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)<\/span><\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n <\/span><\/p>\n \u00c9DITO<\/span><\/p>\n <\/p>\n \u00ab\u00a0Elle s\u2019inqui\u00e8te de la fa\u00e7on dont la langue dans laquelle elle r\u00eave, qui lui est donn\u00e9e \u00e0 la naissance, est manipul\u00e9e, mise en service, m\u00eame retenue d\u2019elle \u00e0 certaines fins n\u00e9fastes\u00a0\u00bb. En tant qu\u2019\u00e9crivaine, \u00ab\u00a0elle consid\u00e8re la langue en partie comme un syst\u00e8me, en partie comme une chose vivante sur laquelle on a le contr\u00f4le, mais surtout comme une intervention (\u2026)\u00a0\u00bb*<\/span><\/p>\n Le d\u00e9bordement, le trop-plein sont au c\u0153ur des pages qui suivent. Les errements, les boulimies entretenues, les novlangues et mystifications publicitaires qui nourrissent les gaspillages et les privil\u00e8ges de certains au d\u00e9triment de tant d’autres, nous sommes nombreux \u00e0 en constater l’impasse. Mais \u00e9crire, est-ce seulement d\u00e9noncer ? Ce qui d\u00e9borde, n’est-ce pas, plus encore, au c\u0153ur de nos langues o\u00f9 des ruptures profondes pourraient s’inventer pour sursoir \u00e0 la d\u00e9mesure ?<\/span><\/p>\n \u00ab\u00a0\u00c7a d\u00e9borde\u00a0\u00bb. D\u00e9pla\u00e7ons la question. Le prisme ici ce ne sont pas \u00ab\u00a0les choses\u00a0\u00bb seulement qui, \u00e0 la mani\u00e8re de Perec, nous asservissent. Ni les radeaux de la M\u00e9duse qui creusent les mers. Pas plus les ravines autorouti\u00e8res qui d\u00e9naturent l’espace, ni les caddies dispos\u00e9s en file indienne devant les caisses.<\/span><\/p>\n Trop peu ? Trop plein ? L’humain s’interroge face \u00e0 un monde o\u00f9 il n’est que passant, mais ne d\u00e9crire nos soci\u00e9t\u00e9s que cliv\u00e9es par l’\u00e9conomie, ne porter notre regard que sur l’autre comme marchandise, r\u00e9duit ce qui s’\u00e9change \u00e0 la seule quantit\u00e9.<\/span><\/p>\n Notre d\u00e9sir de parole, d’assertion et de reconnaissance, \u00ab\u00a0l’\u00e9crivaine\u00a0\u00bb au contraire le met au centre. Ce produit de haute n\u00e9cessit\u00e9, c’est la cr\u00e9ation comme \u00ab\u00a0un acte avec des cons\u00e9quences\u00a0\u00bb.<\/span><\/p>\n Sujets qui \u00e9crivons, qui \u00ab\u00a0nous cherchons dans la langue\u00a0\u00bb*, c’est peut-\u00eatre de trop de lumi\u00e8re dans la nuit que nous souffrons. De trop de sens univoque et politiquement \u00ab\u00a0correct\u00a0\u00bb. De trop d’intimidations et d’assujettissements \u00e0 des images qui nous assignent.<\/span><\/p>\n Que nous manque-t-il pour autant, alors que de texte en texte nous r\u00e9sistons ? D’\u00e9voquer plus profond\u00e9ment ce qui existe en nous d’appel au silence et \u00e0 la musique ? Ce qui se rem\u00e9more d’\u00eatres et de lieux partag\u00e9s ? Ce qu’est l’\u00e9vidence des sentiments mais aussi la complexit\u00e9 des relations que nous cultivons ? Leur peine parfois. C’est encore, mais le savons- nous, de nous impr\u00e9gner du creux (mais non du vide) auquel les mots nous appellent par la c\u00e9sure qu’entre eux ils pr\u00e9servent et qui appelle au sens.<\/span><\/p>\n \u00c0 ton contact, lecteur, de fragment en fragment, nous devenons inventeurs de pens\u00e9e. Les choses passent, dit l’\u00e9crivaine. \u00ab\u00a0On meurt, c\u2019est peut-\u00eatre le sens de la vie. Mais nous faisons la langue. C\u2019est peut-\u00eatre la mesure de nos vies.\u00a0\u00bb<\/span><\/p>\n filigraneslarevue.fr y contribue. Au fil des ans nos cahiers s’accumulent. D\u00e9bordent-ils ? Mesurer la vie et la narrer, forger la langue ne compteraient-ils plus au nom du \u00ab\u00a0trop\u00a0\u00bb ? Notre site aujourd’hui r\u00e9nov\u00e9, nos parutions maintenues (en d\u00e9pit de la covid), nos s\u00e9minaires et lieux de travail illustrent et revivifient \u00e0 cet \u00e9gard notre optimisme et notre engagement commun.<\/span><\/p>\n Michel Neumayer<\/span> <\/p>\n Ce texte doit beaucoup \u00e0 la lecture r\u00e9cente de deux ouvrages.<\/span> <\/p>\n <\/p>\n SOMMAIRE<\/span><\/span><\/p>\n EN COL\u00c8RE<\/span><\/p>\n Teresa ASSUDE \u00c7a craque<\/span> EN MANQUE<\/span><\/p>\n Marie-Christiane RAYGOT L\u2019in\u00e9puis\u00e9e<\/span> <\/p>\n <\/h2>\n
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\n(Juillet 2020)<\/span><\/p>\n
\nToni Morrisson<\/strong>, Discours devant l’assembl\u00e9e su\u00e9doise du Prix Nobel de<\/span>
\nlitt\u00e9rature (1993) Christian Bourgois (en audio sur le net).<\/span>
\nHeinz Wisman<\/strong>, Penser entre les langues, Albin Michel.<\/span><\/p>\n
\nJean-Charles PAILLET Le monde change<\/span>
\nAnne-Claude THEVAND Les flammes de l\u2019indiff\u00e9rence<\/span>
\nXavier LAIN\u00c9 C\u2019est volcan qui couve<\/span>
\nNicole DIGIER Le radeau de la m\u00e9duse<\/span>
\nMich\u00e8le MONTE Le monde d\u2019apr\u00e8s<\/span>
\nGeorges XUEREB \u00catre ou ne pas<\/span>
\nOlivier BLACHE Vigilance<\/span><\/p>\n
\nAntoine DURIN Tu ne trouves plus les mots<\/span>
\nR\u00e9gine CARNAROLI Petit bestiaire intime<\/span>
\nFran\u00e7oise SALAMAND-PARKER Un homme de peu<\/span>
\nMarie-No\u00eblle HOPITAL Inventaire<\/span>
\nLaure-Anne FILLIAS BENSUSSAN Maison musique<\/span><\/p>\n