Deprecated: Creation of dynamic property CZR_resources::$_resouces_version is deprecated in /homepages/31/d162865418/htdocs/clickandbuilds/FILIGRANESECRIREENREVUE/wp-content/themes/customizr/inc/czr-init-ccat.php on line 3948

Warning: Cannot modify header information - headers already sent by (output started at /homepages/31/d162865418/htdocs/clickandbuilds/FILIGRANESECRIREENREVUE/wp-content/themes/customizr/inc/czr-init-ccat.php:3948) in /homepages/31/d162865418/htdocs/clickandbuilds/FILIGRANESECRIREENREVUE/wp-includes/feed-rss2.php on line 8
# Parus récemment – FILIGRANES, revue d'écritures (Écrire en Provence) http://filigraneslarevue.fr Faire de l'écriture un bien partagé Thu, 07 Sep 2023 14:02:16 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.4 http://filigraneslarevue.fr/wp-content/uploads/2020/03/logo_fili-1.jpg # Parus récemment – FILIGRANES, revue d'écritures (Écrire en Provence) http://filigraneslarevue.fr 32 32 N°113 « Dans la forêt des songes » (Végétal – vol 3 – 2023) http://filigraneslarevue.fr/2023/09/07/n113-dans-la-foret-des-songes-vegetal-vol-3-2023/ http://filigraneslarevue.fr/2023/09/07/n113-dans-la-foret-des-songes-vegetal-vol-3-2023/#respond Thu, 07 Sep 2023 13:53:39 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=2086 Éditorial

Après les labours d’Humus, les souffles et les élans forts ou fragiles du Chêne et du Roseau, Filigranes achève son chemin végétal dans La Forêt des songes.

Dans aucun numéro de ce triptyque les arbres et leur charge de vie, de sens, et d’énergie ne sont absents ; mais dans la futaie de textes de celui-ci, ils déploient tous les sens, sensualité, sensibilité, significations, assument bien des enjeux pour ceux qui, les regardant, les voient, et les aiment, s’irritent des misères que nos choix trop souvent leur infligent ; ceux qui, envers et contre tout, en nourrissent leurs sèves et leurs rêves d’humains au monde, y trouvent des lignes de vie, de force, et de création.

Au fil des pages de ce numéro, la forêt nous hante, nous enchante, nous emmène, loin du réel cru des villes, sur les pas des conteurs, et nous croisons Alice, un petit poucet, un ogre, Merlin et Viviane, un banyan griot pour la liberté, et d’autres ; alors, nous ne craignons plus les sorcières ; dans un pli du temps, nez en l’air, on croise des  anges en peau de ciel et des ballons espions dégonflés par un rêve de berger. Et, portés par les cimes vertes et les bras orants des arbres, nous nous approchons parfois des morts aimés, ou du soleil.

Dans Cursives, Luc Blaison, guide ONF entre autres casquettes, nous remet les pieds sur terre, à travers le soin qu’il lui importe de donner aux forêts, à travers son histoire à lui avec les arbres, qui l’ont fait un peu griot aussi.

Mais la forêt, et nos songes aussi, nous mettent en face de nos labyrinthes, de nos impasses, de l’obscurité des nuits dangereuses. La violence du monde nous force à débroussailler la vie, parfois à la machette des mots, si l’on veut planter un peu d’humain, comme un drapeau d’apatride, parmi des arbres plus vieux que nos souvenirs sur la planète terre de douleurs.

On cherche avec les poètes des êtres disparus parmi les bouleaux, les érables, les pins, on pleure nos racines rompues, thrène en contrepoint des forêts qui se défont. La bonne nouvelle, c’est qu’elles se refont aussi, comme elles trouvent bon, même si dans longtemps, à leur rythme, nous dit aussi Luc Blaison.

Alors, quand nous feuilletterons ce Filigranes au papier tout simple, nous donnerons quelques pensées aux feuillaisons arrêtées qui font la pâte de toutes ces pages ; grâce à elles, quand nous refermerons ce numéro, les songes des uns-unes, les pensées des autres, tous nos mots se seront encrés, se seront parlé, auront donné à nos mondes intérieurs bien des couleurs, symbiose de racines et de branches comme dans les forêts.

Laure-Anne Fillias-Bensussan (juillet 2023)

 

 

Enchantements

Jean-Charles Paillet, Naissance entre les branches
Jeannine Anzian, Merlin
Jean-Jacques Maredi,  Merveilles désenchantées
Chantal G. Blanc,  Entre ciel et terre
Danielle Giboulet,  Sous le banyan
Laure-Anne Fillias-Bensussan, La forêt de Birnam et autres contes
Gislaine Ariey, Sans titre
Arlette Anave,  Planète de rêve
Marie-Christiane Raygot, Glissement du songe 

 

Cursives

La forêt comme espace initiatique
Entretien avec Luc Blaison

Cursives est partie à la rencontre de Luc Blaison, qui travaille à l’ONF depuis 1992. C’est l’occasion pour nous de questionner dans ce numéro le mystère de l’arbre, objet d’exploitation pour la ressource en énergie qu’il apporte, objet d’interrogation comme possible solution face aux enjeux climatiques et aussi d’exploration spirituelle pour qui le voit comme sacré. Grâce à son cheminement, Luc se trouve aujourd’hui à la croisée de ces questions : il est l’héritier d’une longue histoire de la forêt française dont il assure la conservation ; participant à des projets de recherches sur la forêt d’aujourd’hui, en vue de se mettre au service de la forêt de demain, il est ainsi plongé au cœur de l’actualité. Il nous propose d’entrer dans son expérience de technicien, de scientifique et d’explorateur, qui s’est construite de manière parallèle à son chemin de vie et l’a finalement façonné.

