\n\u00ab\u00a0Le fer se rouille faute de s’en servir,<\/em> \u00c0 premi\u00e8re vue, pas de tension visible, pas de probl\u00e9matique apparente et forte dans cet intitul\u00e9. Mais \u00e9criture oblige ! Elle nous invite \u00e0 plonger dans les d\u00e9tails, elle ouvre sur des descriptions d’organisations extraordinaires, sur des champs qui se croisent et s’\u00e9tagent, sur des arrangements de plans qui nous \u00e9chappent et elle laisse pr\u00e9sager des ab\u00eemes de complexit\u00e9. C’est sa force. C’est son risque. Sans nul doute, la cr\u00e9ation est le propre de l’homme, mais il ne le sait pas ! Une sorte d’oubli machinal l’a envahi. Pourtant, ces univers ne se sont pas faits tout seuls. Il a fallu les cr\u00e9er, si\u00e8cle apr\u00e8s si\u00e8cle, jour apr\u00e8s jour, heure apr\u00e8s heure, au prix de quelle sueur grise ? Qui dira l’inventivit\u00e9, les mille et un tours de main et savoir-faire recel\u00e9s par l’adjectif \u00ab\u00a0industrieux\u00a0\u00bb, si obsol\u00e8te et pr\u00e9cieux ? Comment et sous quelles formes signifier que, malgr\u00e9 les arts et le patrimoine accumul\u00e9s, on souffre encore de non reconnaissance, on h\u00e9site entre corv\u00e9e et fiert\u00e9 ? On en appelle \u00e0 l’\u00e9criture ! Elle s’invente \u00e0 l’usage, elle am\u00e8ne \u00e0 penser. M\u00eame si le malentendu guette, le v\u00e9cu mis en mots t\u00e9moigne. C’est une gageure accept\u00e9e que de faire tenir en quelques lignes des mondes si vastes ! Dans cet essai de d\u00e9voilement de l’infime, de l’invisible du quotidien, on joue sur l’ombre et la lumi\u00e8re des portraits, des monologues int\u00e9rieurs. On reste modeste. On sort par l’humour de l’indicible et du banal, on tente d’inventer l’avenir, de prendre de la hauteur. On raconte comment, dans l’adversit\u00e9 sociale, l’exp\u00e9rience humaine est ni\u00e9e ; l’intelligence investie dans des gestes et des outils mu\u00e9e en ali\u00e9nation. On dit l’impuissance \u00e0 penser l’activit\u00e9. La polys\u00e9mie du mot travail ajoute \u00e0 la difficult\u00e9 de parler de ce qu’on y fait, de ce qu’on y produit, des liens que l’on y tisse. Au risque du contresens, \u00ab\u00a0industrieux\u00a0\u00bb et \u00ab\u00a0industriel\u00a0\u00bb s’amalgament et se contaminent. Heureusement, le r\u00e9cit dit tout cela. Le po\u00e8me s’indigne. Hommage est rendu. Puisque l’homme semble ignorer que la moindre de ses pens\u00e9es peut entra\u00eener des r\u00e9volutions, les textes sont l\u00e0 pour rendre justice.<\/p>\n Sommaire<\/span><\/h2>\n No\u00eblle DE SMET Alors pour lui 5 Chemins de vie et d’\u00e9criture\u2028Entretien avec Pierre RABHI,
\n l’eau stagnante perd sa puret\u00e9 et se glace par le froid. <\/em>
\nDe m\u00eame, l’inaction sape la vigueur de l’esprit.\u00a0\u00bb<\/em>
\nL\u00e9onard de Vinci, Codique Atlantico.<\/p>\n\nOdette et Michel Neumayer\u2028Carnoux, le 16 mars 2008
\n <\/p>\nL’AVANT-SCENE<\/span><\/h2>\n
\nMireille GRIZZO Travaillent-ils ? 7
\nJeannine ANZIANI Macaroni 10
\nJean-Claude BARILLOT La liseuse de souvenirs 13
\nRichard CABANES, Nicoll NISCOTCH Ch\u00f4meurs de longue dur\u00e9e 14
\nLaure-Anne FILLIAS Vademecum du p\u00e9dago au fourneau 16
\nMichel PERDRIAL La ch\u00f4meuse 19<\/p>\nCURSIVES<\/span><\/h2>\n
\nagro-\u00e9cologiste et essayiste. 21<\/p>\n