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{"id":1326,"date":"2020-05-21T20:44:56","date_gmt":"2020-05-21T20:44:56","guid":{"rendered":"http:\/\/filigraneslarevue.fr\/?p=1326"},"modified":"2020-05-21T21:08:42","modified_gmt":"2020-05-21T21:08:42","slug":"aux-origines-de-la-revue","status":"publish","type":"post","link":"http:\/\/filigraneslarevue.fr\/2020\/05\/21\/aux-origines-de-la-revue\/","title":{"rendered":"Aux origines de la de la revue"},"content":{"rendered":"

\"\" Interview Mai 1994<\/h3>\n

 <\/p>\n

\u00ab\u00a0L’homme et sa cr\u00e9ation sont sans \u00e2ge, sans vieillissement et sans usure.\u00a0\u00bb<\/em>
\nMarcel HANOUN (cin\u00e9aste)<\/em>
\n\u00ab\u00a0Contre la censure de velours\u00a0\u00bb<\/em>
\nLe Monde Diplomatique Avril 1994<\/em><\/p>\n

 <\/p>\n

 <\/p>\n

A l’occasion du 10\u00e8me anniversaire de la cr\u00e9ation de de la revue, en 1994,<\/em>
\nnous avons publi\u00e9 un entretien avec trois des fondateurs de FILIGRANES.<\/em>
\nNous reprenons cet entretien ici.<\/em>
\nIl informera le lecteur du projet de la revue et des circonstances<\/em>
\ndans lesquelles le projet de publier cette revue est n\u00e9.<\/em><\/p>\n

Andr\u00e9 BELLATTORE (AB), Andr\u00e9 CAS (AC),<\/em>
\nOdette NEUMAYER (OZN)) et Michel NEUMAYER (MN) r\u00e9pondent<\/em>
\naux questions des personnes pr\u00e9sentes lors du s\u00e9minaire de mai 1994.<\/em>
\nCet entretien enregistr\u00e9 a \u00e9t\u00e9 retranscrit par Sabine Gaulier.(mai 1994)<\/em><\/p>\n

 <\/h2>\n

Comment la revue \u00ab\u00a0Filigranes\u00a0\u00bb a-t-elle \u00e9t\u00e9 con\u00e7ue?<\/span><\/h2>\n

Odette Zummo-Neumayer – Filigranes est n\u00e9e de l’intuition qu’une \u00e9criture, pour \u00e9clore, a besoin de trouver des lieux d’accueil, de rencontre. C’est donc un lieu de ce type que nous avons voulu d’abord cr\u00e9er. Certains d’entre nous r\u00e9futaient l’id\u00e9e trop facilement admise que l’\u00e9criture serait r\u00e9serv\u00e9e \u00e0 quelques privil\u00e9gi\u00e9s et souhaitaient traduire en actes une vision plus optimiste et plus g\u00e9n\u00e9reuse de la cr\u00e9ation: permettre \u00e0 \u00ab\u00a0l’homme du commun\u00a0\u00bb de trouver sa voie singuli\u00e8re. Pour certains encore, il s’agissait par le biais de la revue, objet m\u00e9dian, de travailler ce que la relation \u00e0 l’autre, dans la confrontation des \u00e9critures, peut avoir de rude, de rugueux, d’impossible et pourtant de stimulant. C’est une aventure collective que de fonder une revue. Elle donne une structure, une ponctuation du temps, des cadres de lecture du monde, des grilles probl\u00e9matiques. Elle est une chance de faire traces, d’inscrire l’\u00e9criture dans une continuit\u00e9, peut-\u00eatre aussi de t\u00e9moigner pour garder m\u00e9moire. Dix ans sont pass\u00e9s, et les objectifs initiaux me semblent toujours justes et d’actualit\u00e9!<\/p>\n