 

Labyrinthes

Dany Schinzel, Plante les mots
Jacqueline L’Hévéder, Forêts paisibles
Michèle Monte, Ceci est un conte
Danielle Querol-Bonhomme,  Lisières…
Michel Neumayer,  Bas de casse
Chantal Arakel, Chimères
Anne-Marie Suire, La Poésie, le Monde.
Annie Skrhak,  Dans la forêt lointaine

 

Feuillaison

Olivier Blache, Dialogue avec l’Ange
Marie-Noëlle Hopital, Pâte feuilletée
Christine Ly, Parfois je m’amuse avec le ciel
Teresa Assude, Face à face
Christophe Forgeot, Chant des forêts
Anne-Claude Simon-Thevand, Plume chimérique
Oriane Barbey, Notre génie des bois
Anne-Marie Zucchelli, Forêts
Sylvie Mellet, Calligraphie hivernale
Xavier Lainé, Naïade entre les mots

 

Photographies : Anne-Claude Simon-Thevand, p. 15, 31, 45
Illustration de couverture : Anne-Claude Simon-Thevand
Maquette : Gislaine Ariey

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

]]>
http://filigraneslarevue.fr/2023/09/07/n113-dans-la-foret-des-songes-vegetal-vol-3-2023/feed/ 0
N°111 « Humus » ( Végétal – Vol 1 – 2022) http://filigraneslarevue.fr/2022/12/13/n111-humus/ http://filigraneslarevue.fr/2022/12/13/n111-humus/#respond Tue, 13 Dec 2022 22:36:18 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=2006  

Nous ouvrons notre cycle « végétal » avec un numéro « humus ». 

Ce mot fleure bon les sous-bois humides, où les champignons poussent leurs têtes parmi les feuilles mortes en lente décomposition. Et c’est bien notre rapport à la terre nourricière que plusieurs textes viennent interroger : il s’agit, par l’écriture, de tisser des lie ns avec tous ces insectes, ces bactéries, ces micro-organismes qui ont transformé les roches en un sol nourrissant (1), accueillant aux graines et aux spores, il s’agit aussi de s’inquiéter des actions humaines qui mettent à mal ces processus complexes d’échange et de transformation.

Avec ce numéro, nous nous redécouvrons comme terriens, tirés du sol 2, et nourris par ce qui y pousse et que nous cueillons ou cultivons. Mais cette terre maternelle n’en demeure pas moins mystérieuse puisqu’elle est matière hors langage et qu’il faudra tout notre travail d’écriture pour la mettre en mots, la rapprocher de nous tout en préservant sa spécificité.

Certains apprennent à son école la patience de la germination, et, le regard posé sur le sol ou les herbes, s’émerveillent du dépliement des jeunes feuilles, de l’éclosion des plus humbles fleurs. D’autres, levant les yeux au ciel, se découvrent frères et sœurs des arbres.

De l’humus à l’humain, il n’y a qu’une syllabe d’écart, et cette plongée dans le sol, autant qu’elle nous confronte à notre mortalité, ravive la question de nos racines, de ces éléments fondateurs qui ont permis notre croissance et notre maturation.

Contemplant le végétal, nous consentons à la lenteur, et, alors que notre vie nous emporte vers une fin inéluctable, nous cherchons à entrer dans l’intelligence des cycles, des élans et des déclins qui se succèdent et recommencent. Peut-être y a-t-il en nous une Perséphone 3 qui s’ignore et voudrait quelques semaines par an pouvoir hiberner, se cacher dans les plis de la terre pour y reprendre des forces, se recentrer sur ce souffle irréductible qui nous anime notre vie durant et que nous laissons s’épuiser à tous les vents qui nous malmènent ?

Mais nos textes prennent aussi racine dans les langues, les poèmes et récits qui nous ont accompagnés depuis notre venue au monde. La terre, la langue, deux milieux nourriciers ; de les penser ensemble, la langue devient une ressource et une matrice d’où notre parole peut s’élancer, la terre se met à bruire de tous les mots et mythes qui cherchent à en dire tour à tour la puissance et la fragilité.

Et toi, lecteur, lectrice, va ton chemin, butine de texte en texte, laisse-toi prendre par les voix qui s’y répondent sous la mousse, par l’ombre et le soleil qui y jouent entre les feuilles, par les réponses balbutiées et les questions toujours ouvertes.

Michèle Monte

 

1 Marc-André Selosse, L’origine du monde, une histoire du sol à l’intention de ceux qui le piétinent  (Actes sud, 2021).
2 Dans la Genèse, l’auteur rapproche le nom commun adam de adama, « la terre », comme si adam voulait dire « le terreux », mais en réalité, du point de vue linguistique, c’est adama qui vient de adam, l’adama est le lieu qu’habitent les adams.
3 Dans la mythologie grecque, Perséphone, fille de Déméter, la déesse des récoltes, est enlevée par Hadès, le dieu du monde souterrain, qui l’épouse, mais sa mère menace de faire périr toute la végétation si Perséphone ne lui est pas rendue. Zeus arbitre en disant que Perséphone passera quatre mois sous terre avec son époux et huit avec sa mère.

