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<\/span><\/h2>\n <\/h2>\n![\"\"](\"http:\/\/filigraneslarevue.fr\/wp-content\/uploads\/2020\/03\/103.png\")
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\u00c9DITO<\/span><\/p>\nSi en ce d\u00e9but de si\u00e8cle nouveau, la lecture semble devenue chose courante, l’\u00e9criture en revanche reste en retrait. Celles et ceux qui s’y adonnent sont certes nombreux mais aujourd’hui encore convenons qu’\u00e9crire (d’une autre mani\u00e8re que lire) nous s\u00e9pare des autres. \u00ab\u00a0Tu vas commencer le nouveau roman d’Italo Calvino, Si par une nuit d’hiver un voyageur. D\u00e9tends-toi. Concentre-toi. \u00c9carte de toi tout autre pens\u00e9e. Laisse le monde qui t’entoure s’estomper dans le vague. La porte, il vaut mieux la fermer ; de l’autre c\u00f4t\u00e9, la t\u00e9l\u00e9vision est toujours allum\u00e9e. Dis-le tout de suite aux autres : non je ne veux pas regarder la t\u00e9l\u00e9vision (\u2026)\u00a0\u00bb \u00e9crivait en son temps Italo Calvino.<\/span><\/p>\nLa s\u00e9paration que l’\u00e9criture provoque est complexe \u00e0 cerner. Tout \u00e0 la fois encens\u00e9e, port\u00e9e aux nues et mal vue, l’\u00e9criture perturbe l’ordre des choses. Oui, \u00e9crivant nous franchissons des lignes. Nous nous s\u00e9parons \u00e0 plus d’un titre : du commun, du temps pr\u00e9sent, des sociabilit\u00e9s ordinaires. Ils n’aiment pas, nos proches, que nous nous abstrayions du pr\u00e9sent, que nous nous vouions \u00e0 quelque pratique obscure appel\u00e9e \u00ab\u00a0\u00e9crire\u00a0\u00bb, qu’\u00e0 l’\u00e9coute de ce qui fait monde en nous, nous nous d\u00e9robions de leur regard, fuyant pour un temps le commun.Confi\u00e9e \u00e0 la nuit, aux carnets intimes, aux \u00ab\u00a0amis\u00a0\u00bb des r\u00e9seaux sociaux, aux amants, l’\u00e9criture requiert le secret. \u00c0 la fr\u00e9quenter, nous nous mettons en danger : vis-\u00e0-vis de nous-m\u00eames autant que des autres. Tout texte est miroir !<\/span><\/p>\nL’image qu’il nous renvoie nous fige quand nous nous voulions mouvement. Elle nous assigne \u00e0 un ordre, nous confine \u00e0 une place quand, nous mirant en elle, c’est au contraire le bouillonnement qui fait loi et nous envahit parfois. Son effet semble de cadre et de cl\u00f4ture, mais ne nous y trompons pas, c’est un leurre que l’identit\u00e9 racine agite sous nos yeux. \u00c9crire est un pacte ouvert par lequel nous nous engageons. Certes, \u00e0 chaque phrase, \u00e0 chaque mot, nous n\u00e9gocions : vouloir contr\u00f4ler le dire, qui le peut ? Laisser advenir le texte, mais jusqu’en quel point, dans quelles limites ? En maintenir le myst\u00e8re, la part secr\u00e8te, la part maudite, mais alors pourquoi \u00e9crire et publier ?<\/span><\/p>\nNotre pari, notre unique recours est de laisser \u00e9merger le sens. De ne pas craindre l’effervescence et jusqu’au possible malentendu mais de nous savoir en compagnie : r\u00e9unis sous un m\u00eame toit, nous nouons nos textes, nous nous arrimons aux autres, corde souple. Ils nous s\u00e9curisent. Ensemble, nous faisons soci\u00e9t\u00e9.<\/span><\/p>\nSi notre d\u00e9fi est de tenter de border le r\u00e9el, de confier \u00e0 la main le soin de le d\u00e9poser sur la page sans l’enserrer, de le traduire et d\u00e9placer afin qu’il dure et peut-\u00eatre nous fasse exister dans d’inattendues temporalit\u00e9s, vous, nos lecteurs, \u00eates alors nos inestimables alli\u00e9s !<\/span><\/p>\n <\/p>\n
