Histoire(s)


« Écrivain public, auteur conseil » – A propos d’un diplôme universitaire mis en place par l’Université de Toulon La Garde

Cet entretien est paru dans Filigranes n°57 « Ici, midi » Novembre 2003 Nous présentons ici l’entretien qu’on mené à distance, par courriers interposés, deux étudiantes du D.U. d’écrivain public / auteur conseil avec trois de leurs enseignants.  Michèle Monte, Odette et Michel Neumayer répondent aux questions de Sylvie Combe et de Gislaine Ariey. Aux origines  de cette formation Dans quelles circonstances la Faculté de Toulon a-t-elle fait appel à vous ? Savez-vous pourquoi ? Michèle Monte : L’Université de Toulon a fait appel à moi pour imaginer la formation d’écrivain public, parce que j’animais des ateliers d’écriture à la Faculté de Lettres et peut-être aussi parce qu’on connaissait mon engagement social auprès de personnes en difficulté. Je me suis alors intéressée à la profession d’écrivain public et j’ai découvert qu’elle était en plein renouveau, il m’a donc semblé qu’il était pertinent de proposer une formation à ce métier, et j’y ai été encouragée par les écrivains publics que j’ai contactés. En quoi celle formation vous parait-elle pertinente ? Michèle Monte : Si l’on compare le D.U. de l’Université de Toulon avec la licence professionnelle proposée à l’Université de Paris III, il y a d’évidents points communs qui résultent de la nature même de la profession : celle-ci nécessite une polyvalence d’où une formation pluridisciplinaire où le droit social, le droit fiscal ou le droit des associations côtoient la bureautique, les pratiques rédactionnelles, l’entraînement à la recherche historique ou à l’interview. Mais l’originalité […]


La photo, à hauteur d’homme – Entretien avec Patrick Massaïa

Patrick Massaïa est photographe professionnel. A ce titre, mais aussi sur la base d’un engagement personnel très fort, il a été conduit à accompagner un groupe de jeunes et d’adultes de la ville d’Aubagne lors d’une visite du camp de concentration d’Auschwitz. Dans l’entretien qu’il accorde à Filigranes, Patrick Massaïa évoque son travail professionnel et personnel mais revient surtout sur ce voyage très particulier et sur l’exposition qui a ensuite été organisée dans la ville. Il aborde la question de la mémoire, du témoignage et de l’apport de la photographie à cette nécessité citoyenne.   La découverte de la photo Filigranes : Comment la découverte de la photo s’est-elle faite pour toi? Patrick Massaïa : J’ai découvert la photo comme tout le monde vers douze ans. J’ai eu mon premier appareil à cette époque-là. C’était un Agfa Rétinette, du genre  » J’appuie, ça fait une photo, soleil voilé, soleil brillant  » et voilà. Je prenais ce que je voyais autour de moi, comme on le faisait dans la famille, mon père notamment. C’était la photo-souvenir-de-vacances. On s’appliquait à faire les choses bien. Au début, de la photo papier avec tirage à partir de négatifs, puis de la diapo. On se réunissait autour d’un projecteur et on regardait.           Dans la famille, j’avais aussi un cousin qui pratiquait le noir et blanc. Il s’était installé un labo incrusté entre deux murs sur trois mètres et demi. Tout là, sous la […]


LE POLAR : UNE AUTRE FAÇON D’ÉCRIRE L’HISTOIRE – Entretien avec René Merle

Cet entretien est paru dans Filigranes n°49 « Polars & Cie » Avril 2001 Avec René Merle le polar s’enracine dans un territoire et son histoire. René MERLE retrace pour FILIGRANES quelques étapes de son itinéraire : du professorat à la langue et à la poésie occitanes, de l’écriture à l’histoire. Un itinéraire qui aurait pu semblé tout tracé, si le désir de transmettre son savoir à d’autres, une rencontre et quelques événements politiques récents et plus anciens ne l’avaient fait bifurquer. René Merle est l’auteur de Treize reste raide, paru en 1997 aux éditions Gallimard (collection Série Noire).   Occitanie Filigranes : René Merle, avant de parler plus précisément de votre polar Treize reste raide, parlez-nous un peu de votre parcours. René Merle : Je suis né en 1936, ce qui veut dire que je fais partie de cette génération qui a connu une France qui, par certains côtés, était presque identique à celle du XIXe siècle, puis ces Trente Glorieuses où on a découvert la société dite de consommation, où on a traversé les guerres coloniales, le mouvement de 68. Cela amène à un certain pessimisme : on a l’impression que le monde s’est grandement amélioré sur le plan matériel, mais ne correspond pas à ce qu’on aurait souhaité sur le plan affectif, spirituel. A côté de ça, j’ai été prof toute ma vie, et c’est un métier qui m’a beaucoup plu. J’ai été normalien, j’ai été reçu à l’ENSET et j’ai […]