Fenêtre ouverte sur la vie et les projets des créateurs, Cursives est l’occasion de rencontrer ce que Jean Dubuffet appelle des « Les hommes du commun à l’ouvrage ».
La rubrique Cursives s’est imposée à Filigranes dès le numéro vingt-deux. Elle est née du désir de mettre en lumière les réflexions, les motivations, les études et travaux préparatoires qui construisent les textes donnés à lire dans la revue et que ceux-ci ne laissent pas toujours soupçonner.
Personne ne peut faire l’économie d’une interrogation sur le sens de son activité dans une société donnée. La raison d’être d’une création, qu’elle relève ou non de l’écriture, réside sans aucun doute dans la conscience que le créateur a de sa propre finitude mais aussi dans le bonheur qu’il peut éprouver à libérer ses rêves, à jouer à sa manière avec le langage, à rencontrer autrui à travers ce qu’il produit et publie…
Dans Cursives l’écriture se fait témoignage. Si tout acte de création exige un certain retranchement, une certaine solitude, il est tout autant désir de communiquer, besoin de partager, aspiration de laisser des traces. Cursives répond à cette demande. Son ambition est de contribuer à la mise en patrimoine de ce qui fait la face cachée de l’acte de création, une richesse en filigrane.
Si les thèmes traités n’entrent pas toujours en résonance directe avec la problématique du numéro, ils ont en revanche la caractéristique commune de mettre en évidence l’engagement de sujets impliqués dans l’invention créative, dans la conquête et le partage de savoirs nouveaux. On y découvre donc souvent à quel point celui ou celle qui s’investit dans la création évolue dans ses perceptions et connaissances, dans ses points de vue et dans ses raisonnements.
La volonté d’ouverture qui s’affirme dans Cursives a pour corollaire que soient aussi interrogés d’autres domaines de création que la poésie. Qu’il s’agisse des arts plastiques, des arts de la scène, de la musique ou de l’élaboration d’écrits non poétiques, c’est l’expérience de personnes qui, pour certaines, ne participent pas toujours à la revue, qui est sollicitée.
Et puis, bien calée au centre de la revue, Cursives, avec son langage dialogué, voire discursif, a quelque chose d’une pause, d’une digression dans le cours de la matière littéraire dense des textes poétiques.
Les trente sept entretiens parus depuis l’origine auraient constitué un ensemble trop imposant pour figurer ici. Dix-huit d’entre eux ont donc été choisis et regroupés sous quatre thèmes essentiels.
Engagement du sujet dans la création
« Une entrée tardive en écriture »
Entretien avec Marie-Christiane Raygot.
(N°28)
« La langue, comme un fleuve… »
Entretien avec Robert Amat
(N°30).
« Je n’avais réalisé que j’aurais pu apprendre à mon âge » Entretien avec Claudette Berthon.
(N°35)
« Une singulière envie de produire »
Entretien avec Christiane Rambaud, plasticienne.
(N°48)
« Écrire »
Entretien avec Marie-Françoise Belaïzi
(N°56)
L’écriture et le social
« La femme de l’écrivain »
Entretien avec Aline Autin-Grenier
(N°33)
« Le travail de l’écrit »
Entretien avec Bernard Pelegrin
(N°34)
« Une poésie politique : prêter sa voix à d’autres… « Entretien avec Bernard Morens
(N°46)
« Ecrivain public et biographe »
Entretien avec Marie-Christine Ingigliardi
(N°54)
Déplacement
« Construire des significations à des mots existants » Entretien avec Teresa Assude
(N°22).
« Entonner quelques airs »
Entretien avec Agnès Petit
(N°26)
« Traductrice »
Entretien avec Myrto Gondicas
(N°42)
« Dans l’entre-deux des langues »
Entretien avec Lothar Weber
(N°43)
« La chanson, un art de la concision »
Entretien avec Christian Alix
(N°52)
Mettre sur la place publique
« Le polar : une autre façon d’écrire l’histoire » Entretien avec René Merle
(N°49)
« La photo à hauteur d’homme »
Entretien avec Patrick Massaïa, photographe (N°53)
« Ecrivain public, auteur conseil »
Entretien avec Michèle Monte, Odette et Michel Neumayer
(N°57)
« Créations croisées, savoirs solidaires »
Entretien avec Karyne Wattiaux et
Mariska Forrest
(N°58)