« La maison des Savoirs » à Bruxelles – Martine Hosselet-Herbignat


Filigranes N°60
« Le don du texte »
Novembre 2004

Martine Hosselet-Herbignat est citoyenne belge,
volontaire dans le mouvement ATD Quart-Monde depuis 1980.
En 1988, avec Pierre, son mari, elle crée
« La maison des Savoirs » à Bruxelles où elle anime
jusqu’en 1994 l’atelier « Art et Poésie ».
Depuis, ils ont rejoint, avec leur famille, l’antenne du
mouvement ATD Quart Monde à Marseille où Martine est plus particulièrement en charge du dialogue interculturel
et des relations avec des personnes engagées dans la lutte
contre la pauvreté tout autour de la Méditerranée.
Elle a écrit 2 romans, Clin d’œil à l’ami Picasso
(1996, éd. Quart-Monde), dont l’action est située à Bruxelles,
et A la première personne (2003, éd. de l’Harmattan)
dont l’action est située à Marseille.

 

1. Qu’est-ce qui t’a poussée à écrire ton premier livre ?

Après avoir vécu pendant plusieurs années une expérience très forte de partages et d’actions avec les familles en grande pauvreté, je me suis dit qu’il fallait que j’écrive quelques chose qui mettrait en scène des personnages très proches de ceux que je connaissais. Le roman me permettait de donner à la fois une profondeur aux personnages tout en me laissant la liberté de combler les vides de l’histoire par ce qui venait de moi. Je pouvais puiser dans ma vie, dans mon expérience, pour faire se rejoindre les différentes histoires. En effet, souvent, les personnes très démunies ne se rappellent pas ou n’ont pas gardé de traces de leur histoire parce qu’elles déménagent beaucoup, parce que la vie dans la misère fait perdre certains repères. Cette façon de faire, je l’ai utilisée pour écrire les deux livres. Pour le premier, je me suis appuyée sur une expérience vécue à Bruxelles, à la Maison des Savoirs *. Pendant six ans, j’ai participé à des ateliers d’expression artistique avec des enfants, des jeunes, des adultes. Au bout d’un certain nombre d’années, il y avait des productions (tableaux, chants, patchwork,…). Le temps était aussi venu de rendre des bilans, des évaluations, de transmettre le résultat de nos ateliers. J’ai senti très nettement, à ce moment-là, que j’avais envie de trouver une manière d’écrire qui puisse rendre compte de toute l’épaisseur du quotidien que nous avions vécu ensemble. Le roman s’est imposé à moi, et plusieurs volontaires m’ont encouragée dans cette voie.

 

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