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@La question sociale – FILIGRANES, revue d'écritures (Écrire en Provence) http://filigraneslarevue.fr Faire de l'écriture un bien partagé Thu, 04 Jun 2020 19:48:32 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.4 http://filigraneslarevue.fr/wp-content/uploads/2020/03/logo_fili-1.jpg @La question sociale – FILIGRANES, revue d'écritures (Écrire en Provence) http://filigraneslarevue.fr 32 32 Le tapis à histoires (Centre social /Maison pour tous Saint Mauront – Marseille) http://filigraneslarevue.fr/2020/06/04/le-tapis-a-histoires-centre-social-maison-pour-tous-saint-mauront-marseille/ http://filigraneslarevue.fr/2020/06/04/le-tapis-a-histoires-centre-social-maison-pour-tous-saint-mauront-marseille/#comments Thu, 04 Jun 2020 19:48:32 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1562 Entretien réalisé le 7 juillet
au Centre social /Maison pour tous Saint Mauront
Léo Lagrange Méditerranée
de la rue Félix Pyat
MARSEILLE

 

Filigranes a rendez-vous aujourd’hui au centre social Léo Lagrange, dans le 3e arrondissement de Marseille, rue Félix Pyat, à deux pas du métro National, pas très loin de l’autoroute qui surplombe le quartier où se juxtaposent maisons anciennes et immeubles plus récents, notamment le siège d’Orange. Dans la cour du centre, une zone a été réservée pour un jardin dont s’occupe Mohamed Barka, oasis de verdure au milieu du béton. Non loin du centre social, un jardin partagé éphémère, appartenant à la Soleam et dont la gestion a été confiée à la Maison Pour Tous St Mauront est entretenu amoureusement par une dizaine de familles du quartier.  En ce début de juillet, il y a des tomates, des courgettes, des aubergines, des haricots, les plants de courge occupent une place imposante. Il y a aussi des fleurs, des plantes aromatiques, et le jardin est équipé de sièges confortables. Mais il fait trop chaud pour rester au jardin et l’entretien se déroule au centre social avec Amande Le Blanc, la responsable du secteur familles du centre, Samia Azizi, conteuse et membre de l’association ACELEM, qui anime l’espace lecture du quartier, et trois personnes qui ont participé à l’aventure du tapis à histoires, Zineb, Sahada et Husna, d’origine maghrébine, comorienne et kenyane. Nana et Fatima, bénévoles responsables de l’atelier couture, n’ont pas pu être présentes.

Ce qui nous amène ici, c’est la création par un groupe de femmes de trois histoires autour de deux tapis brodés en relief représentant l’un l’intérieur d’une maison, l’autre un jardin potager. Nous avions déjà entendu parler de cette histoire lors d’une rencontre du réseau école animé par ATD Quart Monde et nous avons pensé que les lecteurs et lectrices de Filigranes auraient envie de découvrir ce beau projet. En effet la revue a toujours eu à cœur d’articuler la réflexion sur la création à ses enjeux sociaux. Le bureau où nous nous retrouvons est petit mais plein de trésors : au fur et à mesure de la discussion, les tapis et les marionnettes surgissent d’un grand sac, les textes sortent d’un tiroir, les robes et les sacs d’un placard. Et il y a aussi beaucoup de rires et de bonne humeur, qu’il faudra imaginer en lisant cette interview.

 

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Cursives 97

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Chemins de vie – Entretien avec Pierre Rhabi http://filigraneslarevue.fr/2020/05/23/chemins-de-vie-entretien-avec-pierre-rhabi/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/23/chemins-de-vie-entretien-avec-pierre-rhabi/#respond Sat, 23 May 2020 23:41:27 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1506

Cet entretien a été réalisé par
Christiane Rambaud et Claude Ollive.
Décembre 2007 – Janvier 2008

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cursives70-RHABI copie

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Donner une voix à la périphérie / Les littératures post-coloniales – Entretien avec Markus Arnold http://filigraneslarevue.fr/2020/05/23/donner-une-voix-a-la-peripherie-les-litteratures-post-coloniales-entretien-avec-markus-arnold/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/23/donner-une-voix-a-la-peripherie-les-litteratures-post-coloniales-entretien-avec-markus-arnold/#comments Sat, 23 May 2020 22:56:18 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1486

Cursives 68
Entretien avec Markus Arnold

 

Qui êtes-vous, Markus Arnold ?