MN (octobre 2019)<\/span><\/p>\n<\/blockquote>\n <\/h2>\n <\/h2>\n
SOMMAIRE<\/span><\/p>\nAU FIL DE L’EAU<\/span><\/p>\nNicole DIGIER L’art du funambule
\n<\/span>Mich\u00e8le MONTE Voix dans l’obscur
\n<\/span>Arlette ANAVE Indiscr\u00e9tion
\n<\/span>Marie-Christiane RAYGOT Ariette
\n<\/span>Michel NEUMAYER Bec de l’aigle<\/span><\/p>\n <\/p>\n
NE TIENT QU’\u00c0 UN FIL<\/span><\/p>\nAnnie CHRISTAU La note f\u00e9cond\u00e9e
\n<\/span>Anne-Marie SUIRE Prendre note
\n<\/span>Paul FENOULT Entroublimminence
\n<\/span>Jeannine ANZIANI \u00c9motion brute<\/span><\/p>\n <\/p>\n
\u00c0 C\u0152UR ET \u00c0 CRI<\/span><\/p>\nLaure-Anne FILLIAS Still-life-to-be
\n<\/span>Teresa ASSUDE Dissonances
\n<\/span>Pascale LASSABLI\u00c8RE Col\u00e8re de femme
\n<\/span>Xavier LAIN\u00c9 Tout n’est que d\u00e9chirure
\n<\/span>Chantal ARAKEL Traumatisme
\n<\/span>Antoine DURIN Le b\u00e9mol
\n<\/span>Natalie RASSON Prise de notes<\/span><\/p>\n <\/p>\n
<\/p>\n
CURSIVES<\/span><\/p>\n\u00ab\u00a0La peinture, c’est une surface qui interroge la profondeur\u00a0\u00bb,<\/span>
\nune rencontre avec Serge PLAGNOL<\/span><\/p>\n\n\n\nSerge Plagnol, ne\u0301 en 1951, vivant a\u0300 Toulon,<\/span><\/em>
\npeintre et ancien professeur a\u0300 l\u2019e\u0301cole des Beaux-Arts de Ni\u0302mes, est venu au se\u0301minaire de mai 2019 de Filigranes en apportant quelques toiles re\u0301centes. <\/span><\/em>Apre\u0300s quelques questions comme entre\u0301e en matie\u0300re nous avons e\u0301crit a\u0300 partir de ses tableaux puis poursuivi l\u2019e\u0301change avec lui. Cursives 103 Serge Plagnol<\/a><\/span><\/em>Les oeuvres de Serge Plagnol ont e\u0301te\u0301 expose\u0301es dans diffe\u0301rentes galeries et sont visibles sur leurs sites ainsi que sur youtube. Il est sur FB et wikipedia.<\/span><\/em><\/p>\n
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Si en ce d\u00e9but de si\u00e8cle nouveau, la lecture semble devenue chose courante, l’\u00e9criture en revanche reste en retrait. Celles et ceux qui s’y adonnent sont certes nombreux mais aujourd’hui encore convenons qu’\u00e9crire (d’une autre mani\u00e8re que lire) nous s\u00e9pare des autres. \u00ab\u00a0Tu vas commencer le nouveau roman d’Italo Calvino, Si par une nuit d’hiver un voyageur. D\u00e9tends-toi. Concentre-toi. \u00c9carte de toi tout autre pens\u00e9e. Laisse le monde qui t’entoure s’estomper dans le vague. La porte, il vaut mieux la fermer ; de l’autre c\u00f4t\u00e9, la t\u00e9l\u00e9vision est toujours allum\u00e9e. Dis-le tout de suite aux autres : non je ne veux pas regarder la t\u00e9l\u00e9vision (\u2026)\u00a0\u00bb \u00e9crivait en son temps Italo Calvino.<\/span><\/p>\n La s\u00e9paration que l’\u00e9criture provoque est complexe \u00e0 cerner. Tout \u00e0 la fois encens\u00e9e, port\u00e9e aux nues et mal vue, l’\u00e9criture perturbe l’ordre des choses. Oui, \u00e9crivant nous franchissons des lignes. Nous nous s\u00e9parons \u00e0 plus d’un titre : du commun, du temps pr\u00e9sent, des sociabilit\u00e9s ordinaires. Ils n’aiment pas, nos proches, que nous nous abstrayions du pr\u00e9sent, que nous nous vouions \u00e0 quelque pratique obscure appel\u00e9e \u00ab\u00a0\u00e9crire\u00a0\u00bb, qu’\u00e0 l’\u00e9coute de ce qui fait monde en nous, nous nous d\u00e9robions de leur regard, fuyant pour un temps le commun.Confi\u00e9e \u00e0 la nuit, aux carnets intimes, aux \u00ab\u00a0amis\u00a0\u00bb des r\u00e9seaux sociaux, aux amants, l’\u00e9criture requiert le secret. \u00c0 la fr\u00e9quenter, nous nous mettons en danger : vis-\u00e0-vis de nous-m\u00eames autant que des autres. Tout texte est miroir !