Fili 116 « Voies détournées » (Résistances – vol 3)


Voies détournées

Ce N° 116 de Filigranes, qui termine la série Résistances et fait suite à Vent Debout et Lié Délié, nous propose d’emprunter les chemins creux, les ruelles de traverse, les voies sans issue. S’il est de notoriété publique que « le plus court chemin pour aller d’un point à un autre est la ligne droite », pouvons-nous affirmer que nos vies ont toujours suivi une route rectiligne ?  Nos existences, envers et contre tout, passent à travers des interstices, sortent des rails, telles des girouettes dans le tourbillon, prennent la tangente. Sur les chemins du oui, les chemins du non, personne ne nous empêchera de rêver au rire éblouissant de cet athlète dont on est tombée amoureuse pendant les jeux paralympiques. Marcher vers demain, où nous attendent, même avec nos corps blessés, abîmés et pourtant désirés, les forêts aux sources vives, les monts et les vallées, les sentiers qui grimpent et qui descendent… Nul chemin n’est droit, mais peut-être ne pas regarder en arrière.

En dépit des guerres odieuses, des haines qui montent et de tous les maux qui accablent les humains et notre vieille terre si belle, entre éclats de voix et murmures, entre farces et drames, aller à l’essentiel. Repenser nos vies minuscules pour les écrire en MAJUSCULES. Avec constance, sur les sentiers de la paix, les chemins détournés, accepter de n’être qu’une femme, un homme pas si ordinaire, continuer avec ténacité à semer son petit grain de folie. Et quand l’amour frappe à la porte, répondre « Entrez ! » sans hésiter. Mais quand les choses semblent aller de mal en pis, que chacun se demande où cela va bien pouvoir mener, d’où viendront la lumière et les paroles claires ?

Il existe un passage à explorer, incertain, aventureux, tantôt obscur, tantôt lumineux. Il se nomme : écriture, lecture. À nous de pianoter le clavier miraculeux où tangote le verbe. Ou encore de trottiner en compagnie des poètes oubliés dans leurs textes en cercle, en cloche, leurs phrases en forme d’arches, de ponts, de piliers, de fontaines. Boum, dans le cœur.

Chers filigranistes, le temps humain, le long des chemins, s’effiloche, se muche, se dérobe. Pour moi, voici venu l’instant de vous remercier de m’avoir laissé musarder et jouer avec vos mots, méditer dans vos songes, tandis qu’un sourire plein d’espoir se dessinait dans ma caboche. Et au moment où cet édito se termine, je laisse la parole à un non moins cher et reconnu écrivain de Manosque :

« Tout n’était pas perdu, les plus beaux chemins qui s’ouvraient encore vers le rêve étaient bien dans l’écriture, sous la beauté mystérieuse des mots, la puissance de leur simplicité. »- René Frégni, Dernier arrêt avant l’automne

Jeannine Anziani. (04/03/2025)

 

 

Auteurs

Édito (J.A.)

 

Envers et contre tout

Françoise Salamand-Parker
Stéphanie Cormier
Chantal G. Blanc
Annie Christau
Patrick Gillard
François Geoffroy
Isabelle Audigier
Anne-Marie Suire
Danielle Querol-Bonhomme
Jacqueline L’Hévéder
Chantal Arakel

 

Cursives
Lire l’entretien avec Pascal Bonneau (Cursives 116)
et visiter deux sites  https://www.pascalbonneau.fr/epures/  
https://www.youtu.be/jFpGHYE4QDs

Lors de notre séminaire de mai 2024, nous avons eu le plaisir de dialoguer avec Pascal Bonneau, photographe que nous avions déjà interviewé
dans le numéro 64 de Filigranes. Cette fois-ci, c’est la sortie de son livre Épures qui nous a donné envie de l’interroger sur son travail, pour en percevoir les constantes et les évolutions.
On commande le livre par mail à pascalbonneau1@hotmail.com

Lire l’entretien
curs .P.Bonneau

 

Interstices

Laure-Anne Fillias-Bensussan
Marie-Noëlle Hopital
Gervaise Ferron-Leroy
Agnès Petit
Arlette Anave
Michèle Monte
Olivier Blache
Xavier Lainé
Teresa Assude

 

Sortir des rails

Paul Fenoult
Gislaine Ariey
Jeannine Anziani
Marie-Christiane Raygot
Fabrice Farre
Régine Carnaroli
Michel Neumayer

[Maquette : Gislaine Ariey (M.N)]