 

Sommaire
Michèle Monte, Éditorial 3

 

Pétris de terre
Chantal G. Blanc, Je voudrais être un arbre 5
Agnès Petit, Imprégnation  6
Anne Barbusse, Germination des mondes 8
Jeannine Anziani, Sans Hâte 10
Gislaine Ariey, Souviens-toi 12
Chantal Arakel, Entre deux rives  13

Charme(s)
Marie-Noëlle Hopital, Saule pleureur 14
Christine Ly, Nature Souterrienne  15
Sylvie Mellet, Crocus  16
Marie-Christiane Raygot, Terra nostra  18
Xavier Lainé, Plume trempée au sang de la terre

 

Cursives
Quarante ans ou presque d’une revue d’écritures
Un témoignage de Michel Neumayer 24

Lire Cursives en PDF
Affv2 111 DEF cursMN copie

Sites et liens 33

 

Ronde du temps
Olivier Blache, Dans la brume du matin 35
Laure-Anne Fillias-Bensussan, S.P.I.S.  36
Michel Neumayer, Partage des eaux  38
Arlette Anave, Lange drapeau  40
Annie Christau, Terre 43
Teresa Assude, Humbles brumes  44
Paul Fenoult, Noirceurs  45
Anne-Marie Suire, Emprunts 46
Jacqueline L’Hévéder, Morte saison 49  *
Michèle Monte, À l’insu  50
Georges Xuereb, Écrire à haute voix 52

 

Photos
Monique D’Amore 23, 42
Olivier Blache 22
Teresa Assude, couverture et 34
Odette Neumayer 48

 

 

Suite à une erreur de mise en page,
voici le texte intégral de Jacqueline L’HEVEDER

 

 

 

]]>
http://filigraneslarevue.fr/2022/12/13/n111-humus/feed/ 0
N°108 « À l’échelle » vol 1 – « Série Focales » 07/21 http://filigraneslarevue.fr/2022/04/28/n108-a-lechelle-vol-1-serie-focales/ http://filigraneslarevue.fr/2022/04/28/n108-a-lechelle-vol-1-serie-focales/#respond Thu, 28 Apr 2022 21:20:56 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1821

« À l’échelle »
(Focales vol. 1)

 


« Les yeux, quand ils s’ouvrent, découpent dans le visible
comme un ordre du réel » Marc Le Bot (1)

Écrire, c’est regarder le monde et ses paysages, c’est ressentir des émotions, imaginer, anticiper, se souvenir, construire et déconstruire, chercher les mots. Écrire, c’est bâtir et, ce faisant, c’est penser. Sur ce constat s’ouvre une nouvelle série pour Filigranes, trois volumes consacrés au terme, polysémique s’il en est, de focales. Aussi, nous voici pour commencer à traiter d’échelles. Plus tard il sera question de champs et de hors-champs, enfin du sujet écrivant, lisant, produisant lequel « tient l’appareil ».

o o o

 

L’écriture comme fabrique est un monde intermédiaire entre le réel et nous, dit Marco Martella 2. Mais ne s’agira-t-il dans ce présent moment de géométrie poétique que de balayer du regard la gamme de nos choix afin d’un peu mieux savoir ce qu’écrire signifie ? Non.

Certes, cela nous interroge d’évoquer l’éventail, né souvent du hasard, de toutes ces échelles qui dans l’écriture nous poussent vers le ciel. Le désir nous habite d’identifier  celles qui subtilement nous attachent encore à la terre, qui nous cadrent aussi, voire nous enferment parfois. De comparer, texte à texte, nos manières de prélever des fragments d’histoire de nos vies et, comme au cinéma, les monter.

S’ajoutera notre décision de voir le monde tel qu’il est ou feindre de ne pas voir. De comprendre comment à chaque fois, autour de marges plus ou moins grandes, le ruban du texte nait sous nos regards d’auteurs, comment il se déposera sur la feuille. De nous imaginer démiurges à prétendre épuiser le réel ou vouloir à l’inverse en préserver le mystère. De fixer la taille de nos plans, petits ou grands angles, américains ou pas, cédant à ce jeu, cette joie des cadres.

Nous savons que tout en la matière est bien plus qu’une affaire de mise en page. Ainsi donnons-nous à lire quelques aspects disant comment nous travaillons ce qui nous relie au monde et, par là, affirmons nos singularités d’auteurs.

 

o o o

 

 Dans ce premier temps de notre recherche, nous ne nous attacherons qu’à quelques entrées seulement : celle des espaces que l’écriture ouvre ; celle des géographies avec lesquelles écrire nous met en relation ; celle des cultures et langues qui nous traversent et par lesquelles, à travers notre propre création, nous nous prolongeons. Mais à chaque fois que chez le lecteur (il fait le livre3) nous suscitons et espérons en retour de nouvelles inventions, tout nous échappe encore au cœur de diffractions multiples.