Andr\u00e9 Bellatorre – Au d\u00e9part, nous \u00e9tions un groupe d’enseignants qui se retrouvaient sur le terrain p\u00e9dagogique dans le cadre des ateliers d’\u00e9criture du GFEN (Groupe Fran\u00e7ais d’Education Nouvelle). C’\u00e9tait loin d’\u00eatre \u00e9vident \u00e0 l’\u00e9poque de dire: \u00ab\u00a0Pour d\u00e9velopper une p\u00e9dagogie nouvelle du fran\u00e7ais, il faut que les profs \u00e9crivent.\u00a0\u00bb Que les enfants \u00e9crivent, cela pouvait \u00e9ventuellement se concevoir, mais que des enseignants prennent ce risque et en m\u00eame temps ce plaisir, cela \u00e9tait frapp\u00e9 d’ une esp\u00e8ce d’interdit.<\/p>\n

Michel Neumayer – Et j’ajouterais que nous avions aussi envie de publier tout simplement nos textes \u00e9crits pendant ou apr\u00e8s les ateliers d’\u00e9criture. Nous nous sommes donn\u00e9 les moyens de le faire. En 1984, chacun des quatre fondateurs a mis 500 francs dans le pot commun. Depuis, pr\u00e8s de 300 abonn\u00e9s ont soutenu cette utopie au quotidien. La revue, sans faire aucun b\u00e9n\u00e9fice, \u00e9quilibre tant bien que mal ses comptes et sort fid\u00e8lement trois num\u00e9ros par an. Cette gestion financi\u00e8re ind\u00e9pendante des subventions fait de FILIGRANES un lieu de libert\u00e9 de cr\u00e9ation un peu en marge des grands appels commerciaux et d’une certaine concurrence.<\/p>\n

 <\/p>\n

Votre activit\u00e9 d’\u00e9criture a-t-elle chang\u00e9
\ndu fait de devenir animateur(s) d’une revue ?<\/h2>\n

OZN – Il y a dix ans, mon \u00e9criture \u00e9tait une \u00ab\u00a0\u00e9criture de tiroir\u00a0\u00bb. Mais dans la mesure o\u00f9 notre groupe \u00e9tait \u00e0 l’origine des probl\u00e9matiques et des th\u00e8mes, nous \u00e9tions tenus d’\u00eatre plus audacieux dans nos productions, de lire davantage de po\u00e9sie et d’\u00e9crits de toutes sortes. Cela nous a conduits \u00e0 nous attacher \u00e0 des auteurs particuliers et \u00e0 chercher chez eux l’\u00e9cho de nos propres questions.<\/p>\n

AB – Moi, je suis plut\u00f4t quelqu’un qui creuse un sillon…<\/p>\n

OZN – Il y a une relation profonde entre ton premier texte publi\u00e9 en revue en hommage \u00e0 Francis Ponge, et ce que tu fais en ce moment : une th\u00e8se sur cet auteur!<\/p>\n

AB – A un moment donn\u00e9, je ne me suis plus compl\u00e8tement reconnu dans le travail de Filigranes, j’\u00e9tais sur le terrain d’une \u00e9criture plus \u00ab\u00a0m\u00e9tatextuelle\u00a0\u00bb que \u00ab\u00a0po\u00e9tique\u00a0\u00bb. Disons que le sillon s’est continu\u00e9 autrement, par une recherche sur Francis Ponge. Avec Ponge j’ai commenc\u00e9 par \u00ab\u00a0le comment\u00a0\u00bb. J’ai \u00e9crit de petits textes \u00e0 la mani\u00e8re de ceux du \u00ab\u00a0Parti pris des choses\u00a0\u00bb sur des objets laiss\u00e9s pour compte par le po\u00e8te. J’ai donc essay\u00e9 \u00ab\u00a0l’appareil photo\u00a0\u00bb, \u00ab\u00a0les myrtilles\u00a0\u00bb, etc. jusqu’au jour o\u00f9 j’ai risqu\u00e9 \u00ab\u00a0le beurre\u00a0\u00bb. J’ai alors rapidement d\u00e9couvert que cet objet avait \u00e9t\u00e9 \u00e9crit par Francis Ponge. La r\u00e9alit\u00e9 de la po\u00e9sie pongienne avait rattrap\u00e9 ma fiction. Depuis, je m’int\u00e9resse aussi au \u00ab\u00a0pourquoi\u00a0\u00bb. Pour parodier l’un de ses titres, l’objet de ma recherche serait: \u00ab\u00a0Comment Francis Ponge de paroles et pourquoi?\u00a0\u00bb<\/p>\n

