Filigranes ouvre ses pages à Bernard Joseph pour une carte blanche .
C’est le photographe et autodidacte que nous accueillons, mais aussi celui qui a été Président du Centre Régional de la Photographie Nord Pas-de-Calais, de 1998 à 2003. Il est membre de deux collectifs de photographes : « Pour Voir » et « Territoire sensible ».
Bernard Joseph a coordonné le numéro de la revue « Sensible » consacré à « l’autoportrait photographique ».
Il est l’auteur de Léda, portfolio en écho avec le texte de Paul Eluard, ainsi que Des Visages, un essai photographique sur la déshérence de jeunes adultes (Mission Photo- graphique Transmanche).
Les photos qui ornent ce numéro sont extraites des séries Choses (en cours) (p.16) et Les jardins de mon père (p.41) produites en collaboration avec Gisèle Bienne, auteure rémoise.
Bernard Joseph va aussi publié Sur les traces de Thomas Bernhard.
Il a exposé en France à Douchy les Mines au Centre régional de la photographie ; lors du Printemps culturel du Valenciennois ; et dans le cadre de 160 ans de photographie à l’initiative des conservateurs de musées du Nord-Pas-de-Calais. Mais encore en Grèce à la Photosynkyria à Thessalonique.
Il travaille à un projet de portraits axé sur le mulilinguisme des habitants de sa région, Babel des mines avec l’association « Mine de Culture(s) » (Pas-de-Calais).
Cursives reprend des planches extraites de Faux semblants, dans les parages de l’écrivain argentin Adolfo Bioy Casares.
Filigranes l’en remercie vivement.
Cet entretien a été réalisé par
Christiane Rambaud et Claude Ollive.
Décembre 2007 – Janvier 2008
A propos d’écriture en didactique des mathématiques
et d’écriture poétique
TA : En didactique ou en poésie quand j’essaie de créer, il y a toujours un temps de maturation. Tout dépend de la manière dont chacun vit le travail. Moi, je vis dans la lenteur en ce qui concerne la création. Parfois j’ai l’impression que j’ai avancé, et quand je relis, je m’aperçois que je n’ai pas avancé du tout. Je traîne, je traîne, ou j’écris à quelqu’un ou je n’écris rien. Puis, un peu plus tard, cela peut aller très vite. Les jours où je suis restée « sans rien faire », c’est une période où quelque chose a mûri, mais qu’ai-je fait pour cela (à part me donner le temps) ? Même s’il y a des choses que je ne comprends pas dans la création, je pense que celle-ci n’est pas magique : le travail et la volonté de créer y sont pour quelque chose.
Lire la suite : « Construire des significations à des mots existants »
Entretien avec Teresa Assude, chercheure en didactique des mathématiques et pédagogie. Auteur de Filigranes.
(N°22).
Entretien avec Bernard Pèlegrin.
Dans l’entretien qui suit Bernard Pèlegrin, ergonome et écrivain, témoigne d’un univers inhabituel pour « Cursives », celui de l’entreprise. On aurait tort d’imaginer que les questions concernant l’écriture et les pratiques du langage ne s’y posent pas, ou seulement marginalement. Réfléchir à ce que signifient « formaliser l’expérience de travail », « co-élaborer les savoirs du travail » est pour nous une manière de donner du sens et de l’épaisseur au sous-titre de Filigranes…revue d’écritures.
La formalisation comme accès au dire Filigranes : Qu’est-ce que « formaliser » l’expérience et d’où te vient l’idée de le faire. ? La première fois où, dans mon travail d’ergonome, j’ai pu mesurer l’effet de la formalisation de l’activité d’une opératrice, c’était en 1984 dans une entreprise de transformation de la laine dans le Nord de la France. J’étais invité à une réunion du Comité de cette entreprise. Kader y assistait comme représentant du personnel. Mon travail était de rendre compte d’une expertise « nouvelles technologies». Je présentais le rapport que j’avais fait et je l’étayais de transparents et autres graphes particuliers qu’on appelle des « chroniques de l’activité ». Kader était surnommé « Soupe au lait » à cause de ses réactions explosives en séance lorsque il constatait qu’on n’entendait pas ce qu’il tentait de vouloir dire. A la vue d’une des chroniques, il avait eu le mot suivant : « Eh bien voilà, ça fait des années que je disais que c’était pas possible. Ici le dessin le montre. On ne voulait pas m’entendre, mais là c’est bien clair ». Voilà une phrase qui m’est restée. C’était la première étude que je faisais et je découvrais l’efficacité de ce système de représentation pour rendre compte de mes observations sur le terrain. |
« Lire de la suite de l’entretien : « Le travail de l’écrit »
Entretien avec Bernard Pelegrin
ergologue
(N°34)
Un entretien avec Christiane Rambaud, plasticienne.Dans l’entretien ci-dessous Christiane Rambaud, enseignante, puis plasticienne nous livre quelques-unes des étapes qui l’ont conduite des stages « création » du Groupe Français d’Education Nouvelle à la gravure sur pierre et sur bois, en passant par les aquarelles, les gouaches, l’acrylique.
Cette recherche obstinée qui suppose « de toujours chercher ailleurs, plus loin, autre chose » (l’expression est empruntée au poète Jean Tardieu), est aussi une confrontation avec le sens du travail plastique et une interrogation sur ce que signifie « être artiste ».
L’aquarelle, aux origines de mon travail
Ch. Rambaud : J’ai entrepris le travail de la pierre en 1995, c’est-à-dire 8 ans après mon démarrage avec les aquarelles. Il faut donc que je remonte aux origines.
Je n’ai pas appris l’aquarelle à l’école ou aux Beaux-Arts, mais je l’ai découverte dans les stages du GFEN (Groupe Français d’Education Nouvelle) (1) en Provence. A l’époque, nous parlions d’aquarelle indocile et c’est bien vrai, tant elle part dans tous les sens et nous oblige à un fascinant travail de gestion de l’aléatoire. « Aquarelle : habits de lumière » me confronta au désir de maîtriser la lumière, la luminosité des couleurs et la transparence dans ce mélange où l’eau et les couleurs se repoussent sans cesse.
Cette découverte faite, je me suis mise à travailler bien au-delà du stage, tous les jours, des années durant jusqu’à une première expo : « Ruptures et continuités » en 1991. Je pris peu à peu conscience que tout me séparait des autres, mes amies “ artistes ” qui, elles, étaient supposées savoir faire de l’aquarelle et alignaient les productions figurant des marchés et des rues de Manosque, sur lesquelles chacun pouvait reconnaître jusqu’aux maisons et même les personnes représentées.
Lire la suite de l’entretien : « Une singulière envie de produire »
Entretien avec Christiane Rambaud, plasticienne et co-auteure de livre Pratique le dialogue écriture – arts plastiques..
Voir dans la rubrique « ressource »
(N°48)