@L’oeil du photographe


Faux semblants – Bernard Joseph

Cet entretien est paru dans Fili N°1.0.1. Filigranes ouvre ses pages à Bernard Joseph pour une carte blanche . C’est le photographe et autodidacte que nous accueillons, mais aussi celui qui a été Président du Centre Régional de la Photographie Nord Pas-de-Calais, de 1998 à 2003. Il est membre de deux collectifs de photographes : « Pour Voir » et « Territoire sensible ». Bernard Joseph a coordonné le numéro de la revue « Sensible » consacré à « l’autoportrait photographique ». Il est l’auteur de Léda, portfolio en écho avec le texte de Paul Eluard, ainsi que Des Visages, un essai photographique sur la déshérence de jeunes adultes (Mission Photo- graphique Transmanche). Les photos qui ornent ce numéro sont extraites des séries Choses (en cours) (p.16) et Les jardins de mon père (p.41) produites en collaboration avec Gisèle Bienne, auteure rémoise. Bernard Joseph va aussi publié Sur les traces de Thomas Bernhard. Il a exposé en France à Douchy les Mines au Centre régional de la photographie ; lors du Printemps culturel du Valenciennois ; et dans le cadre de 160 ans de photographie à l’initiative des conservateurs de musées du Nord-Pas-de-Calais. Mais encore en Grèce à la Photosynkyria à Thessalonique. Il travaille à un projet de portraits axé sur le mulilinguisme des habitants de sa région, Babel des mines avec l’association « Mine de Culture(s) » (Pas-de-Calais). Cursives reprend des planches extraites de Faux semblants, dans les parages de l’écrivain argentin Adolfo Bioy Casares. Filigranes l’en remercie […]


La photo, à hauteur d’homme – Entretien avec Patrick Massaïa

Patrick Massaïa est photographe professionnel. A ce titre, mais aussi sur la base d’un engagement personnel très fort, il a été conduit à accompagner un groupe de jeunes et d’adultes de la ville d’Aubagne lors d’une visite du camp de concentration d’Auschwitz. Dans l’entretien qu’il accorde à Filigranes, Patrick Massaïa évoque son travail professionnel et personnel mais revient surtout sur ce voyage très particulier et sur l’exposition qui a ensuite été organisée dans la ville. Il aborde la question de la mémoire, du témoignage et de l’apport de la photographie à cette nécessité citoyenne.   La découverte de la photo Filigranes : Comment la découverte de la photo s’est-elle faite pour toi? Patrick Massaïa : J’ai découvert la photo comme tout le monde vers douze ans. J’ai eu mon premier appareil à cette époque-là. C’était un Agfa Rétinette, du genre  » J’appuie, ça fait une photo, soleil voilé, soleil brillant  » et voilà. Je prenais ce que je voyais autour de moi, comme on le faisait dans la famille, mon père notamment. C’était la photo-souvenir-de-vacances. On s’appliquait à faire les choses bien. Au début, de la photo papier avec tirage à partir de négatifs, puis de la diapo. On se réunissait autour d’un projecteur et on regardait.           Dans la famille, j’avais aussi un cousin qui pratiquait le noir et blanc. Il s’était installé un labo incrusté entre deux murs sur trois mètres et demi. Tout là, sous la […]