Markus Arnold : J’ai 26 ans. Je suis pour 2 ans lecteur d’allemand à l’école normale supérieure de Lyon. J’ai fait des études de philologie romane et de lettres anglais en Allemagne et suis actuellement en thèse de littérature comparée. A Lyon, je travaille entre autres avec des étudiants qui se préparent à l’agrégation et sont censés être très forts en allemand !

Filigranes : Pourquoi as-tu un jour décidé d’apprendre le français ?

MA : D’abord par nécessité scolaire, il me fallait une troisième langue au lycée, puis par goût. Au-delà de l’aspect linguistique, il y a la civilisation, la culture, les échanges que j’ai connus vers l’âge de quinze ou seize ans : mes premiers vrais contacts en tant qu’individu, sans commune mesure avec les voyages en famille, les films, les médias. Passer sept semaines en France, sac à dos, tout seul, faire du stop, dormir dans les auberges de jeunesse, c’est le début d’un grand amour. .

L’Île Maurice et les Mascareignes

Filigranes : Peux-tu nous dire un mot de la recherche que tu mènes actuellement ?

M.A. : Mon travail de thèse porte sur le roman contemporain mauricien d’expression française et anglaise. Je tente d’y repérer les convergences entre deux esthétiques post-coloniales : l’une francophone, l’autre anglo- saxonne.
Filigranes : Peux-tu nous citer quelques auteurs mauriciens ?
M.A. : Shenaz Patel, Ananda Devi, Nathacha Appanah-Mouriquand, parmi les femmes ; Barlen Pyamootoo, Carl de Souza, Bertrand De Roubillard pour les hommes. Les patronymes de ces auteurs seuls signalent une certaine configuration ethnique, ce qui pour Maurice joue un grand rôle. Cette génération d’écrivains francophones commen-ce à être connue ici. Elle est même éditée chez Gallimard ! Quant aux anglo-phones, moins connus, le pense à Lindsey Collen, une écrivaine phare. Très engagée, lauréate du prix du Commonwealth, elle est d’origine sud-africaine mais a immigré il y a trente-cinq ans à Maurice. Elle est reconnue comme Mauricienne. Il y a aussi Ramesh Bucktawar ou Sooresh Rago.

Filigranes : Comment découvres-tu ces auteurs ?

M.A. : Mon séjour de deux ans à l’île de La Réunion m’a ouvert à l’esprit de l’Océan Indien. En voyageant à Madagascar, aux Comores, à Maurice, une nouvelle réalité qui s’est installée en moi. Maurice m’intéresse tout particulièrement du fait de mes études d’anglais. Les Caraïbes mises à part, il y a très peu d’espaces où l’on peut faire communiquer ces deux traditions littéraires issues des colonisations britannique et française. Parmi les traces culturelles, elles ont laissé des empreintes linguistiques. Des productions française et anglaise sont nées et se pratiquent jusqu’à nos jours.

 

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Cursives 68

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La pédagogie est-elle une création ? – Un entretien avec Antoinette Battistelli http://filigraneslarevue.fr/2020/05/23/la-pedagogie-est-elle-une-creation-un-entretien-avec-antoinette-battistelli/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/23/la-pedagogie-est-elle-une-creation-un-entretien-avec-antoinette-battistelli/#respond Sat, 23 May 2020 14:21:49 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1437

 

Filigranes propose dans ce Cursives  62 (2004)
un entretien avec Antoinette Battistelli,

professeur des écoles et maître formateur.

 

L’échange porte sur les liens entre démarche pédagogique  et démarche créatrice.
Antoinette Battistelli est plasticienne à ses heures, elle participe aux travaux du GFEN Provence, elle conçoit et anime avec ses pairs des ateliers de création, mais surtout elle invente pour ses élèves de Cours élémentaire (7/8 ans) et ses stagiaires de l’IUFM des situations d’apprentissage appuyées sur l’activité créatrice. L’entretien fait suite à une matinée passée en classe avec elle et ses élèves.