 <\/p>\n

La revue est maintenant pr\u00e9-adolescente,
\nmais pendant son enfance,
\nque vous a-t-elle apport\u00e9 comme joies et comme peines?<\/h2>\n

MN – Des disputes d’enfants. Je me souviens de positions qui s’affirmaient. Certains disaient: \u00ab\u00a0Il faut absolument alterner dans la programmation les num\u00e9ros centr\u00e9s sur une approche formelle de l’\u00e9criture, et des num\u00e9ros dont l’entr\u00e9e serait th\u00e9matique\u00a0\u00bb.<\/p>\n

AB – \u00c7a, c’\u00e9tait le compromis, justement !<\/p>\n

OZN – Le premier num\u00e9ro, \u00ab\u00a0Fragments\u00a0\u00bb rassemblait des textes \u00e9pars. A l’\u00e9poque, nous commencions \u00e0 travailler la probl\u00e9matique du fragment et des dispositifs d’accueil de fragments dans le sillage de Calvino, Cortazar, Blanchot … Dans le deuxi\u00e8me num\u00e9ro, \u00ab\u00a0L’exception et la r\u00e8gle\u00a0\u00bb, nous cherchions \u00e0 pr\u00e9ciser une th\u00e9orie de l’\u00e9criture. Ensuite, nous avons travaill\u00e9 la question du r\u00eave transcrit comme possible texte souche. De fait, chaque num\u00e9ro pouvait \u00eatre lu selon les deux points de vue, formel et th\u00e9matique. L’un et l’autre unifient et ouvrent sur la diversit\u00e9. Ils permettent lectures et \u00e9critures plurielles.<\/p>\n

MN – Notre projet, d\u00e8s le d\u00e9part, \u00e9tait d’associer l’\u00e9criture et la r\u00e9flexion sur l’\u00e9criture. Nous r\u00e9sistions \u00e0 l’id\u00e9e qu’\u00e9crire est une affaire d’expression ou de \u00ab\u00a0vouloir dire\u00a0\u00bb. Dans la filiation de l’Oulipo et surtout de Georges P\u00e9rec, nous \u00e9tions sensibles aux aspects formels. Nous imposer des contraintes, \u00e9tait une mani\u00e8re de traiter la question de la ma\u00eetrise \/ non-ma\u00eetrise d’un auteur face \u00e0 son texte. A cette \u00e9poque, nous animions de nombreux stages sur la lecture et FILIGRANES nous permettait d’explorer le rapport du lecteur \u00e0 l’\u00e9criture. La revue \u00e9tait (et est toujours) pour nous un lieu d’exp\u00e9rimentation et de recherche sur les multiples facettes de la chose \u00e9crite.<\/p>\n

 <\/p>\n

Quels ont \u00e9t\u00e9 les temps forts
\ndans la vie de la revue?<\/h2>\n

OZN – Apr\u00e8s la p\u00e9riode d’euphorie du d\u00e9marrage, il y a eu ce jour o\u00f9 nous avons d\u00e9cid\u00e9 que FILIGRANES existerait, m\u00eame si nous devions la faire tous les deux, Michel et moi (rires). Cela nous donna par la suite une grande tranquillit\u00e9 d’esprit et la capacit\u00e9 d’accueillir, lors des s\u00e9minaires, les initiatives et les id\u00e9es comme elles se pr\u00e9sentent. C’est ainsi que le collectif de FILIGRANES s’est renouvel\u00e9 par vagues successives. C’est ce qui fait l’histoire de la revue.<\/p>\n