Si donc, comme l’affirme Édouard Glissant « la création est rebelle aux discours », saisissons cette chance qui nous est donnée. Témoignons sans fard de notre regard sur le monde tel qu’aujourd’hui nous le percevons et en retour voulons l’imaginer, voire peut-être le transformer.

M.N.

1 Marc Le Bot, https://www.universalis.fr/encyclopedie/marc-le-bot/
2 Les pensées sauvages, Marco Martella https://www.franceinter.fr/emissions/l-heure-bleue/l-heure-bleue-du-jeudi-01-juillet-2021
3 Lire ici Cursives, entretien avec Jean-Claude Villain

 

           

FILIGRANES    
Éditorial

                       

L’ESPACE S’OUVRE
Annie CHRISTAU Vibrations
Chantal ARAKEL. Au-delà des murs…
Arlettte ANAVE Mat              
Teresa ASSUDE Si loin, si près…
Anne-Marie SUIRE Pierre de bornage
Paul FENOULT  Tente sombre           
Laure-Anne FILLIAS-BENSUSSAN Échelles de Jacob
Anne BARBUSSE Le regard-cinéma    

                       

HUMAINES GEOGRAPHIES
Marie-Noëlle HOPITAL Entre ciel et mer
Christine LY Longtemps…
Jeannine ANZIANI Moteur – action !
Agnès PETIT Face à face
Ève-Marie CRUT Jadis
Jean-Jacques MAREDI Sens interdits
Chantal BLANC C’est selon    
Jacqueline L’HÉVÉDER Une date forcement

           

CURSIVES

« Je fais le livre qui me fait » – L’écriture comme  expérience initiatique –
Un entretien avec Jean-Claude Villain,  poète et écrivain. 
Lire l’entretien: cursives 108 jean-Claude Villain

 

CE QUI NOUS TRAVERSE
Françoise SALAMAND-PARKER  Du haut de la dunette
Régine CARNAROLI  Le murier
Michel NEUMAYER Pourparlers
Michèle MONTE Face à face
Anne-Claude SIMON-THEVAND Le temps nacré des galets
Xavier LAINÉ Si petit sur l’échelle du temps 
Marie-Christiane RAYGOT  Ainsi         

                  

Illustrations de couverture et p.18 – 31 – 44 (oeuvres mixtes, sculptures & photos)
Jacqueline L’HÉVÉDER

 

 

]]>
http://filigraneslarevue.fr/2022/04/28/n108-a-lechelle-vol-1-serie-focales/feed/ 0
N° 106 « Glanages » – 12/2020 – (Vol 2 – « Récup’ et maraudes ») http://filigraneslarevue.fr/2020/12/25/n-106-glanages-12-2020-vol-2-recup-et-maraudes/ http://filigraneslarevue.fr/2020/12/25/n-106-glanages-12-2020-vol-2-recup-et-maraudes/#respond Fri, 25 Dec 2020 20:01:15 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1802

ÉDITO

« Il n’y a pas de désir qui ne coule dans un agencement.
Si bien que le désir, pour moi, ça a toujours été – si je cherche le terme abstrait qui lui correspond –
(celui de) constructivisme ».

Gilles Deleuze, Abécédaire

« Depuis la nuit des temps, depuis Lucie, peut-être avant, vous parcourez le monde, franchissez les grandes failles, longez les lignes de crêtes comme autant de lignes de vie. Infatigables voyageurs, femmes en marche, hommes de la migration, enfants du dépaysement ».
Entendez-le, il y a quelques années déjà, vous figuriez au sommaire d’un numéro. Il est vrai qu’en votre compagnie, vagants extravagants, nous rêvions de mondes où les savoirs seraient de miel et où, heureux, nous vous accompagnerions.
C’étaient des temps anciens. Nostalgiques et fascinés, de saison en saison, nous replongions vers vos récits anciens, vers le rouge or brun des paysages traversés, vers le noir de vos corps rompus se pliant et ramassant leur nourriture, vers le jaune blême de vos gilets de pauvreté. Vous, sans-terre, sans-nom, glanant, “ramassant dans un champ les épis qui ont échappé aux moissonneurs, recueillant au hasard des bribes dont on peut tirer quelque avantage”2.

Mais l’heure tourne. Nos exacerbations consommatrices, nos brutalismes3, nos conflits, nos oublis (nature et humains confondus) : quelles démesures, quels excès ! Posant nos pas dans les vôtres, c’est à une réinvention que nous travaillons. Aux débordements annoncés, humblement nous résistons. Votre mémoire, vos savoirs perdus, vos ruses : c’est paradoxe que de nous en emparer.
Ce qui narre ici ? Qu’importe que ce soit en mots anciens : c’est au hasard, aux rires, au bonheur que nous faisons droit. Ils sont nos vivres. C’est aux jeux et oisivetés pareillement que nous songeons. Au recueil d’inédites rêveries et méditations que nous nous vouons. Les chemins que nous esquissons sont ceux des doutes aussi, des mémoires perdues, des blessures que nous esquissons. Nos inachèvements, nous les reconnaissons.
L’utopie est d’avancer vers des espaces où la création se fortifie. De donner à lire un abécédaire où don et partage retrouvent leur place dans un présent chamboulé. Où se dessine une humilité, une non-puissance recouvrées.
Tel est l’agencement vers lequel, par l’écriture, nous avançons. Ce défi ensemble nous l’assumons.

