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@Femmes – FILIGRANES, revue d'écritures (Écrire en Provence) http://filigraneslarevue.fr Faire de l'écriture un bien partagé Thu, 04 Jun 2020 20:53:49 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.4 http://filigraneslarevue.fr/wp-content/uploads/2020/03/logo_fili-1.jpg @Femmes – FILIGRANES, revue d'écritures (Écrire en Provence) http://filigraneslarevue.fr 32 32 « Je suis née dans une famille italiano-russe où le maître mot était : créer et être soi-même » (Dominique Lombardi) http://filigraneslarevue.fr/2020/06/04/je-suis-nee-dans-une-famille-italiano-russe-ou-le-maitre-mot-etait-creer-et-etre-soi-meme-dominique-lombardi/ http://filigraneslarevue.fr/2020/06/04/je-suis-nee-dans-une-famille-italiano-russe-ou-le-maitre-mot-etait-creer-et-etre-soi-meme-dominique-lombardi/#comments Thu, 04 Jun 2020 20:34:41 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1573  

« Je suis née dans une famille italiano-russe où le maître mot était :
créer et être soi-même »
Un entretien avec Dominique Lombardi, écrivaine, journaliste, cinéaste…

 

C’est dans un tourbillon de pratiques créatives que nous entraine Dominique Lombardi, tour à tour écrivaine, reporter de guerre, cinéaste, musicienne et collection-neuse d’objets de toutes sortes. D’où vient cette « folie créatrice » ? Est-elle conciliable avec une vie d’épouse et de mère ? Le lecteur de Filigranes découvrira au fil de l’entretien ce qui fait lien et qui s’appelle chez Dominique Lombardi « désir de vivre intensément », « rapport à l’autre » et quête de ce que l’Histoire et sa grande hache » (Perec) nous a ravi ».

 

 

 

– 1 –
Entre stylisme, journalisme et cinéma

Filigranes : Tu as, très jeune, multiplié les activités…

Dominique Lombardi : Oui… Autour de 1980, j’ai créé Galène Roucas, une marque de stylisme, ayant été à bonne école avec des parents plasticiens, et aussi parce que j’aimais dessiner ! J’aimais les vêtements originaux. Même si je ne savais pas coudre, j’ai appris sur le tas, je me suis fait des vêtements, ça a plu à des copines.
Mais j’ai aussi très vite publié dans les journaux et magazines. Dans Pupitres, d’abord où j’étais rédactrice en chef adjointe. Le mag avait été créé par une copine et s’occupait de la pratique amateur (musique essentiellement classique). Elle cherchait quelqu’un qui ait des notions de musicologie. Dans Le journal du sida, pour l’ami d’un voisin qui cherchait des
correspondants en province. Dans Marseille information. Je connaissais quelqu’un, qui connaissait quelqu’un, qui connaissait quelqu’un et j’y ai écrit, sans faire pour autant partie du personnel de la mairie. Sur des sujets très politiques quand même. C’est moi qui les choisissais, après on me disait oui ou non. Le seul truc : « citer cinq fois la Ville de Marseille ».

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L’ouverture vers l’humanitaire

D.L. : L’écriture, la seule matière scolaire où j’étais forte, a toujours été très importante pour moi. J’avais de bonnes notes mais qui baissaient à cause de l’orthographe. On me disait : « Quand on fait des fautes d’orthographe, c’est qu’on est inculte ou qu’on ne lit jamais ! ». Ce n’était pas mon cas, mais bon…

J’ai continué avec des livres. En 1994, 1–2–3 Savine (Éditions de l’Aube), un livre sociologique pour la mairie (DSU), mais réalisé par une personne qui « ne fasse pas peur » aux personnes interviewées. Il s’agissait d’écrire avec les habitants de la Cité de la Savine avant la démolition de plusieurs bâtiments. C’étaient des femmes de diverses communautés qui me racontaient leur arrivée dans ces immeubles. La plupart venaient de quartiers très pauvres, voire de bidonvilles. D’un coup, La Savine, pour elles, c’était le bonheur : salle de bain, chauffage… Mais, contrairement aux sociologues, moi je re-rédigeais et j’en faisais des nouvelles. Le but était que les histoires de ces gens deviennent les histoires d’autres gens, une transmission de récits, pas comme une étude savante. Les textes étaient relus à ces personnes et souvent c’était : « Non, la tapisserie n’était pas verte mais bleue ! ». C’était important pour elles.

