mondes. Nous construisions des routes, nous soulevions les montagnes. « Tu serais la marchande, je serais le client ». Bien plus que des paroles, c’étaient des univers à explorer, un « mentir-vrai » de résistance (déjà !) au sérieux des parents. C’étaient nos affaires, motus et bouche cousue. Nous les […]

N°98 « Rejouer le monde » – Vol. 3 – Dans le miroir des mythes



Cursives parus dans le N°98 Dans les parages du mythe « Rejouer le monde »   Je suis née à Marseille, en 1960. Marseille c’est ma ville, c’est toute mon enfance et toute ma vie, jusqu’ à aujourd’hui encore. Sauf, un épisode parisien, de deux années et quelques mois, à la fin des années 80. Le mime était déjà mon métier, et je voulais découvrir de nouvelles pratiques. J’ai notamment fait un stage avec Ludwik Flaszen, cofondateur avec Jerzy Grotowski du Théâtre Laboratoire. Fin des années 90, j’ai créé le Garance Théâtre, une structure pour produire mes spectacles. J’ai choisi Garance par référence au personnage féminin dans Les enfants du paradis de Marcel Carné. C’est un film sur la vie de Jean-Gaspard Debureau, le fameux mime du XIXe siècle et le créateur du Pierrot.   Quelle a été votre première rencontre avec le mime ? Ç’a été une photo. Après le bac, […]

Anne Chiummo, artiste mime


      « Raisons, déraisons » « Dans le miroir des mythes » vol 2 (2017)   Un beau jour ou peut-être une nuit Près d’un lac, je m’étais endormie Quand soudain, semblant crever le ciel Et venant de nulle part surgit un aigle noir… Barbara C’est le paradoxe. Il traverse nos vies. L’oiseau de la déraison brouille les cartes, bouscule les frontières. À chaque fois, lucidité et ivresse, harmonie et chaos, paix et guerre, création et destruction se toisent, se frôlent, se frottent, s’éclipsent, esquivent et se rejoignent. D’Œdipe à Médée et à Antigone, de Sparte à Troie, les mythes, matrice de nos fictions, nous rappellent que de tous temps, femmes et hommes, dieux de l’Olympe et humains, se sont cognés au désir, aux passions, aux us, à la Loi. Qui sont les barbares, où sont-ils, quelle langue parlent-ils ? À chaque fois, il y va d’un territoire et de ses confins […]

N° 97 « Raisons, déraisons » – Vol 2 – Dans le miroir des mythes ...



    « Je peins le passage » « Dans le miroir des mythes » vol (2017) Le mythe perturbe et fait bouger les lignes. Il fascine. À le fréquenter, glissant d’un monde vers un autre, nous franchissons d’insolites frontières : ici nos vies ordinaires, là un univers à bien des égards paroxystique. De multiples métamorphoses, d’étranges brouillages de lignes, de fatales chevauchées. Pire, d’implacables assignations, des lois bafouées, des interdits transgressés, humain et divin confondus au sein d’un joyeux et cruel fourre-tout : c’est l’hybris. Ce mesclun d’amour et de haine, de vengeance et de pardon, de pulsions et de désirs reste pourtant pour nous, les modernes, le premier terreau de nos imaginaires. Surgis des profondeurs du temps – tel est le paradoxe -, voilà nos sentiments les plus secrets, les plus actuels, par vous, révélés. Antigone, Œdipe, Ulysse, Orphée, Europe, Sisyphe sont parmi vos noms. Terribles et magnifiques, vos destins. À commercer […]

N° 96 « Je peins le passage » – Vol 1 – Dans le miroir ...


    Filigranes est allé rencontrer le sculpteur, peintre, calligraphe et poète Thierry Hamy dans son atelier à La Garde (Var), ouvert au public. Nous sommes aussi allés voir la statue monumentale qu’il a réalisée à Bormes-les-Mimosas et les œuvres  des enfants de Signes réalisées sous sa direction. Après une petite enfance au Sénégal, Thierry a presque toujours vécu dans l’agglomération toulonnaise. Mais il a effectué un séjour très marquant à Calcutta chez Mère Teresa  à l’âge de vingt ans, avec des haltes au retour en Israël, en Jordanie et en Égypte, où il a vécu de ses talents de portraitiste et offert ses services à différentes communautés. Au fil de ses expositions et des cours à ses élèves, ainsi que des spectacles associant calligraphie et chanson auxquels il a participé, il a eu  l’occasion de partager cette passion de la beauté qui le fait vivre et c’est de cela […]

Thierry Hamy, sculpteur et poète