MN. (octobre 2020)

(1) Vagants extravagants, Filigranes 89 (filigraneslarevue.fr)
(2) Dictionnaire CNRTL
(3) « La transformation de l’humanité en matière et énergie est le projet ultime du brutalisme (…) [Je] plaide en faveur d’une
refondation d’une communauté des humains en solidarité avec l’ensemble du vivant (…) à condition de réparer ce qui a été brisé” Achille Mbembe, Brutalisme (La Découverte).

 

 

 

SOMMAIRE

 

Éditorial

VIVRES
Christian ALIX Terrain vague
Chantal BLANC Mutare mundum
Anne-Claude SIMON-THEVAND Méditation souterraine
Gislaine ARIEY Depuis la borne (…)
J
acqueline L’HEVEDER Chercheur d’épaves
Michele MONTE Ouvertures
Noëlle De SMET Des pages à colorier
Xavier LAINÉ Plein de vides et de déliés
Marie-Noëlle HOPITAL Les restes

 

CHEMINS
Teresa ASSUDE Glissant
Chantal ARAKEL Mya
Nedi AMADORI Nasco in via Della C.
Michel NEUMAYER Idomeni / Paris
Pascale LASSABLIÈRE Être feuille
Anne-Marie SOUFFLET Pensées pensées sur l’autoroute
Olivier BLACHE Quand la terre s’endort
Arlette ANAVE Ramasser le vent
Paul FENOULT Pensées et soucis

 

CURSIVES

 

 

 

« Parmi nos auteurs fétiches”
Entre lecture et écriture, quatre auteures de la revue ouvrent plusieurs fenêtres sur la création et évoquent Thierry Metz, Marcel Migozzi, Jeanne Bessière, Michèle Finck 34

Lire le pdf ci-dessous

34 42 Cursives 106@finalB copie 2

 

 

RECUEILS
Jeannine ANZIANI En la mineur
Laure-Anne FILLIAS-BENSUSSAN Rébus d’un scrabble
Georges XUEREB Pillage et cueillage
Marie-Christiane RAYGOT Esquisse pour un printemps
Annie CHRISTAU Petits carnets
Annne-Marie SUIRE Mission
Claude BARRÈRE Piano aux Jacobins
Jean-Jacques MAREDI Ombres croisées

Les illustrations – Couverture (A.P.) – Pages p.19 – 33 – 43 – Nedi AMADORI

 

Retrouver notre hommage sur
http://filigraneslarevue.fr/pierre-torres

 

 

 

 

 

 

 

]]>
http://filigraneslarevue.fr/2020/12/25/n-106-glanages-12-2020-vol-2-recup-et-maraudes/feed/ 0
N°102 – Emprunts, empreintes (Vol 1 – Les quat’ z’arts) – 04/2020 http://filigraneslarevue.fr/2020/06/23/n102-emprunts-empreintes-les-quat-zarts-vol-1/ http://filigraneslarevue.fr/2020/06/23/n102-emprunts-empreintes-les-quat-zarts-vol-1/#respond Tue, 23 Jun 2020 20:46:28 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=257

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ÉDITO

Emprunts, empreintes, « aubes des images » !

Sur le double registre de l’emprunt et de l’empreinte s’ouvre ce numéro. La formule semble aller de soi et les termes qui la constituent, chacun pris en lui-même, ne pas vraiment poser question. Mais que cachez-vous homophonies, si séduisantes d’en être presque parfaites ? Une cohérence assurément : celle du maillage humain, de notre dette à autrui, de nos attachements, je crois. Toujours précédée d’œuvres de toutes sortes, lesquelles en sont le terreau, aucune création ne naît; C’est parce qu’on a aimé qu’on souhaite refaire, qu’on cherche la proximité, une manière de retrouvaille, un héritage que l’on se reconnait.

Alors foin des accusations. Répétition ? Plagiat ? Non, jamais, car oui, nous créons sous influence. [Je] veut être un autre et il l’est ! [Je] décide de prendre, de transformer, de poursuivre. [Je] signe et, en mon for intérieur, [Je] sais ce que [Je] dois ! Mais copier, emprunter, ne serait-ce pas tricher ? Imiter, c’est créer, rétorque Picasso. Van Gogh pensait à Millet, Degas aux grand maîtres, Giotto à Cimabue (1) ! Tableaux, musiques, photos, carnets, leur présence à nos côtés nous est essentielle. Ce sont aussi citations, références savantes, allusions qui font signe, et encore objets en échos. Toutes et tous ouvrent des espaces. Vers d’autres scènes, ils nous portent. Vers le mystère du travail cristallisé en eux. Vers la beauté qui sidère. Vers une interrogation sur notre propre regard. Ils intriguent, tant nous aimerions d’eux connaitre la face immergée et comprendre l’éclair d’affinités qui soudain nous a traversés. De certains, il arrive même qu’ils nous envahissent et font de nous leurs obligés !

