Thierry Hamy, sculpteur et poète


 

 

Filigranes est allé rencontrer le sculpteur, peintre, calligraphe et poète Thierry Hamy dans son atelier à La Garde (Var), ouvert au public.

Nous sommes aussi allés voir la statue monumentale qu’il a réalisée à Bormes-les-Mimosas et les œuvres  des enfants de Signes réalisées sous sa direction. Après une petite enfance au Sénégal, Thierry a presque toujours vécu dans l’agglomération toulonnaise. Mais il a effectué un séjour très marquant à Calcutta chez Mère Teresa  à l’âge de vingt ans, avec des haltes au retour en Israël, en Jordanie et en Égypte, où il a vécu de ses talents de portraitiste et offert ses services à différentes communautés. Au fil de ses expositions et des cours à ses élèves, ainsi que des spectacles associant calligraphie et chanson auxquels il a participé, il a eu  l’occasion de partager cette passion de la beauté qui le fait vivre et c’est de cela qu’il nous a longuement entretenus.

 

 

Comment es-tu devenu sculpteur ?

 

J’ai commencé à faire de la musique dans un groupe de rock à 11 ans. La découverte du yoga et de la méditation à 14 ans m’a conduit à abandonner la musique pour aller vers quelque chose de plus incarné. Le musicien plaque un accord sur un clavier et déjà il voit des couleurs, un monde s’ouvre à lui, une fenêtre vers l’invisible. Allez faire la même chose avec un bout de bois, un caillou ou de la boue ! Voilà ce que j’ai appris aux Beaux-Arts. J’y suis entré à 15 ans pour apprendre le portrait et vivre de mon art sur les routes du monde. Je ne voulais pas tendre le chapeau comme les musiciens, je préférais avoir une rémunération plus digne que faire la manche. J’ai eu cette chance, à la même époque, de rencontrer l’enseignement de Gandhi. Plusieurs de ses phrases ont été déterminantes dans mon choix professionnel. Il disait par exemple : « L’apprentissage de l’honnêteté, c’est le travail des mains. » ou « Si tu veux changer la société, commence par toi-même. » Et puis, le portrait me permettait d’entrer en résonance avec la personne que j’avais en face de moi, très vite, par le regard, par la fenêtre des yeux. Quand tu fais des portraits, tu peux te plonger dans les yeux de ton modèle, tu lui donnes le meilleur et lui il te donne le meilleur.

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Cursives 91