Créer, c’est accumuler et transformer

Filigranes : L’idée que nous avons en tête, c’est celle d’une comparaison possible entre la pédagogie comme acte de création et la création proprement dite, plastique notamment. C’est la première fois que nous abordons cette question dans Filigranes. Quels parallèles vois-tu ?
Antoinette Battistelli : Je me suis souvent interrogée sur les raisons pour lesquelles, à titre personnel, je crée si peu plastiquement et sur la place qu’occupe dans ma vie ce que je fais en classe avec mes élèves, que je considère comme des créations.
Un premier élément qui à mes yeux fait lien, c’est la notion de transformation. En création, on ne part pas de rien (je pense à Picasso allant voir les Inuits et les Africains avant de peindre ses portraits), en pédagogie non plus. Quand je lis telle ou telle séance dans le livre du maître, je me dépêche de la transformer, de la transposer, de faire des liens avec d’autres sujets ou d’autres matières à enseigner.
Filigranes : Quelle gestion du temps cela suppose-t-il ?
AB : Le temps de la création, c’est celui de l’urgence, mais il est précédé d’une lente maturation. Au départ, on ne sait pas où l’on va. On n’est pas toujours conscient. On y va parce que c’est sa manière à soi de s’exprimer. Pendant ce temps de gestation, on lit, on regarde des choses qui ne sont pas forcément en lien avec ce qu’on veut faire. Mais cela va forcément servir.
Filigranes : C’est l’expression de Philippe Mérieu : « la sédimentation obsessionnelle » !
AB : Oui, cette sédimentation, est une sorte d’automatisme. On fait des choses apparemment « sans y penser ». Prenons l’exemple d’un travail fait en classe à partir de Renoir, à l’occasion de la Fête des Mères. Il y a deux ans, avec ma mère, nous avons voulu trier des photos familiales. C’est en les triant que j’ai vu une photo, que j’ai mise en relation avec le tableau de Renoir : « La blanchisseuse ou Aline et Pierre ». Je me suis vue dans les bras de ma mère… Au cours de l’année scolaire qui a suivi, j’ai décidé que nous travaillerions en classe à partir de ce tableau qui donne à voir et saisir la tendresse. Et voilà, le travail de classe se met en route, et on va même plus loin : de la blanchisseuse, on déborde sur les progrès ménagers, une question qui est au programme d’histoire, et l’on va chercher ailleurs encore…

 

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La pédagogie est une création

 

Graphisme de Marc Lassere

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« La maison des Savoirs » à Bruxelles – Martine Hosselet-Herbignat http://filigraneslarevue.fr/2020/05/23/la-maison-des-savoirs-a-bruxelles-martine-hosselet-herbignat/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/23/la-maison-des-savoirs-a-bruxelles-martine-hosselet-herbignat/#respond Sat, 23 May 2020 12:58:47 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1412 Filigranes N°60
« Le don du texte »
Novembre 2004

Martine Hosselet-Herbignat est citoyenne belge,
volontaire dans le mouvement ATD Quart-Monde depuis 1980.
En 1988, avec Pierre, son mari, elle crée
« La maison des Savoirs » à Bruxelles où elle anime
jusqu’en 1994 l’atelier « Art et Poésie ».
Depuis, ils ont rejoint, avec leur famille, l’antenne du
mouvement ATD Quart Monde à Marseille où Martine est plus particulièrement en charge du dialogue interculturel
et des relations avec des personnes engagées dans la lutte
contre la pauvreté tout autour de la Méditerranée.
Elle a écrit 2 romans, Clin d’œil à l’ami Picasso
(1996, éd. Quart-Monde), dont l’action est située à Bruxelles,
et A la première personne (2003, éd. de l’Harmattan)
dont l’action est située à Marseille.