Puis, en 1997, il y a eu Cuisines sur rues (1997 – Éd. Bureau des compétences et désirs). La commande était de faire une étude sociologique de la Délégation aux Droits de la femme mais en prenant le parti d’en faire des nouvelles. Douze histoires, douze femmes, douze origines différentes : Russie, Comores, Algérie, Arménie…

Une même question : « Racontez-moi une histoire d’un jour de fête avec les recettes de cuisine qui vont avec ». Les jours de fête ? Baptême, mariage, Noël, l’Aïd ou le retour de quelqu’un que l’on n’a pas vu depuis longtemps. Les recettes comoriennes étaient les plus compliquées parce que tu ne trouves pas les ingrédients ! Elles disaient : « tu remplaces ça, par ça », oui, mais c’est quoi « ça ? »

En 2000, C’est la faute au soleil (Éd. Bureau des compétences et désirs), à la demande de la bibliothèque de Peynier pour un travail avec le club 3ème âge et la Fondation de France. Le procédé était le même : douze à quinze personnes du club me racontaient des moments importants de leur vie entre 1932 et 1952 et encore avec les recettes de cuisine qui vont avec (parce que moi, j’aime bien manger) ! Donc il y avait les pieds-paquets de la Libération, la visite du ministre à l’école pendant le Front Populaire, etc.

Fili : C’est la petite histoire dans la Grande…

D.L. : C’est ce qui me plaît dans tout ce que j’ai fait. Ce sont les choses que les gens ont perçues qui n’ont pas de rapport avec la Grande Histoire, sauf qu’ils se sont pris la Grande comme un mur dans la figure et je mets en forme comment finalement s’en accommodaient. Par exemple, on apprend à manger de l’écureuil. Des lecteurs m’ont dit : « C’est un scandale ». Oui, mais comment expliquer que pendant la guerre, on mange ce qu’on a sous la main ?

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Le tapis à histoires (Centre social /Maison pour tous Saint Mauront – Marseille) http://filigraneslarevue.fr/2020/06/04/le-tapis-a-histoires-centre-social-maison-pour-tous-saint-mauront-marseille/ http://filigraneslarevue.fr/2020/06/04/le-tapis-a-histoires-centre-social-maison-pour-tous-saint-mauront-marseille/#comments Thu, 04 Jun 2020 19:48:32 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1562 Entretien réalisé le 7 juillet
au Centre social /Maison pour tous Saint Mauront
Léo Lagrange Méditerranée
de la rue Félix Pyat
MARSEILLE

 

Filigranes a rendez-vous aujourd’hui au centre social Léo Lagrange, dans le 3e arrondissement de Marseille, rue Félix Pyat, à deux pas du métro National, pas très loin de l’autoroute qui surplombe le quartier où se juxtaposent maisons anciennes et immeubles plus récents, notamment le siège d’Orange. Dans la cour du centre, une zone a été réservée pour un jardin dont s’occupe Mohamed Barka, oasis de verdure au milieu du béton. Non loin du centre social, un jardin partagé éphémère, appartenant à la Soleam et dont la gestion a été confiée à la Maison Pour Tous St Mauront est entretenu amoureusement par une dizaine de familles du quartier.  En ce début de juillet, il y a des tomates, des courgettes, des aubergines, des haricots, les plants de courge occupent une place imposante. Il y a aussi des fleurs, des plantes aromatiques, et le jardin est équipé de sièges confortables. Mais il fait trop chaud pour rester au jardin et l’entretien se déroule au centre social avec Amande Le Blanc, la responsable du secteur familles du centre, Samia Azizi, conteuse et membre de l’association ACELEM, qui anime l’espace lecture du quartier, et trois personnes qui ont participé à l’aventure du tapis à histoires, Zineb, Sahada et Husna, d’origine maghrébine, comorienne et kenyane. Nana et Fatima, bénévoles responsables de l’atelier couture, n’ont pas pu être présentes.

Ce qui nous amène ici, c’est la création par un groupe de femmes de trois histoires autour de deux tapis brodés en relief représentant l’un l’intérieur d’une maison, l’autre un jardin potager. Nous avions déjà entendu parler de cette histoire lors d’une rencontre du réseau école animé par ATD Quart Monde et nous avons pensé que les lecteurs et lectrices de Filigranes auraient envie de découvrir ce beau projet. En effet la revue a toujours eu à cœur d’articuler la réflexion sur la création à ses enjeux sociaux. Le bureau où nous nous retrouvons est petit mais plein de trésors : au fur et à mesure de la discussion, les tapis et les marionnettes surgissent d’un grand sac, les textes sortent d’un tiroir, les robes et les sacs d’un placard. Et il y a aussi beaucoup de rires et de bonne humeur, qu’il faudra imaginer en lisant cette interview.

