« Écrivain public, auteur conseil » – A propos d’un diplôme universitaire mis en place par l’Université de Toulon La Garde


Cet entretien est paru dans
Filigranes n°57 « Ici, midi » Novembre 2003

Nous présentons ici l’entretien qu’on mené à distance, par courriers interposés, deux étudiantes du D.U. d’écrivain public / auteur conseil avec trois de leurs enseignants. 
Michèle Monte, Odette et Michel Neumayer
répondent aux questions de Sylvie Combe et de Gislaine Ariey.

Aux origines  de cette formation

Dans quelles circonstances la Faculté de Toulon a-t-elle fait appel à vous ? Savez-vous pourquoi ?

Michèle Monte : L’Université de Toulon a fait appel à moi pour imaginer la formation d’écrivain public, parce que j’animais des ateliers d’écriture à la Faculté de Lettres et peut-être aussi parce qu’on connaissait mon engagement social auprès de personnes en difficulté. Je me suis alors intéressée à la profession d’écrivain public et j’ai découvert qu’elle était en plein renouveau, il m’a donc semblé qu’il était pertinent de proposer une formation à ce métier, et j’y ai été encouragée par les écrivains publics que j’ai contactés.

En quoi celle formation vous parait-elle pertinente ?

Michèle Monte : Si l’on compare le D.U. de l’Université de Toulon avec la licence professionnelle proposée à l’Université de Paris III, il y a d’évidents points communs qui résultent de la nature même de la profession : celle-ci nécessite une polyvalence d’où une formation pluridisciplinaire où le droit social, le droit fiscal ou le droit des associations côtoient la bureautique, les pratiques rédactionnelles, l’entraînement à la recherche historique ou à l’interview.

Mais l’originalité du D.U. de Toulon résulte dans l’existence d’une Unité d’enseignement intitulée « Enjeux sociaux, professionnels et culturels de l’écriture » que nous animons, Odette et Michel Neumayer et moi. Il nous a semblé en effet, lorsque nous réfléchissions à la formation, qu’il était important de donner aux étudiants la possibilité de mettre en perspective ces différents savoirs qu’ils allaient acquérir, et que cette mise en perspective devait se faire autour de la professionnalité et de l’exercice de l’écriture dans le cadre du métier d’écrivain public/auteur conseil. L’Unité 1 joue ce rôle tout en mettant en oeuvre concrètement par les ateliers d’écriture le dialogue autour de l’écrit constitutif de la profession.

Vous intervenez pour la quatrième année consécutive dans cette Unité 1. Compte tenu de sa particularité ambitieuse, quelle place vous laisse-t-on au sein du programme global des apprentissages ?

Odette et Michel Neumayer : Nous avons en charge un module de 40 heures d’ateliers d’écriture, ce qui représente un nombre d’heures important. L’enjeu est double : faire découvrir aux participants leur pouvoir d’écrire ici et maintenant ; initier avec eux une réflexion de fond sur l’écriture dans l’idée de développer la professionnalité future. Un jour viendra où ils seront écrivains publics en mairie, sur la place du village ou ailleurs, auteurs conseil à domicile ou chez leurs clients, profession libérale ou salariés d’association, peut-être même animateurs d’ateliers d’écriture. De ce territoire de l’écriture, ils ont à connaître la géographie, la tectonique des plaques, les autoroutes et les chemins de traverse, le climat et les petits endroits charmants. Pour donner toute sa saveur à cette future activité professionnelle et la lui conserver, ils auront certes besoin de techniques mais bien plus encore de réflexion sur le sens : en quoi écrire pour soi, pour d’autres, nous inscrit dans l’humain…

 

 

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Ecrivain public – DU