 

1. Qu’est-ce qui t’a poussée à écrire ton premier livre ?

Après avoir vécu pendant plusieurs années une expérience très forte de partages et d’actions avec les familles en grande pauvreté, je me suis dit qu’il fallait que j’écrive quelques chose qui mettrait en scène des personnages très proches de ceux que je connaissais. Le roman me permettait de donner à la fois une profondeur aux personnages tout en me laissant la liberté de combler les vides de l’histoire par ce qui venait de moi. Je pouvais puiser dans ma vie, dans mon expérience, pour faire se rejoindre les différentes histoires. En effet, souvent, les personnes très démunies ne se rappellent pas ou n’ont pas gardé de traces de leur histoire parce qu’elles déménagent beaucoup, parce que la vie dans la misère fait perdre certains repères. Cette façon de faire, je l’ai utilisée pour écrire les deux livres. Pour le premier, je me suis appuyée sur une expérience vécue à Bruxelles, à la Maison des Savoirs *. Pendant six ans, j’ai participé à des ateliers d’expression artistique avec des enfants, des jeunes, des adultes. Au bout d’un certain nombre d’années, il y avait des productions (tableaux, chants, patchwork,…). Le temps était aussi venu de rendre des bilans, des évaluations, de transmettre le résultat de nos ateliers. J’ai senti très nettement, à ce moment-là, que j’avais envie de trouver une manière d’écrire qui puisse rendre compte de toute l’épaisseur du quotidien que nous avions vécu ensemble. Le roman s’est imposé à moi, et plusieurs volontaires m’ont encouragée dans cette voie.

 

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[ cursives 60 ]

 

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« Créations croisées, savoirs solidaires ». – Entretien avec Karyne Wattiaux http://filigraneslarevue.fr/2020/05/22/creations-croisees-savoirs-solidaires-entretien-avec-karyne-wattiaux/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/22/creations-croisees-savoirs-solidaires-entretien-avec-karyne-wattiaux/#respond Fri, 22 May 2020 16:20:17 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1389 Paru dans Cursives N°58

Filigranes a rencontré Karyne Wattiaux, conseillère pédagogique en alphabétisation, animatrice d’ateliers d’écriture et écrivain et Mariska Forrest, plasticienne. Elles évoquent ici leur utopie des mercredis soir : un étonnant projet d’écriture dans lequel un public mixte de « lettrés » et « d’illettrés » écrit et produit plastiquement et finit par publier une dizaine de livres… Un projet dont le récit et l’analyse  nous éclairent sur la fertilité du principe de coopération et nous invitent à inscrire la création dans le long temps du partage.

 

Commençons par la fin. Vous arrivez au terme d’un projet de cinq ans et demi.

Karyne Wattiaux : Oui, c’est une boucle qui se referme sur une suite de petits  projets qui n’en forment qu’un : mettre en œuvre des projets collectifs tout en permettant à chacun d’expérimenter et d’acquérir des savoir faire tant artistiques que solidaires. Au début du projet, nous ne savions pas que nous étions au commencement d’aventures multiples qui nous conduiraient jusqu’à aujourd’hui. Durant toutes ces années, nous nous sommes arrêtés tous les trois à six mois. C’est lors de ces bilans qu’ensemble, nous décidions de poursuivre ou pas et si oui sur quelles bases de travail. Ces moments permettent à chacun de se repositionner par rapport à ce qu’il a produit, ce qui a eu lieu. De repartir vers d’autres possibles décidés ensemble.

Ce petit peuple de l’utopie
qui gravite autour du projet

Filigranes : Qui participe à ce groupe ?

Karyne Wattiaux: Il y a d’abord des participants, des « auteurs ». Nous les nommons ainsi car, arrivés au terme du projet, leur travail est édité. Il y a ensuite « les intervenants », des écrivains, Mariska qui est plasticienne et moi-même. Revenons aux « auteurs » : ce sont d’une part des gens lettrés, certains avaient déjà à leur acquis quelques recherches personnelles en écriture ou en arts plastiques mais c’est plutôt l’exception. La plupart des lettrés sont venus par le bouche à oreille, simplement curieux d’essayer quelque chose qu’ils n’avaient jamais fait. Et puis, des illettrés, qui au début avaient d’énormes difficultés pour écrire.