Alors lisons plus que jamais sous la surface des choses. Mettons-nous en quête du rhizome. Au cœur des cristallisations, interrogeons croisements et germinations. Toujours, vous verrez, nous serons dans le lien. Et c’est encore une poétique de l’écart qui s’insinue entre ce que nous avons reçu et ce que nous produisons à notre tour, page après page. Un art de la ruse qui se donne à lire. L’aveu, tantôt assumé, tantôt masqué, d’une filiation.Imprévisible pourtant, contingent, irréductible à toute logique élémentaire, demeure le poudroiement d’images-mémoire nées de nos fréquentations. Que son surgissement soit ainsi notre bonheur, bien au-delà de ce qui, un jour, résonna en nous et dont nous avons voulu garder trace ! Que la création, d’être revenue à ses sources, nous soit l’inattendu, surpris de nous être à notre tour inscrits de cette manière singulière dans la succession des travaux et des jours.

M.N.

 

(1) Christelle Belime, « Copier est-ce créer ? » – Mémoire (IUFM Bourgogne) https://www2.espe.u-bourgogne.fr/doc/memoire/mem2006/06_05STA00694.pdf

(2) Denis Vialou, paléontologue dans le sillage de Leroy Gouran, en écho à notre propos, évoque «l’acquisition symbolique des formes dans un ordre logique et chronologique, comme si {depuis la préhistoire} les « formes recueillies » précédaient les formes « inventées », comme si le montage précédait l’image, comme si l’exposition précédait le tableau, comme si le global inventait le local ». Georges Didi Huberman, L’empreinte, catalogue de l’exposition éponyme (Centre Pompidou 1997).

 

 

 

Jean-Pierre DANIEL, militant d’Éducation populaire, fondateur du cinema l’Alhambra à Marseille (15è)

La vie de Jean-Pierre Daniel croise l’histoire de l’éducation populaire et du cinéma pendant les 50 dernières années. Il a vécu toute son histoire professionnelle à Marseille parcourant son territoire, participant à ses luttes sociales, notamment à travers un lieu, la salle de cinéma de l’Alhambra qu’il a refondée pour le compte de la ville à Saint Henri du côté de l’Estaque en 1990.
Jean-Pierre Daniel retrace pour Filigranes sa carrière en mettant en perspective une direction de vie homogène à partir de son choix très précoce de l’expression cinématographique pour prendre le pied dans la culture de son époque et de Marseille, sa ville.

 

 

Sommaire

CHAMBRE D’ÉCHOS

Michèle MONTE, Chemin
Marie-Christiane RAYGOT, Intérieur
Laure-Anne FILLIAS, Une robe de dentelle blanche
Paul FENOULT, Mise à nuit
Cathy JURADO, Matisse de février
Michel NEUMAYER, Cy
Pascale LASSABLIERE, Le vieux carnet
Bernard MAYAUDON, La nuit fait naufrage

 

UN MONDE S’OUVRE

Teresa ASSUDE, Du clair-obscur
Jean-Jacques MAREDI, Le tableau magique
Marie-Noëlle HOPITAL, Chemin d’hiver
Anne-Claude THEVAND, Au commencement était
Oleg DE ROBERTY, Mystère des générations
Chantal ARAKEL, L’eau-forte
Claude OLLIVE, L’eau-mère

 

CURSIVES

« Éducation populaire, cinéma et création à Marseille », un entretien avec Jean-Pierre DANIEL, cinéphile, cinéaste et acteur ‘Éducation Populaire, fondateur du cinéma Alhambra à Marseille (15è)
« Un autre cinéma, du côté de l’Estaque », Arlette ANAVE

Jean-Pierre DANIEL, militant d’Éducation populaire, fondateur du cinema l’Alhambra à Marseille (15è).
La vie de Jean-Pierre Daniel croise l’histoire de l’éducation populaire et du cinéma pendant les 50 dernières années. Il a vécu toute son histoire professionnelle à Marseille parcourant son territoire, participant à ses luttes sociales, notamment à travers un lieu, la salle de cinéma de l’Alhambra qu’il a refondée pour le compte de la ville à Saint Henri du côté de l’Estaque en 1990.

Jean-Pierre Daniel retrace pour Filigranes sa carrière en mettant en perspective une direction de vie homogène à partir de son choix très précoce de l’expression cinématographique pour prendre le pied dans la culture de son époque et de Marseille, sa ville.

Lire l’entretien du Cursives

 

VIE COMMUNE

Roland VASCHADE, Plagiat assuré
Christian ALIX, Qui chantera désormais ?
Annie SKRHAK,Empreinte du vent
Arlette ANAVE, Peintures
Anne-Marie SUIRE, Lettre à ma nièce
Françoise SALAMAND-PARKER, Poème d’amour
Jeannine ANZIANI, Où il est question d’un sous-préfet
Laurent THINES, La frustration
Claude BARRERE, Du soulèvement des songes
Georges XUEREB, Il y a 6000 ans déjà
Olivier BLACHE, Au bout du quai
Stéphanie CERDEIRA, Le vu se mêle au lu

 

Les illustrations – Couverture & p.16-17 – de ce numéro sont de Bernard MAYAUDON

 


]]>
http://filigraneslarevue.fr/2020/06/23/n102-emprunts-empreintes-les-quat-zarts-vol-1/feed/ 0
N° 103 – « Sur la corde raide » (Vol 2 – Les quat’ z’arts) 09/2019 http://filigraneslarevue.fr/2020/03/23/n103-sur-la-corde-raide/ http://filigraneslarevue.fr/2020/03/23/n103-sur-la-corde-raide/#respond Mon, 23 Mar 2020 01:27:52 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=229

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ÉDITO

Si en ce début de siècle nouveau, la lecture semble devenue chose courante, l’écriture en revanche reste en retrait. Celles et ceux qui s’y adonnent sont certes nombreux mais aujourd’hui encore convenons qu’écrire (d’une autre manière que lire) nous sépare des autres. « Tu vas commencer le nouveau roman d’Italo Calvino, Si par une nuit d’hiver un voyageur. Détends-toi. Concentre-toi. Écarte de toi tout autre pensée. Laisse le monde qui t’entoure s’estomper dans le vague. La porte, il vaut mieux la fermer ; de l’autre côté, la télévision est toujours allumée. Dis-le tout de suite aux autres : non je ne veux pas regarder la télévision (…) » écrivait en son temps Italo Calvino.