 

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Anne Chiummo, artiste mime http://filigraneslarevue.fr/2020/06/04/anne-chiummo-artiste-mime/ http://filigraneslarevue.fr/2020/06/04/anne-chiummo-artiste-mime/#comments Thu, 04 Jun 2020 19:29:49 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1553 Cursives parus dans le N°98

Dans les parages du mythe « Rejouer le monde »

 

Je suis née à Marseille, en 1960. Marseille c’est ma ville, c’est toute mon enfance et toute ma vie, jusqu’ à aujourd’hui encore. Sauf, un épisode parisien, de deux années et quelques mois, à la fin des années 80. Le mime était déjà mon métier, et je voulais découvrir de nouvelles pratiques. J’ai notamment fait un stage avec Ludwik Flaszen, cofondateur avec Jerzy Grotowski du Théâtre Laboratoire. Fin des années 90, j’ai créé le Garance Théâtre, une structure pour produire mes spectacles. J’ai choisi Garance par référence au personnage féminin dans Les enfants du paradis de Marcel Carné. C’est un film sur la vie de Jean-Gaspard Debureau, le fameux mime du XIXe siècle et le créateur du Pierrot.

 

Quelle a été votre première rencontre avec le mime ?

Ç’a été une photo. Après le bac, une amie en week-end de stage de mime avec Jacques Durbec, m’a montré une photo d’une fille, le visage maquillée. Ce visage tout blanc a provoqué une émotion. Jacques Durbec avait une compagnie, le Mime Théâtre de Marseille. Je me suis inscrite à ses cours. Il a été mon premier professeur. En 82, j’intègre sa compagnie qui s’installe dans un nouveau lieu, La Nef. Une ancienne église.
Au début, je voulais faire de la peinture. C’était pour ça que je m’étais inscrite aux Beaux-Arts de Marseille. Mais j’aimais déjà le cinéma muet. Je n’étais pas du tout ouverte à être en représentation sur une scène. Je n’aimais pas être exposée aux yeux des autres. J’étais timide et pas du tout physique. Pour revenir au début de mon parcours. En même temps que ma vie à La Nef, je développais ma pratique professionnelle en suivant des stages à Paris avec Pinok et Matho. Je voudrais dire qu’en 2016, elles ont fait paraître un livre, Une saga du mime, sur l’histoire du mime de l’antiquité aux années 70. C’est un apport qui aide à mieux comprendre le mime. Aujourd’hui, elles ont plus de 80 ans et habitent toujours Paris.

 

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Cursives 98

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Une ignorance jamais comblée – Entretien avec José-Flore Tappy http://filigraneslarevue.fr/2020/05/23/une-ignorance-jamais-comblee-entretien-avec-jose-flore-tappy/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/23/une-ignorance-jamais-comblee-entretien-avec-jose-flore-tappy/#respond Sat, 23 May 2020 16:44:14 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1463 Cursives 66
Entretien avec José-Flore Tappy
 

José-Flore Tappy est née à Lausanne en 1954. Elle travaille dans la recherche littéraire et l’édition de textes à partir d’archives d’écrivains, au Centre de recherches sur les lettres romandes (Université de Lausanne).

Elle a conçu et réalisé l’exposition Jaccottet poète qui présentait en 2005 à Lausanne d’une part les années de formation de Jacottet et ses interlocuteurs privilégiés – maîtres, amis, artistes, éditeurs -, d’autre part son travail d’écrivain à partir d’un choix de manuscrits.

En collaboration avec Marion Graf, elle a réalisé une Anthologie de la poésie en Suisse romande depuis Blaise Cendrars, publiée en 2005 chez Seghers. Elle a publié 4 recueils de poèmes Errer mortelle, Pierre à feu, Terre battue et Lunaires et un cinquième recueil intitulé Hangars va paraître à l’automne 2006. Elle a écrit également des textes consacrés à des artistes et traduit des poètes de langue espagnole ainsi que la poétesse russe Anna Akhmatova. Elle a bien voulu prendre le temps de répondre à nos questions.

 

Une ignorance jamais comblée
 

Filigranes : Vous avez déjà derrière vous 4 recueils de poésie publiés et un livre écrit en collaboration avec un sculpteur. Y a-t-il eu un moment inaugural où vous avez pris conscience que vous étiez poète ou bien est-ce venu progressivement, peut-être grâce en partie au regard d’autrui ?

José-Flore Tappy : J’ai toujours eu de la peine à me désigner comme « poète ». Le regard d’autrui, l’atten-te qu’on a de vous sont, en revanche, déterminants, et surtout le Prix C. F. Ramuz de poésie reçu en 1983, qui a entraîné la publication de mon premier manuscrit. À partir de là, vous devenez pour les autres quelque chose – ou quelqu’un de plus précis. Mais suis-je « poète » ? Voilà un mot bien trop grand, ou bien trop petit… On est tant de choses à la fois, et des choses tellement ordinaires ! Disons que j’écris de la poésie.