Filigranes : Ils ne sont pas venus tout seuls !!!

Karyne Wattiaux: Les illettrés sont venus parce qu’ils avaient goûté à l’écriture lors d’ateliers que j’animais dans un centre d’alphabétisation. Et notre invitation aux premiers ateliers déposée dans les petits commerces du quartier précisait que c’était gratuit, sans obligation de maîtriser l’orthographe, d’avoir des idées, des choses à écrire.

Aux lettrés qui se sont présentés, nous avons immédiatement précisé qu’ils travailleraient avec des illettrés et réciproquement. Pour un illettré, rencontrer des gens qui ont tout un passé par rapport à la chose écrite, c’est à haut risque. Aux lettrés je disais : attention vous serez dans un atelier et pas dans un salon, vous n’aurez pas le temps de discuter de leurs œuvres avec les écrivains. Certaines personnes lettrées me disaient, oh mais vous savez, je ne suis pas « lettrée », je lis et j’écris sans plus. Bref, j’attirais toujours l’attention sur les difficultés que les uns et les autres allaient rencontrer. Chaque personne – intervenants inclus – a vite compris qu’elle ne serait pas dans un ronron quotidien, qu’elle serait confrontée, d’une manière ou d’une autre à de l’extra-ordinaire, à de l’altérité. Toutes reconnaissent d’ailleurs aujourd’hui que c’est bien ce qui s’est passé.

L’enchantement ou l’utopie de nos mercredis soir, c’est que ces personnes – une douzaine – qui habitent un même quartier de Bruxelles et qui ne s’étaient jamais  rencontrées auparavant, travaillent ensemble dans la durée. Même celles qui, pour différentes raisons, ont quitté le projet, repassent et demandent des nouvelles. Elles font partie de ce petit peuple de l’utopie qui gravite autour du projet, chose que nous n’imagions pas au début. Ces gens viennent parce que le désir d’écrire, de produire des arts plastiques et de mener à bien un projet est plus fort que la fatigue, le mauvais temps ou les obligations. Nous avons réussi à défendre la gratuité pour tous et à être en grande partie subsidiés. Nous ne voulions pas que l’argent empêche certains de venir et en obligent d’autres au nom du « j’ai payé alors, je dois y aller ». Simplement, les personnes désirent venir et savent qu’il est important que chacun soit là.

Filigranes : Combien de personnes avez-vous touchées depuis le début ?

Karyne Wattiaux: Tous participants cumulés, nous arrivons à une trentaine de personnes de 18 à 76 ans ! C’est donc aussi un mélange intergénérationnel !

 

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Créations croisées

 

 
   

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« Écrivain public, auteur conseil » – A propos d’un diplôme universitaire mis en place par l’Université de Toulon La Garde http://filigraneslarevue.fr/2020/05/22/ecrivain-public-auteur-conseil-a-propos-dun-diplome-universitaire-mis-en-place-par-luniversite-de-toulon-la-garde/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/22/ecrivain-public-auteur-conseil-a-propos-dun-diplome-universitaire-mis-en-place-par-luniversite-de-toulon-la-garde/#respond Fri, 22 May 2020 16:09:21 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1384 Cet entretien est paru dans
Filigranes n°57 « Ici, midi » Novembre 2003

Nous présentons ici l’entretien qu’on mené à distance, par courriers interposés, deux étudiantes du D.U. d’écrivain public / auteur conseil avec trois de leurs enseignants. 
Michèle Monte, Odette et Michel Neumayer
répondent aux questions de Sylvie Combe et de Gislaine Ariey.

Aux origines  de cette formation

Dans quelles circonstances la Faculté de Toulon a-t-elle fait appel à vous ? Savez-vous pourquoi ?

Michèle Monte : L’Université de Toulon a fait appel à moi pour imaginer la formation d’écrivain public, parce que j’animais des ateliers d’écriture à la Faculté de Lettres et peut-être aussi parce qu’on connaissait mon engagement social auprès de personnes en difficulté. Je me suis alors intéressée à la profession d’écrivain public et j’ai découvert qu’elle était en plein renouveau, il m’a donc semblé qu’il était pertinent de proposer une formation à ce métier, et j’y ai été encouragée par les écrivains publics que j’ai contactés.