La séparation que l’écriture provoque est complexe à cerner. Tout à la fois encensée, portée aux nues et mal vue, l’écriture perturbe l’ordre des choses. Oui, écrivant nous franchissons des lignes. Nous nous séparons à plus d’un titre : du commun, du temps présent, des sociabilités ordinaires. Ils n’aiment pas, nos proches, que nous nous abstrayions du présent, que nous nous vouions à quelque pratique obscure appelée « écrire », qu’à l’écoute de ce qui fait monde en nous, nous nous dérobions de leur regard, fuyant pour un temps le commun.Confiée à la nuit, aux carnets intimes, aux « amis » des réseaux sociaux, aux amants, l’écriture requiert le secret. À la fréquenter, nous nous mettons en danger : vis-à-vis de nous-mêmes autant que des autres. Tout texte est miroir !

L’image qu’il nous renvoie nous fige quand nous nous voulions mouvement. Elle nous assigne à un ordre, nous confine à une place quand, nous mirant en elle, c’est au contraire le bouillonnement qui fait loi et nous envahit parfois. Son effet semble de cadre et de clôture, mais ne nous y trompons pas, c’est un leurre que l’identité racine agite sous nos yeux. Écrire est un pacte ouvert par lequel nous nous engageons. Certes, à chaque phrase, à chaque mot, nous négocions : vouloir contrôler le dire, qui le peut ? Laisser advenir le texte, mais jusqu’en quel point, dans quelles limites ? En maintenir le mystère, la part secrète, la part maudite, mais alors pourquoi écrire et publier ?

Notre pari, notre unique recours est de laisser émerger le sens. De ne pas craindre l’effervescence et jusqu’au possible malentendu mais de nous savoir en compagnie : réunis sous un même toit, nous nouons nos textes, nous nous arrimons aux autres, corde souple. Ils nous sécurisent. Ensemble, nous faisons société.

Si notre défi est de tenter de border le réel, de confier à la main le soin de le déposer sur la page sans l’enserrer, de le traduire et déplacer afin qu’il dure et peut-être nous fasse exister dans d’inattendues temporalités, vous, nos lecteurs, êtes alors nos inestimables alliés !

 

MN (octobre 2019)

 

 

SOMMAIRE

AU FIL DE L’EAU

Nicole DIGIER L’art du funambule
Michèle MONTE Voix dans l’obscur
Arlette ANAVE Indiscrétion
Marie-Christiane RAYGOT Ariette
Michel NEUMAYER Bec de l’aigle

 

NE TIENT QU’À UN FIL

Annie CHRISTAU  La note fécondée
Anne-Marie SUIRE  Prendre note
Paul FENOULT Entroublimminence
Jeannine ANZIANI Émotion brute

 

À CŒUR ET À CRI

Laure-Anne FILLIAS Still-life-to-be
Teresa ASSUDE Dissonances
Pascale LASSABLIÈRE Colère de femme
Xavier LAINÉ Tout n’est que déchirure
Chantal ARAKEL Traumatisme
Antoine DURIN Le bémol
Natalie RASSON Prise de notes

 

 

CURSIVES

« La peinture, c’est une surface qui interroge la profondeur »,
une rencontre avec Serge PLAGNOL

Serge Plagnol, né en 1951, vivant à Toulon,
peintre et ancien professeur à l’école des Beaux-Arts de Nîmes, est venu au séminaire de mai 2019 de Filigranes en apportant quelques toiles récentes.  Après quelques questions comme entrée en matière nous avons écrit à partir de ses tableaux puis poursuivi l’échange avec lui. Cursives 103 Serge PlagnolLes oeuvres de Serge Plagnol ont été exposées dans différentes galeries et sont visibles sur leurs sites ainsi que sur youtube. Il est sur FB et wikipedia.

Lire Cursives 103 Serge Plagnol

 

 ARACHNÉEN

Pierre MORENS Elle m’a cloué le bec
Cathy JURADO Hassan Echaïr
Claude BARRÈRE À nous joindre
Martine GASSEL  La symphonie des écoutants
Chantal BLANC Parole à trois voix
Marie-Noëlle HOPITAL La coupe

 

SONNANT DISSONNANT

Claude OLLIVE Du tac au tac
Jean-Jacques MAREDI Concert de musique contemporaine
MÜ Casual quasar
Anne-Claude THEVAND Symphonie en cœur majeur
Françoise SALAMAND-PARKER Tintamarre

 

 

Les illustrations – Couverture & p.18 – 37 – 48 –

de ce numéro sont de Serge PLAGNOL, peintre et ancien professeur aux Beaux-Arts de Nîmes28