Filigranes : Comment définiriez-vous le fait d’être poète ? est-ce un métier, une tâche, un état intermittent, un mode d’être … ?

J-F.T. : Pas un mode d’être… je dirais un état intermittent. Comme une sorte de vie parallèle, discontinue, en retrait de la vie publique. Autant l’activité sociale privilégie la rapidité, la sûreté de soi, la réussite, la ligne droite, autant l’écriture, elle, s’élabore dans le doute, le détour, l’inquiétude, à l’écoute des discordances qui nous fragilisent. Mais c’est la vulnérabilité qui rend humain… Pour ma part, j’ai toujours eu besoin d’entretenir cette activité souterraine, lente, patiente, qui permet une communication différée, loin des pressions extérieures : une communication où les mots, la parole ont le temps de mûrir.
Lorsqu’on publie, qu’on entre dans le monde du livre et des transactions éditoriales, écrire devient aussi un métier ; mais je préfèrerais le mot  » travail « , qui dit mieux le labeur, l’effort, l’incertitude, une ignorance jamais comblée, et la peur devant le vide…  » Métier  » pourrait faire croire à un  » savoir-faire « , qui n’existe pas…

 

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Cursives 64

 

 

      

 

 

  
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La pédagogie est-elle une création ? – Un entretien avec Antoinette Battistelli http://filigraneslarevue.fr/2020/05/23/la-pedagogie-est-elle-une-creation-un-entretien-avec-antoinette-battistelli/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/23/la-pedagogie-est-elle-une-creation-un-entretien-avec-antoinette-battistelli/#respond Sat, 23 May 2020 14:21:49 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1437

 

Filigranes propose dans ce Cursives  62 (2004)
un entretien avec Antoinette Battistelli,

professeur des écoles et maître formateur.

 

L’échange porte sur les liens entre démarche pédagogique  et démarche créatrice.
Antoinette Battistelli est plasticienne à ses heures, elle participe aux travaux du GFEN Provence, elle conçoit et anime avec ses pairs des ateliers de création, mais surtout elle invente pour ses élèves de Cours élémentaire (7/8 ans) et ses stagiaires de l’IUFM des situations d’apprentissage appuyées sur l’activité créatrice. L’entretien fait suite à une matinée passée en classe avec elle et ses élèves.

Créer, c’est accumuler et transformer

Filigranes : L’idée que nous avons en tête, c’est celle d’une comparaison possible entre la pédagogie comme acte de création et la création proprement dite, plastique notamment. C’est la première fois que nous abordons cette question dans Filigranes. Quels parallèles vois-tu ?
Antoinette Battistelli : Je me suis souvent interrogée sur les raisons pour lesquelles, à titre personnel, je crée si peu plastiquement et sur la place qu’occupe dans ma vie ce que je fais en classe avec mes élèves, que je considère comme des créations.
Un premier élément qui à mes yeux fait lien, c’est la notion de transformation. En création, on ne part pas de rien (je pense à Picasso allant voir les Inuits et les Africains avant de peindre ses portraits), en pédagogie non plus. Quand je lis telle ou telle séance dans le livre du maître, je me dépêche de la transformer, de la transposer, de faire des liens avec d’autres sujets ou d’autres matières à enseigner.
Filigranes : Quelle gestion du temps cela suppose-t-il ?
AB : Le temps de la création, c’est celui de l’urgence, mais il est précédé d’une lente maturation. Au départ, on ne sait pas où l’on va. On n’est pas toujours conscient. On y va parce que c’est sa manière à soi de s’exprimer. Pendant ce temps de gestation, on lit, on regarde des choses qui ne sont pas forcément en lien avec ce qu’on veut faire. Mais cela va forcément servir.
Filigranes : C’est l’expression de Philippe Mérieu : « la sédimentation obsessionnelle » !
AB : Oui, cette sédimentation, est une sorte d’automatisme. On fait des choses apparemment « sans y penser ». Prenons l’exemple d’un travail fait en classe à partir de Renoir, à l’occasion de la Fête des Mères. Il y a deux ans, avec ma mère, nous avons voulu trier des photos familiales. C’est en les triant que j’ai vu une photo, que j’ai mise en relation avec le tableau de Renoir : « La blanchisseuse ou Aline et Pierre ». Je me suis vue dans les bras de ma mère… Au cours de l’année scolaire qui a suivi, j’ai décidé que nous travaillerions en classe à partir de ce tableau qui donne à voir et saisir la tendresse. Et voilà, le travail de classe se met en route, et on va même plus loin : de la blanchisseuse, on déborde sur les progrès ménagers, une question qui est au programme d’histoire, et l’on va chercher ailleurs encore…