MN – Un autre temps fort, ce fut la sollicitation de Bruno Gr\u00e9goire qui, pour son livre \u00ab\u00a0Po\u00e9sie(s) d’aujourd’hui\u00a0\u00bb (Seghers 1989), r\u00e9pertoriait les revues existantes. Nous lui avons r\u00e9pondu et \u00e0 partir du moment o\u00f9 la revue a \u00e9t\u00e9 signal\u00e9e par lui, des textes nous sont parvenus de personnes que nous ne connaissions pas. Des questions nouvelles se posaient: comment int\u00e9grer des textes de personnes qui n’ont jamais lu la revue, et ne savent rien de nos recherches et exp\u00e9rimentations? Puis, comment choisir et extraire sans d\u00e9naturer, dans les plaquettes qui nous \u00e9taient envoy\u00e9es, LE texte qui conviendrait au th\u00e8me du moment? Quels retours pouvions-nous attendre de ces po\u00e8tes inconnus ?<\/p>\n

 <\/p>\n

Est-ce que les auteurs de Filigranes lui sont fid\u00e8les,
\nou est-ce un lieu de passage ?<\/h2>\n

OZN – Pierre Torr\u00e8s a fait des \u00e9tudes statistiques l\u00e0-dessus depuis les premiers num\u00e9ros: dur\u00e9e du passage? Nombre d’auteurs et nombre de textes du m\u00eame auteur? Auteurs masculins, f\u00e9minins? La r\u00e9partition g\u00e9ographique, en France, dans les autres pays europ\u00e9ens? Sur 100 auteurs la r\u00e9partition entre hommes et femmes est de 40 \/60. 11 auteurs ont \u00e9t\u00e9 publi\u00e9s au moins 6 fois. 60 auteurs l’ont \u00e9t\u00e9 entre 3 et 6 fois. En tout, du n\u00b01 au n\u00b028, nous avons publi\u00e9 178 auteurs. L’abondance des textes re\u00e7us nous a mis devant la question des crit\u00e8res de choix. Il y a actuellement un noyau stable d’une quinzaine de personnes investies dans la vie de la revue: pr\u00e9paration des s\u00e9minaires, choix des th\u00e8mes, lecture des textes. Les m\u00e9tiers repr\u00e9sent\u00e9s parmi les proches de la revue ont \u00e9volu\u00e9: milieu enseignant, certes, mais aussi biblioth\u00e9caire, infirmi\u00e8re, gyn\u00e9cologue, \u00e9ducateur de prison, formateur, analyste de situations de travail, maquettiste. Il reste un point noir dans notre fonctionnement: c’est le courrier auquel nous r\u00e9pondons souvent avec beaucoup de retard.<\/p>\n

 <\/p>\n

Sur quels crit\u00e8res
\nles textes sont-ils choisis ?<\/h2>\n

MN – Les choix se font en fonction de multiples crit\u00e8res et non d’une suppos\u00e9e qualit\u00e9. Une certaine continuit\u00e9 est souhait\u00e9e: publier quelqu’un une seule fois, puis voir son nom dispara\u00eetre des sommaires est frustrant. Nous avons eu de multiples discussions lors des comit\u00e9s de lecture \u00e0 propos des crit\u00e8res de choix. Dans le n\u00b025, Mich\u00e8le Monte en donne le r\u00e9sum\u00e9 sous le titre \u00ab\u00a0Qualit\u00e9 ou projet?\u00a0\u00bb. Nous avons la volont\u00e9 d’accueillir des premiers textes, ainsi que des textes sollicit\u00e9s par des membres du collectif, ou les textes des personnes participant aux s\u00e9minaires. Nous sommes \u00e9galement attentifs \u00e0 la vari\u00e9t\u00e9 et \u00e0 la pertinence de l’ensemble des textes dans un num\u00e9ro donn\u00e9 , en rapport avec le th\u00e8me ou la probl\u00e9matique. L’int\u00e9r\u00eat subjectif du collectif de lecture pour tel ou tel texte compte aussi.<\/p>\n