 

 

 

]]>
http://filigraneslarevue.fr/2020/03/23/n103-sur-la-corde-raide/feed/ 0
N°99 « Vers le cent » – Vol 1 – 2018 – Une année particulière http://filigraneslarevue.fr/2018/03/25/vers-le-cent-une-annee-particuliere-vol-1/ http://filigraneslarevue.fr/2018/03/25/vers-le-cent-une-annee-particuliere-vol-1/#respond Sun, 25 Mar 2018 20:40:52 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1534  

 

« Vers le 100 »

« Une année particulière » vol 1 (2018)

 

 

 

 » Car enfin qu’est-ce que l’homme dans la nature ?
Un néant à l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant,
un milieu entre rien et tout. »
Blaise Pascal

Longtemps, nous avons cru que la terre était plate et aujourd’hui encore certains le prétendent. Les mêmes pensent tout autant que le soleil tourne autour de nous.
Juste avant 2000, nous avons été quelques-uns à croire que tout allait changer. Les uns prédisaient le grand bug, d’autres pensaient qu’incapables de compter juste, nos ordinateurs nous planteraient dans un XXème sans fin !
Entre ruptures et continuités, que savons-nous du temps ? Que retrouvons-nous en Filigranes, de numéro en numéro, de série en série : tant de visages, des textes, de paroles ! Il en est qui reviennent comme boomerangs. Ils portent encore si fort le parfum des non-dits, les masques qui exhaussent les rêves, les désirs enfouis qui s’avouent, les colères aussi qui se drapent. D’autres, que nous pensions perdus, soudain prennent de nouveaux atours et font tremplin.

Lors d’un récent séminaire préparant le prochain numéro – le 100 – nous avons ainsi renoué avec le grain des pages, avec leurs teintes et leurs typos. Mais, parce l’événement n’est pas que numérique, voire numérologique, nous avons surtout voulu comprendre si changer de rang, passer des dizaines à la centaine métamorphosait notre désir de langue, de mots, d’imaginaire.
Certes la nostalgie, valeur stable aux quatre saisons des poètes, imprègne ce numéro. Nous y cédons sans honte ni culpabilité tant elle nous installe en humanité. L’écriture la nourrit et c’est bien là, à nulle autre pareille, sa richesse.
Mais l’enfance aussi revient au galop. D’elle, nous tenons l’infini potentiel des séries et ce paradoxe d’étalonner ce qui pourtant, par nature, est sans fin.
Mais encore la ronde des époques et des générations : elle assigne une place et oblige au choix.
Que rien cependant ne nous détourne d’inventer demain ! Le monde bouge. Il se tord parfois et notre créativité est peut-être, comme jamais auparavant, requise pour que soit démentie la phrase : « À quoi bon des poètes en des temps si troublés ?(1) »
Oui, nous passons un cap, mais le désir d’écriture reste et la langue, les langues sont notre commun. Qu’ils persistent à occuper les cœurs et les esprits ! Qu’ils nous questionnent, tant, à travers eux, se prouvent et s’éprouvent les vies !

Filigranes (M.N.juillet 2018)

 

(1) Friedrich HÖLDERLIN (1770 – 1848) dans l’élégie Pain et vin. À cette question formulée en 1800, le poète répond trois ans plus tard : « Les poètes fondent ce qui demeure » (cf. Souvenirs / Andenken, 1803) (source http://www.kristeva.fr/a-quoi-bon-des-poetes.html)
.

————-

 

Sommaire

Éditorial (M.N.)

ENTREZ DANS LA RONDE

Olivier BLACHE Longtemps, j’ai compté les étoiles
Françoise SALAMAND-PARKER Baisers en revue
Arlette ANAVE Les enfants nous tuent
Claude OLLIVE Souvenirs d’enfance
Agnès DOLIGEZ Jamais deux sans quoi ?
Chantal BLANC De-ci de-là vers le cent

 

FACE AU TEMPS

Paul FENOULT À contre-courant
Annie CHRISTAU Il sera trois fois
Jean-Charles PAILLET Aucune voix
Jean-Jacques MAREDI Manque tout le reste
Antoine DURIN Le calcul de la mort
Chantal ARAKEL Envolée

 

CURSIVES
Thierry HAMY, sculpteur, poète, peintre et calligraphe
Un entretien autour d’une « passion pour la beauté » aux
cent visages et plus…

Lire l’entretien… 
Thierry HAMY, sculpteur, poète, peintre et calligraphe

 

l'atelier

 

ÉLAN

Nathalie PALAYRET Tu ne connais pas ce jour-là
Élodie LOUSTOU Avant toute lumière
Michel NEUMAYER Le temps qu’il fera
Xavier LAINÉ Il y aura encore de belles aurores

Régine CARNAROLI Partion fusielle
Melanie NOESEN Ode an den Sand
Teresa ASSUDE Traversées

 

KAÏROS

Marie-Noëlle HOPITAL Un lâcher de ballons
Anne-Marie SUIRE Écoute
Michèle MONTE Chemin de vie
Ferrucio BRUGNARO Credo che

Graphismes de Thierry HAMY

]]>
http://filigraneslarevue.fr/2018/03/25/vers-le-cent-une-annee-particuliere-vol-1/feed/ 0