 

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La pédagogie est une création

 

Graphisme de Marc Lassere

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« La maison des Savoirs » à Bruxelles – Martine Hosselet-Herbignat http://filigraneslarevue.fr/2020/05/23/la-maison-des-savoirs-a-bruxelles-martine-hosselet-herbignat/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/23/la-maison-des-savoirs-a-bruxelles-martine-hosselet-herbignat/#respond Sat, 23 May 2020 12:58:47 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1412 Filigranes N°60
« Le don du texte »
Novembre 2004

Martine Hosselet-Herbignat est citoyenne belge,
volontaire dans le mouvement ATD Quart-Monde depuis 1980.
En 1988, avec Pierre, son mari, elle crée
« La maison des Savoirs » à Bruxelles où elle anime
jusqu’en 1994 l’atelier « Art et Poésie ».
Depuis, ils ont rejoint, avec leur famille, l’antenne du
mouvement ATD Quart Monde à Marseille où Martine est plus particulièrement en charge du dialogue interculturel
et des relations avec des personnes engagées dans la lutte
contre la pauvreté tout autour de la Méditerranée.
Elle a écrit 2 romans, Clin d’œil à l’ami Picasso
(1996, éd. Quart-Monde), dont l’action est située à Bruxelles,
et A la première personne (2003, éd. de l’Harmattan)
dont l’action est située à Marseille.

 

1. Qu’est-ce qui t’a poussée à écrire ton premier livre ?

Après avoir vécu pendant plusieurs années une expérience très forte de partages et d’actions avec les familles en grande pauvreté, je me suis dit qu’il fallait que j’écrive quelques chose qui mettrait en scène des personnages très proches de ceux que je connaissais. Le roman me permettait de donner à la fois une profondeur aux personnages tout en me laissant la liberté de combler les vides de l’histoire par ce qui venait de moi. Je pouvais puiser dans ma vie, dans mon expérience, pour faire se rejoindre les différentes histoires. En effet, souvent, les personnes très démunies ne se rappellent pas ou n’ont pas gardé de traces de leur histoire parce qu’elles déménagent beaucoup, parce que la vie dans la misère fait perdre certains repères. Cette façon de faire, je l’ai utilisée pour écrire les deux livres. Pour le premier, je me suis appuyée sur une expérience vécue à Bruxelles, à la Maison des Savoirs *. Pendant six ans, j’ai participé à des ateliers d’expression artistique avec des enfants, des jeunes, des adultes. Au bout d’un certain nombre d’années, il y avait des productions (tableaux, chants, patchwork,…). Le temps était aussi venu de rendre des bilans, des évaluations, de transmettre le résultat de nos ateliers. J’ai senti très nettement, à ce moment-là, que j’avais envie de trouver une manière d’écrire qui puisse rendre compte de toute l’épaisseur du quotidien que nous avions vécu ensemble. Le roman s’est imposé à moi, et plusieurs volontaires m’ont encouragée dans cette voie.

 

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[ cursives 60 ]

 

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« Créations croisées, savoirs solidaires ». – Entretien avec Karyne Wattiaux http://filigraneslarevue.fr/2020/05/22/creations-croisees-savoirs-solidaires-entretien-avec-karyne-wattiaux/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/22/creations-croisees-savoirs-solidaires-entretien-avec-karyne-wattiaux/#respond Fri, 22 May 2020 16:20:17 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1389 Paru dans Cursives N°58

Filigranes a rencontré Karyne Wattiaux, conseillère pédagogique en alphabétisation, animatrice d’ateliers d’écriture et écrivain et Mariska Forrest, plasticienne. Elles évoquent ici leur utopie des mercredis soir : un étonnant projet d’écriture dans lequel un public mixte de « lettrés » et « d’illettrés » écrit et produit plastiquement et finit par publier une dizaine de livres… Un projet dont le récit et l’analyse  nous éclairent sur la fertilité du principe de coopération et nous invitent à inscrire la création dans le long temps du partage.

 

Commençons par la fin. Vous arrivez au terme d’un projet de cinq ans et demi.