AB – D\u00e8s la cr\u00e9ation de FILIGRANES nous avions eu ce d\u00e9bat sur les crit\u00e8res. Lorsqu’il y avait des num\u00e9ros \u00ab\u00a0probl\u00e9matiques\u00a0\u00bb, on jaugeait par rapport \u00e0 cette probl\u00e9matique. C’\u00e9tait un crit\u00e8re. Dans \u00ab\u00a0Sur les pas du palimpseste\u00a0\u00bb par exemple, c’\u00e9tait le jeu, la rencontre entre un texte et d’autres. On essayait d’\u00e9valuer cette cr\u00e9ativit\u00e9 qui passait par un certain nombre de r\u00e8gles. Sur les num\u00e9ros \u00ab\u00a0th\u00e9matiques\u00a0\u00bb, j’avais beaucoup plus de difficult\u00e9s \u00e0 \u00e9laborer des crit\u00e8res. Cela appelait un autre type de r\u00e9flexion. Il me semble que vous \u00eates all\u00e9s dans cette direction.<\/p>\n

MN – Aujourd’hui, c’est en terme de responsabilit\u00e9 \u00e9ditoriale que nous posons la question. Un \u00e9diteur ne publie pas un texte, un livre uniquement sur la \u00ab\u00a0qualit\u00e9 intrins\u00e8que\u00a0\u00bb du texte (\u00e0 supposer que cela existe), mais aussi parce qu’il est dans un r\u00e9seau de relations et qu’il fait des choix.<\/p>\n

OZN – Celui ou celle qui se voit publi\u00e9(e) dans plusieurs num\u00e9ros et donc dans diff\u00e9rents contextes o\u00f9 les textes s’appellent, se r\u00e9pondent, se mettent en valeur les uns les autres, est renvoy\u00e9(e) en tant que sujet, au del\u00e0 de la satisfaction narcissique, \u00e0 sa propre \u00e9criture. Le danger serait de vouloir trop coller au th\u00e8me au d\u00e9triment de l’exploration de la probl\u00e9matique par l’\u00e9criture. M\u00eame si le th\u00e8me \u00ab\u00a0impos\u00e9\u00a0\u00bb nous contraint \u00e0 sortir de nos territoires. L’imaginaire suppose l’\u00e9change, ce n’est pas une affaire strictement individuelle. Il a besoin de lieux pour se travailler. Conna\u00eetre la mise \u00e0 l’\u00e9preuve de la socialisation enrichit le rapport de chacun \u00e0 l’imaginaire. Je voudrais ici insister sur le montage. Bien qu’une revue se lise rarement de fa\u00e7on lin\u00e9aire, nous ne publions pas les textes dans n’importe quel ordre. Il y a une logique du montage. Nous cherchons, travail invisible mais important, \u00e0 rendre possible des parcours de lecture. D’o\u00f9 ces compagnonnages impos\u00e9s qui surprennent parfois les auteurs eux-m\u00eames. Textes en \u00e9cho, en r\u00e9sonance, en dissonance.<\/p>\n

 <\/p>\n

D\u00e9fendez-vous une th\u00e9orie de l’\u00e9criture
\ndans FILIGRANES ?<\/h2>\n

AB – Je ne vais pas reprendre le fameux d\u00e9bat, mais pourquoi pas? A travers la lecture que je fais de Ponge, ce qui me requiert et m’int\u00e9resse, c’est le fait que soit un des rares po\u00e8tes qui marie po\u00e9sie et r\u00e9flexion dans ses partis pris d’\u00e9criture. C’est cette esp\u00e8ce de conjonction originale inou\u00efe, qui me passionne chez lui. Une revue qui se donne pour t\u00e2che de publier des textes re\u00e7us de personnes inconnues et qui sollicite l’explicitation des partis pris d’\u00e9criture, cela me para\u00eet tr\u00e8s f\u00e9cond.<\/p>\n