En quoi celle formation vous parait-elle pertinente ?

Michèle Monte : Si l’on compare le D.U. de l’Université de Toulon avec la licence professionnelle proposée à l’Université de Paris III, il y a d’évidents points communs qui résultent de la nature même de la profession : celle-ci nécessite une polyvalence d’où une formation pluridisciplinaire où le droit social, le droit fiscal ou le droit des associations côtoient la bureautique, les pratiques rédactionnelles, l’entraînement à la recherche historique ou à l’interview.

Mais l’originalité du D.U. de Toulon résulte dans l’existence d’une Unité d’enseignement intitulée « Enjeux sociaux, professionnels et culturels de l’écriture » que nous animons, Odette et Michel Neumayer et moi. Il nous a semblé en effet, lorsque nous réfléchissions à la formation, qu’il était important de donner aux étudiants la possibilité de mettre en perspective ces différents savoirs qu’ils allaient acquérir, et que cette mise en perspective devait se faire autour de la professionnalité et de l’exercice de l’écriture dans le cadre du métier d’écrivain public/auteur conseil. L’Unité 1 joue ce rôle tout en mettant en oeuvre concrètement par les ateliers d’écriture le dialogue autour de l’écrit constitutif de la profession.

Vous intervenez pour la quatrième année consécutive dans cette Unité 1. Compte tenu de sa particularité ambitieuse, quelle place vous laisse-t-on au sein du programme global des apprentissages ?

Odette et Michel Neumayer : Nous avons en charge un module de 40 heures d’ateliers d’écriture, ce qui représente un nombre d’heures important. L’enjeu est double : faire découvrir aux participants leur pouvoir d’écrire ici et maintenant ; initier avec eux une réflexion de fond sur l’écriture dans l’idée de développer la professionnalité future. Un jour viendra où ils seront écrivains publics en mairie, sur la place du village ou ailleurs, auteurs conseil à domicile ou chez leurs clients, profession libérale ou salariés d’association, peut-être même animateurs d’ateliers d’écriture. De ce territoire de l’écriture, ils ont à connaître la géographie, la tectonique des plaques, les autoroutes et les chemins de traverse, le climat et les petits endroits charmants. Pour donner toute sa saveur à cette future activité professionnelle et la lui conserver, ils auront certes besoin de techniques mais bien plus encore de réflexion sur le sens : en quoi écrire pour soi, pour d’autres, nous inscrit dans l’humain…

 

 

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Ecrivain public – DU

 
 
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LE POLAR : UNE AUTRE FAÇON D’ÉCRIRE L’HISTOIRE – Entretien avec René Merle http://filigraneslarevue.fr/2020/05/22/le-polar-une-autre-facon-decrire-lhistoire-entretien-avec-rene-merle/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/22/le-polar-une-autre-facon-decrire-lhistoire-entretien-avec-rene-merle/#respond Fri, 22 May 2020 15:59:04 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1377 Cet entretien est paru dans
Filigranes n°49 « Polars & Cie » Avril 2001

Avec René Merle le polar s’enracine dans un territoire et son histoire. René MERLE retrace pour FILIGRANES quelques étapes de son itinéraire : du professorat à la langue et à la poésie occitanes, de l’écriture à l’histoire. Un itinéraire qui aurait pu semblé tout tracé, si le désir de transmettre son savoir à d’autres, une rencontre et quelques événements politiques récents et plus anciens ne l’avaient fait bifurquer. René Merle est l’auteur de Treize reste raide, paru en 1997 aux éditions Gallimard (collection Série Noire).

 

Occitanie

Filigranes : René Merle, avant de parler plus précisément de votre polar Treize reste raide, parlez-nous un peu de votre parcours.