Karyne Wattiaux : Oui, c’est une boucle qui se referme sur une suite de petits  projets qui n’en forment qu’un : mettre en œuvre des projets collectifs tout en permettant à chacun d’expérimenter et d’acquérir des savoir faire tant artistiques que solidaires. Au début du projet, nous ne savions pas que nous étions au commencement d’aventures multiples qui nous conduiraient jusqu’à aujourd’hui. Durant toutes ces années, nous nous sommes arrêtés tous les trois à six mois. C’est lors de ces bilans qu’ensemble, nous décidions de poursuivre ou pas et si oui sur quelles bases de travail. Ces moments permettent à chacun de se repositionner par rapport à ce qu’il a produit, ce qui a eu lieu. De repartir vers d’autres possibles décidés ensemble.

Ce petit peuple de l’utopie
qui gravite autour du projet

Filigranes : Qui participe à ce groupe ?

Karyne Wattiaux: Il y a d’abord des participants, des « auteurs ». Nous les nommons ainsi car, arrivés au terme du projet, leur travail est édité. Il y a ensuite « les intervenants », des écrivains, Mariska qui est plasticienne et moi-même. Revenons aux « auteurs » : ce sont d’une part des gens lettrés, certains avaient déjà à leur acquis quelques recherches personnelles en écriture ou en arts plastiques mais c’est plutôt l’exception. La plupart des lettrés sont venus par le bouche à oreille, simplement curieux d’essayer quelque chose qu’ils n’avaient jamais fait. Et puis, des illettrés, qui au début avaient d’énormes difficultés pour écrire.

Filigranes : Ils ne sont pas venus tout seuls !!!

Karyne Wattiaux: Les illettrés sont venus parce qu’ils avaient goûté à l’écriture lors d’ateliers que j’animais dans un centre d’alphabétisation. Et notre invitation aux premiers ateliers déposée dans les petits commerces du quartier précisait que c’était gratuit, sans obligation de maîtriser l’orthographe, d’avoir des idées, des choses à écrire.

Aux lettrés qui se sont présentés, nous avons immédiatement précisé qu’ils travailleraient avec des illettrés et réciproquement. Pour un illettré, rencontrer des gens qui ont tout un passé par rapport à la chose écrite, c’est à haut risque. Aux lettrés je disais : attention vous serez dans un atelier et pas dans un salon, vous n’aurez pas le temps de discuter de leurs œuvres avec les écrivains. Certaines personnes lettrées me disaient, oh mais vous savez, je ne suis pas « lettrée », je lis et j’écris sans plus. Bref, j’attirais toujours l’attention sur les difficultés que les uns et les autres allaient rencontrer. Chaque personne – intervenants inclus – a vite compris qu’elle ne serait pas dans un ronron quotidien, qu’elle serait confrontée, d’une manière ou d’une autre à de l’extra-ordinaire, à de l’altérité. Toutes reconnaissent d’ailleurs aujourd’hui que c’est bien ce qui s’est passé.

L’enchantement ou l’utopie de nos mercredis soir, c’est que ces personnes – une douzaine – qui habitent un même quartier de Bruxelles et qui ne s’étaient jamais  rencontrées auparavant, travaillent ensemble dans la durée. Même celles qui, pour différentes raisons, ont quitté le projet, repassent et demandent des nouvelles. Elles font partie de ce petit peuple de l’utopie qui gravite autour du projet, chose que nous n’imagions pas au début. Ces gens viennent parce que le désir d’écrire, de produire des arts plastiques et de mener à bien un projet est plus fort que la fatigue, le mauvais temps ou les obligations. Nous avons réussi à défendre la gratuité pour tous et à être en grande partie subsidiés. Nous ne voulions pas que l’argent empêche certains de venir et en obligent d’autres au nom du « j’ai payé alors, je dois y aller ». Simplement, les personnes désirent venir et savent qu’il est important que chacun soit là.

Filigranes : Combien de personnes avez-vous touchées depuis le début ?

Karyne Wattiaux: Tous participants cumulés, nous arrivons à une trentaine de personnes de 18 à 76 ans ! C’est donc aussi un mélange intergénérationnel !

 

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Créations croisées

 

 
   

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« Écrivain public, auteur conseil » – A propos d’un diplôme universitaire mis en place par l’Université de Toulon La Garde http://filigraneslarevue.fr/2020/05/22/ecrivain-public-auteur-conseil-a-propos-dun-diplome-universitaire-mis-en-place-par-luniversite-de-toulon-la-garde/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/22/ecrivain-public-auteur-conseil-a-propos-dun-diplome-universitaire-mis-en-place-par-luniversite-de-toulon-la-garde/#respond Fri, 22 May 2020 16:09:21 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1384 Cet entretien est paru dans
Filigranes n°57 « Ici, midi » Novembre 2003

Nous présentons ici l’entretien qu’on mené à distance, par courriers interposés, deux étudiantes du D.U. d’écrivain public / auteur conseil avec trois de leurs enseignants. 
Michèle Monte, Odette et Michel Neumayer
répondent aux questions de Sylvie Combe et de Gislaine Ariey.