<\/span><\/p>\n L’image qu’il nous renvoie nous fige quand nous nous voulions mouvement. Elle nous assigne \u00e0 un ordre, nous confine \u00e0 une place quand, nous mirant en elle, c’est au contraire le bouillonnement qui fait loi et nous envahit parfois. Son effet semble de cadre et de cl\u00f4ture, mais ne nous y trompons pas, c’est un leurre que l’identit\u00e9 racine agite sous nos yeux. \u00c9crire est un pacte ouvert par lequel nous nous engageons. Certes, \u00e0 chaque phrase, \u00e0 chaque mot, nous n\u00e9gocions : vouloir contr\u00f4ler le dire, qui le peut ? Laisser advenir le texte, mais jusqu’en quel point, dans quelles limites ? En maintenir le myst\u00e8re, la part secr\u00e8te, la part maudite, mais alors pourquoi \u00e9crire et publier ?<\/span><\/p>\n Notre pari, notre unique recours est de laisser \u00e9merger le sens. De ne pas craindre l’effervescence et jusqu’au possible malentendu mais de nous savoir en compagnie : r\u00e9unis sous un m\u00eame toit, nous nouons nos textes, nous nous arrimons aux autres, corde souple. Ils nous s\u00e9curisent. Ensemble, nous faisons soci\u00e9t\u00e9.<\/span><\/p>\n Si notre d\u00e9fi est de tenter de border le r\u00e9el, de confier \u00e0 la main le soin de le d\u00e9poser sur la page sans l’enserrer, de le traduire et d\u00e9placer afin qu’il dure et peut-\u00eatre nous fasse exister dans d’inattendues temporalit\u00e9s, vous, nos lecteurs, \u00eates alors nos inestimables alli\u00e9s !<\/span><\/p>\n <\/p>\n MN (octobre 2019)<\/span><\/p>\n<\/blockquote>\n SOMMAIRE<\/span><\/p>\n AU FIL DE L’EAU<\/span><\/p>\n Nicole DIGIER L’art du funambule <\/p>\n NE TIENT QU’\u00c0 UN FIL<\/span><\/p>\n Annie CHRISTAU La note f\u00e9cond\u00e9e <\/p>\n \u00c0 C\u0152UR ET \u00c0 CRI<\/span><\/p>\n Laure-Anne FILLIAS Still-life-to-be <\/p>\n <\/p>\n CURSIVES<\/span><\/p>\n \u00ab\u00a0La peinture, c’est une surface qui interroge la profondeur\u00a0\u00bb,<\/span> Serge Plagnol, ne\u0301 en 1951, vivant a\u0300 Toulon,<\/span><\/em> <\/h2>\n
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\n<\/span>Mich\u00e8le MONTE Voix dans l’obscur
\n<\/span>Arlette ANAVE Indiscr\u00e9tion
\n<\/span>Marie-Christiane RAYGOT Ariette
\n<\/span>Michel NEUMAYER Bec de l’aigle<\/span><\/p>\n
\n<\/span>Anne-Marie SUIRE Prendre note
\n<\/span>Paul FENOULT Entroublimminence
\n<\/span>Jeannine ANZIANI \u00c9motion brute<\/span><\/p>\n
\n<\/span>Teresa ASSUDE Dissonances
\n<\/span>Pascale LASSABLI\u00c8RE Col\u00e8re de femme
\n<\/span>Xavier LAIN\u00c9 Tout n’est que d\u00e9chirure
\n<\/span>Chantal ARAKEL Traumatisme
\n<\/span>Antoine DURIN Le b\u00e9mol
\n<\/span>Natalie RASSON Prise de notes<\/span><\/p>\n
\nune rencontre avec Serge PLAGNOL<\/span><\/p>\n
\npeintre et ancien professeur a\u0300 l\u2019e\u0301cole des Beaux-Arts de Ni\u0302mes, est venu au se\u0301minaire de mai 2019 de Filigranes en apportant quelques toiles re\u0301centes. <\/span><\/em>Apre\u0300s quelques questions comme entre\u0301e en matie\u0300re nous avons e\u0301crit a\u0300 partir de ses tableaux puis poursuivi l\u2019e\u0301change avec lui. Cursives 103 Serge Plagnol<\/a><\/span><\/em>Les oeuvres de Serge Plagnol ont e\u0301te\u0301 expose\u0301es dans diffe\u0301rentes galeries et sont visibles sur leurs sites ainsi que sur youtube. Il est sur FB et wikipedia.<\/span><\/em><\/p>\n