René Merle : Je suis né en 1936, ce qui veut dire que je fais partie de cette génération qui a connu une France qui, par certains côtés, était presque identique à celle du XIXe siècle, puis ces Trente Glorieuses où on a découvert la société dite de consommation, où on a traversé les guerres coloniales, le mouvement de 68. Cela amène à un certain pessimisme : on a l’impression que le monde s’est grandement amélioré sur le plan matériel, mais ne correspond pas à ce qu’on aurait souhaité sur le plan affectif, spirituel. A côté de ça, j’ai été prof toute ma vie, et c’est un métier qui m’a beaucoup plu. J’ai été normalien, j’ai été reçu à l’ENSET et j’ai débuté comme prof en lycée technique, puis j’ai passé l’agrégation d’histoire (ce qui a changé le regard de certains sur moi ! !) et après, je me suis lancé dans une thèse pour le plaisir, et comme j’ai toujours eu une sensibilité patrimoniale, occitaniste, j’ai fait une thèse à la fois d’histoire et de linguistique romane : c’était un inventaire avec une équipe du CNRS sur tout ce qui avait pu être écrit de 1770 à 1840 en provençal dans la région PACA et la partie du Languedoc où on parle un occitan provençal. Ce qui m’intéressait, c’était de comprendre pourquoi ces gens qui étaient tous bilingues ont écrit certaines choses dans une langue plutôt que dans une autre, en particulier au moment de la Révolution française. A partir de ce moment-là, j’ai été embarqué dans ce monde occitaniste très varié qui va des nationalistes persuadés qu’il existe une nation occitane jusqu’au félibre avec sa cigale. Comme j’écrivais en occitan des textes poétiques que je traduisais pour en donner une version française (alors que le plus souvent c’est quelqu’un d’autre qui vous traduit), j’ai réfléchi à ce qui se passe quand on traduit sa pensée avec des mots différents : de fait, on ne dit pas la même chose, il y a des choses que l’on préfère dire en français et d’autres en occitan. Mais ce qui est dommage, c’est que les lecteurs de poésie occitane attendent surtout une poésie de combat, de témoignage. La poésie lyrique les déçoit, et on se retrouve avec très peu de lecteurs.

Des polars, j’en lis depuis toujours

Filigranes : Vos quelques lecteurs de l’époque ont dû être très surpris de vous voir écrire un polar. Qu’est-ce qui vous a amené à écrire Treize reste raide ?

René Merle : Il faut dire d’abord que des polars, j’en lis depuis toujours. J’ai commencé par les Américains, j’aimais bien cette façon très simple et très brutale qu’ils avaient de démystifier le mythe américain, de montrer les rapports de force à l’œuvre dans la société moderne. Ensuite, il y a eu la période française du polar de dénonciation, tant qu’il ne s’est pas réduit à des pamphlets néo-gauchistes indigestes, parce que trop manichéens, bourrés de poncifs. J’aimais bien des gens comme Manchette, Fajardie, Jonquet, Daeninckx avant qu’il distribue le blâme et l’éloge, Izzo en regrettant qu’il s’enferme dans un système marseillais (il en serait probablement sorti si le cancer ne l’avait pas tué). A l’heure actuelle il y a des femmes très intéressantes : Fred Vargas, Dominique Manotti. Leurs livres sont bien ancrés dans la société contemporaine sans tomber dans le réalisme plat. A l’étranger, je suis emballé par Montalban, dont j’ai toujours suivi les chroniques dans El Pais en appréciant son point de vue marxiste et sa vison lucide sur la péninsule ibérique.  Son humour, sa visualisation constante de différents types sociaux m’ont emballé. J’ai pas mal lu aussi les jeunes italiens qui ont résolu de façon intéressante la question de la langue : entre un italien officiel plus écrit que parlé et une oralité encore très liée aux dialectes, ils ont opté pour une langue orale interdialectale, celle des grandes villes du Nord envahies par les sudistes, influencée par les médias et constituant un mélange détonant et proprement intraduisible, dont les versions françaises ne donnent pas vraiment le reflet.