Aux origines  de cette formation

Dans quelles circonstances la Faculté de Toulon a-t-elle fait appel à vous ? Savez-vous pourquoi ?

Michèle Monte : L’Université de Toulon a fait appel à moi pour imaginer la formation d’écrivain public, parce que j’animais des ateliers d’écriture à la Faculté de Lettres et peut-être aussi parce qu’on connaissait mon engagement social auprès de personnes en difficulté. Je me suis alors intéressée à la profession d’écrivain public et j’ai découvert qu’elle était en plein renouveau, il m’a donc semblé qu’il était pertinent de proposer une formation à ce métier, et j’y ai été encouragée par les écrivains publics que j’ai contactés.

En quoi celle formation vous parait-elle pertinente ?

Michèle Monte : Si l’on compare le D.U. de l’Université de Toulon avec la licence professionnelle proposée à l’Université de Paris III, il y a d’évidents points communs qui résultent de la nature même de la profession : celle-ci nécessite une polyvalence d’où une formation pluridisciplinaire où le droit social, le droit fiscal ou le droit des associations côtoient la bureautique, les pratiques rédactionnelles, l’entraînement à la recherche historique ou à l’interview.

Mais l’originalité du D.U. de Toulon résulte dans l’existence d’une Unité d’enseignement intitulée « Enjeux sociaux, professionnels et culturels de l’écriture » que nous animons, Odette et Michel Neumayer et moi. Il nous a semblé en effet, lorsque nous réfléchissions à la formation, qu’il était important de donner aux étudiants la possibilité de mettre en perspective ces différents savoirs qu’ils allaient acquérir, et que cette mise en perspective devait se faire autour de la professionnalité et de l’exercice de l’écriture dans le cadre du métier d’écrivain public/auteur conseil. L’Unité 1 joue ce rôle tout en mettant en oeuvre concrètement par les ateliers d’écriture le dialogue autour de l’écrit constitutif de la profession.

Vous intervenez pour la quatrième année consécutive dans cette Unité 1. Compte tenu de sa particularité ambitieuse, quelle place vous laisse-t-on au sein du programme global des apprentissages ?

Odette et Michel Neumayer : Nous avons en charge un module de 40 heures d’ateliers d’écriture, ce qui représente un nombre d’heures important. L’enjeu est double : faire découvrir aux participants leur pouvoir d’écrire ici et maintenant ; initier avec eux une réflexion de fond sur l’écriture dans l’idée de développer la professionnalité future. Un jour viendra où ils seront écrivains publics en mairie, sur la place du village ou ailleurs, auteurs conseil à domicile ou chez leurs clients, profession libérale ou salariés d’association, peut-être même animateurs d’ateliers d’écriture. De ce territoire de l’écriture, ils ont à connaître la géographie, la tectonique des plaques, les autoroutes et les chemins de traverse, le climat et les petits endroits charmants. Pour donner toute sa saveur à cette future activité professionnelle et la lui conserver, ils auront certes besoin de techniques mais bien plus encore de réflexion sur le sens : en quoi écrire pour soi, pour d’autres, nous inscrit dans l’humain…

 

 

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Ecrivain public – DU

 
 
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Traductrice…   Entretien avec Myrto Gondicas http://filigraneslarevue.fr/2020/05/22/traductrice-entretien-avec-myrto-gondicas/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/22/traductrice-entretien-avec-myrto-gondicas/#respond Fri, 22 May 2020 15:25:02 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1366 Cet entretien est paru dans
Filigranes n°42
« Balade chez les Anciens » Janvier 1999

 

Filigranes a rencontré Myrto Gondicas, traductrice. Comment devient-on traductrice ? Quel est le projet du traducteur, quel est celui de l’éditeur ? Que signifie « traduire » ? Quelle serait la juste distance
avec les textes anciens ? Que signifie rendre « lisible » un texte pour un lecteur contemporain ? Voici quelques unes des réflexions qui, à n’en pas douter, feront écho.

 

Filigranes : Myrto Gondicas, tu es traductrice et tu as travaillé pour différentes maisons d’édition. Combien d’ouvrages as-tu traduits ?

Myrto Gondicas : J’ai traduit deux ouvrages de l’américain mais mon activité a été surtout consacrée à la traduction d’œuvres en grec ancien. J’en ai traduit six dont deux en collaboration.

« Histoire d’un bébé »

Filigranes : Comment en es-tu venue à la traduction « professionnelle » ?      