MN – Dans l’\u00e9ditorial, mais aussi dans \u00ab\u00a0Cursives\u00a0\u00bb, se formule quelque chose d’une th\u00e9orie de l’\u00e9criture. Je cite par exemple l’\u00e9ditorial du n\u00b026: \u00ab\u00a0Est sage celui qui \u00e9crit, t\u00e9moin de l’absurde qui advient en lui et hors de lui, qui le d\u00e9fie. L’\u00e9criture alors soutient l’exploration, se fait raison, permet la ma\u00eetrise provisoire de situations qui font \u00e9nigme, devient protection contre tous les surgissements d’images, les d\u00e9sastres magiquement \u00e9loign\u00e9s pour un temps, le sens de l’histoire retrouv\u00e9 apr\u00e8s avoir \u00e9t\u00e9 perdu.\u00a0\u00bb Cette r\u00e9flexion s’\u00e9nonce moins sous forme didactique que po\u00e9tique. Si l’on relisait les \u00e9ditos, on y rep\u00e8rerait les fils conducteurs d’une th\u00e9orie qui existe, mais ne s’affirme pas dans les formes habituelles d’une th\u00e9orie. Ecrire de la th\u00e9orie aujourd’hui est plus difficile qu’il y a dix ans. Un certain esprit de syst\u00e8me qui pr\u00e9valait a \u00e9t\u00e9 battu en br\u00e8che dans beaucoup de domaines. Il y a moins de certitudes, et c’est un enjeu de l’\u00e9criture actuelle que de retrouver les voies d’une \u00e9criture th\u00e9orique qui ne soit pas une \u00e9criture de syst\u00e8me.<\/p>\n

OZN – En fait, l’exigence d’Andr\u00e9, de prise de distance, d’un m\u00e9talangage sur le texte, nous a beaucoup aid\u00e9s. Ceux qui fr\u00e9quentent les s\u00e9minaires \u00e0 l’heure actuelle savent que nous y consacrons beaucoup de temps, m\u00eame si nous ne publions qu’une partie de cette r\u00e9flexion, soucieux que le discours n’annule pas ce qui essaie de sourdre de la vie.<\/p>\n

AB – Je ne voudrais pas qu’on \u00ab\u00a0accuse\u00a0\u00bb trop les positions, qu’on se contente de dire : \u00ab\u00a0d’un c\u00f4t\u00e9, il y a les didactiques, les enseignants, les laborieux qui mettent en place un discours th\u00e9orique, pesant, et de l’autre, il y a les po\u00e8tes, l\u00e9gers… etc.\u00a0\u00bb Il pourrait \u00eatre int\u00e9ressant de trouver un discours qui fasse un peu trembler cette diff\u00e9rence entre le \u00ab\u00a0th\u00e9orique\u00a0\u00bb et le \u00ab\u00a0scriptural\u00a0\u00bb, entre le \u00ab\u00a0textuel\u00a0\u00bb et le \u00ab\u00a0m\u00e9tatextuel\u00a0\u00bb.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

 Interview Mai 1994   \u00ab\u00a0L’homme et sa cr\u00e9ation sont sans \u00e2ge, sans vieillissement et sans usure.\u00a0\u00bb Marcel HANOUN (cin\u00e9aste) \u00ab\u00a0Contre la censure de velours\u00a0\u00bb Le Monde Diplomatique Avril 1994     A l’occasion du 10\u00e8me anniversaire de la cr\u00e9ation de de la revue, en 1994, nous avons publi\u00e9 un entretien avec trois des fondateurs de […]<\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"footnotes":""},"categories":[17],"tags":[],"_links":{"self":[{"href":"http:\/\/filigraneslarevue.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1326"}],"collection":[{"href":"http:\/\/filigraneslarevue.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"http:\/\/filigraneslarevue.fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"http:\/\/filigraneslarevue.fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"http:\/\/filigraneslarevue.fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=1326"}],"version-history":[{"count":6,"href":"http:\/\/filigraneslarevue.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1326\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":1339,"href":"http:\/\/filigraneslarevue.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1326\/revisions\/1339"}],"wp:attachment":[{"href":"http:\/\/filigraneslarevue.fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=1326"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"http:\/\/filigraneslarevue.fr\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=1326"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"http:\/\/filigraneslarevue.fr\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=1326"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}