 

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René Merle n°49

 

 

 

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« Ecrivain public et biographe » (Marie-Christine Ingliardi) http://filigraneslarevue.fr/2020/05/04/ecrivain-public-et-biographe/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/04/ecrivain-public-et-biographe/#respond Mon, 04 May 2020 21:30:18 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1273 Ecrivain Public et Biographe

Un entretien avec Marie-Christine INGIGLIARDI

 

Écrivain public : « Nom masculin bien que souvent féminin… Sorte de porte-plume doté d’oreilles bienveillantes et attentives, utile lorsqu’on trouve les mots pour le dire mais pas ceux pour l’écrire. Domaines d’intervention : de la lettre de motivation au roman, du recours administratif au poème, du rapport de stage à la lettre d’amour, du mémoire aux Mémoires… »

Telle est la définition que Marie-Christine INGIGLIARDI, écrivain public et biographe à Sisteron, donne de son métier. Un métier qu’elle évoque ici pour les lecteurs de Filigranes…

  

Filigranes : En quoi consiste votre travail d’écrivain public et biographe ? Quelles sont vos différentes activités et qui sont vos clients ?
Marie-Christine INGIGLIARDI : Tout d’abord, si je dis « Écrivain public »quand on me demande ce que je fais dans la vie, il faut bien reconnaître que ce n’est pas ce qui me fait vivre. Pour le bulletin de paye, j’ai d’autres activités qui tournent toutes autour de l’écriture (alphabétisation, soutien scolaire, communication…) mais ont en commun d’être décemment rémunératrices.

Lire la suite « Ecrivain public et biographe »
Entretien avec Marie-Christine Ingigliardi
(N°54)

 

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« La femme de l’écrivain » (Aline Autin-Grenier) http://filigraneslarevue.fr/2020/05/04/la-femme-de-lecrivain/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/04/la-femme-de-lecrivain/#respond Mon, 04 May 2020 21:26:01 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1267 La femme de l’écrivain…
Entretien avec Aline Autin-Grenier

Aline Autin-Grenier est enseignante de Lettres Modernes dans le Vaucluse où elle vit à la campagne avec l’écrivain Pierre Autin-Grenier depuis une vingtaine d’années. Elle a publié dans FILIGRANES

Q : Ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est d’aborder la question de l’écriture à travers ce que peut en dire une personne qui, comme toi, partage la vie d’un écrivain. Une personne qui occupe la position de témoin, de spectateur peut-être, face à un travail en cours. Autrement dit, de quoi témoigne « la femme de l’écrivain », ce personnage emblématique, à la fois irremplaçable et méconnu, cette figure de l’ombre sans laquelle bien des textes n’auraient pas vu le jour…

Sur la scène littéraire et sociale

A.A-G.: Depuis 3 ou 4 ans, Pierre est assez souvent invité à lire ses textes et à rencontrer le public. Il se déplace beaucoup pour quelqu’un qui n’est connu que dans un milieu littéraire restreint. Il a été invité à Caen, où François de Cornières organise les « Rencontres pour lire », à Châtenoy-le-Royal dans la banlieue de Chalon-sur-Saône, (non loin de Lyon où il a ses racines), et dans bien d’autres lieux encore… 
Or, il lui est brusquement devenu impossible de se déplacer si je ne suis pas là. Invité récemment à Landreville (Aube), – c’était le premier week-end de la rentrée-, je dis : « tu prends la voiture », car étant donné la date et la distance ça ne m’enchantait pas follement. Il n’en fut pas question. Il déclare : « de toutes façons, sans toi, je n’y vais pas ». Il semble très anxieux à l’idée de lire, de rencontrer des personnes, de discuter. Mais quand il est vraiment dans le bain, les choses se débloquent. Dans les faits, mon rôle se réduit à peu de chose. Sur la route, c’est lui qui assure la conduite. Mais ma présence est sécurisante et il y a l’envie de partager.
Nous sommes allés à Angers, à Nantes, à Caen, à Romorentin. Nous sommes reçus en tant que deux. A Lagrasse (Aude), cet été, les éditions Verdier organisaient « le banquet du livre », et à la fin ils nous ont dit : on va vous appeler « les Autin(s) » !

« Lire la suite de l’e,ntretien : »La femme de l’écrivain »
Entretien avec Aline Autin-Grenier
(N°33)

 

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