M.G. : Par des rencontres, par des hasards heureux. La première fois, c’était pendant une des périodes difficiles de ma vie. J’ai revu quelqu’un que j’avais croisé et que mon frère avait croisé quand nous avions tous les deux douze ans, dans une perspective d’orientation scolaire, et aussi parce qu’il faisait des recherches sur les jumeaux. C’est René Zazzo, le psychologue connu du grand public pour ses recherches sur les jumeaux mais qui s’est intéressé à beaucoup d’autres sujets, quelqu’un de très curieux, de très ouvert et de très intéressant. Quand je l’ai revu, cela m’a fait beaucoup de bien. Et puis un jour, il m’a dit qu’il dirigeait une collection aux PUF, ainsi qu’une revue, la revue « Enfances ». Un jour, il a eu connaissance d’un projet de traduction d’un ouvrage américain dans cette collection et il m’a dit : « Est-ce que cela vous intéresserait de traduire un ouvrage de l’anglais ? ». A cette époque, j’étais très mal, je ne faisais rien de la journée et j’ai dit : « Ah, oui, beaucoup. Merci. » Il m’a dit : « Bien, allez-y. »

L’ouvrage était intitulé « Histoire d’un bébé ». Il s’agissait la contraction, pour le grand public, de ce qui avait été la thèse d’une psychologue américaine de la fin du siècle dernier. Le matériau, c’était l’observation des stades du développement d’un bébé. L’auteur avait pris un bébé de sa famille, une nièce, je crois, entre 0 et 1 an, et avait fait une sorte de journal très vivant, très intéressant, avec quelques passages un peu plus techniques, des allusions aux théories psychologiques de son époque. Zazzo m’a beaucoup aidée. Il a revu et relu tout ce que j’avais fait. Pendant à peu près un an donc j’ai vécu avec ce bébé, et lui aussi d’ailleurs. Zazzo m’écrivit un jour dans une lettre que nous avions vécu tout ce temps avec Ruth, le bébé, qu’elle avait fini par devenir un personnage que nous aurions pu connaître pour de bon. Au moment de la parution de la traduction, il me fit la remarque qu’étant donnée sa date de naissance, Ruth aurait pu être là, quelque part, puisqu’elle aurait eu quatre-vingt dix et quelques années !

Voilà la première occasion que j’ai eue de traduire un livre. C’était complètement inattendu et en même temps, c’était une expérience très intense. La deuxième occasion s’est présentée de manière plus classique, mais aussi par hasard et par amitié. (.)

 

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Myrto Gondicas n°°42


 

 
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Entonner quelques airs – Entretien avec Agnès Petit, chanteuse http://filigraneslarevue.fr/2020/05/22/entonner-quelques-airs-entretien-avec-agnes-petit-chanteuse/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/22/entonner-quelques-airs-entretien-avec-agnes-petit-chanteuse/#respond Fri, 22 May 2020 15:17:59 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1362 Cet entretien est paru dans
Filigranes n°26
« Folies plurielles » Juin 1993

Agnès Petit, née au pays des cigales il y a trente ans. Chante sous le soleil et malgré la bise dans les choeurs de l’Opéra de Toulon.

Je célèbre la voix mêlée de couleur grise
Qui hésite aux lointains du chant qui s’est perdu
Comme si au-delà de toute forme pure
Tremblât un autre chant et le seul absolu
Yves Bonnefoy

 

Les balbutiements

Filigranes : Quand  as-tu commencé à chanter ?
Agnès Petit : En professionnel, depuis deux ans. En amateur, depuis cinq ans. J’avais toujours eu envie de chanter mais je ne l’avais pas fait car je ne me l’autorisais pas. Une fois que j’ai découvert le chant je ne me suis plus arrêtée.

Filigranes : Et le choix professionnel ?
Agnès Petit : Le choix professionnel est un hasard et une chance. Mes débuts dans les choeurs furent un palliatif aux périodes de chômage. Ma formation initiale ne débouchait sur aucun emploi, en revanche le chant me permettait de travailler. N’ayant rien à perdre j’ai saisi l’occasion d’un premier contrat et ensuite ils se sont enchaînés. Maintenant je crois que je ne pourrais plus vivre sans chanter.

Filigranes : Et écrire ?
Agnès Petit : Vers douze ans. J’ai eu un désir et un besoin d’écriture poétique.

Filigranes : À partir du moment où tu as commencé, as-tu écrit régulièrement ?
Agnès Petit : Oui. C’est très semblable au chant. Ce sont deux façons de vivre et de respirer : c’est une respiration par rapport à un monde environnant qui m’était difficile à vivre pour diverses raisons. C’était le souffle, le moyen de reprendre mon souffle.

 

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Agnès Petit n°26

 

 

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