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@Entre les langues – FILIGRANES, revue d'écritures (Écrire en Provence) http://filigraneslarevue.fr Faire de l'écriture un bien partagé Thu, 07 Sep 2023 14:04:44 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.4 http://filigraneslarevue.fr/wp-content/uploads/2020/03/logo_fili-1.jpg @Entre les langues – FILIGRANES, revue d'écritures (Écrire en Provence) http://filigraneslarevue.fr 32 32 Urgence Ukraine / Retour sur Filigranes 65 (2005) http://filigraneslarevue.fr/2022/03/08/urgence-ukraine/ http://filigraneslarevue.fr/2022/03/08/urgence-ukraine/#respond Tue, 08 Mar 2022 18:02:05 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1929

 

 

« Est – Ouest et retour »
à N
athalie Ferrier, notre amie si jeune perdue

« Rien ne disparaît de ce qui a dû être abandonné  »
Henri Wallon

Tout a commencé par un pressant défi de Nathalie Ferrier, en poste au Centre Culturel français de Moscou : ce serait bien si les liens déjà tissés entre Moscou et Marseille perduraient dans un autre numéro de Fili (1) ! Faisons mieux connaissance avec nos littératures respectives. Offrons-nous réciproquement des textes d’auteurs auxquels nous tenons, représentant pour nous ce que nous aurions envie de faire savoir aux autres. Et à partir de là, chacun pourrait choisir et écrire en écho, en écart, en voisin ou en étranger. Les textes seraient comme des miroirs où se mirer, se reconnaître autre ou pareil… Les « prétextes  » joueraient le rôle de tremplin, d’apport, d’horizon en trouvant leurs destinataires.
To
ut cela était bel et bon.
Mais Nathalie, sans avis préalable, une mauvaise nuit de novembre, s’en est allée rejoindre les anges… Peut-être de là-bas veille-t-elle encore : le flambeau a été repris et les fils renoués grâce à l’engagement et à l’amicale ténacité de Carole Foullon, qui a tenu envers et contre tout à faire vivre le projet.
Alors, elle a battu le rappel et nos lointains correspondants Oleg, Sacha, Olga, Inna, Micha, Sergueï, Irina et les autres – tous francophones et francophiles – se sont mis de la partie et ont envoyé leurs pages de Dostoïevski, Gogol, Gorki, Maïakovski, Pouchkine, Oulitskaïa, Boulgakov, Harms, Akhmatova, Tsvetaïeva, Pasternak… comme autant de textes souches. Du côté français : Jaccottet, Butor, Koltès, Duras, Glissant, Michaux, Jauffret, Proal, Aragon, Colette, Bouvier, Rimbaud, Prévert… cinquante mails plus loin, nous avions fait le plein de pages d’anthologie.
Comment se sont faits ces choix ? Mystère ! Certes, ils disent quelque chose de nous, de nos goûts, de nos désirs de communiquer, mais que veulent-ils affirmer de notre rapport au monde, à la littérature, à la vie comme elle va ? Ils témoignent secrètement de nos singularités, différences et appartenances. Ces quelques lignes offertes à des lecteurs inconnus sont en soi un message, du moins pouvions-nous les considérer ainsi et l’échange se faisait en retour.
Les textes envoyés, enregistrés et reçus, le bonheur d’entendre des sonorités nouvelles, c’était déjà bien, mais l’essentiel était encore devant nous : écrire ! Et là, que l’on soit Russes ou Français, se frotter à la langue est toujours un risque et une aventure. Quelles forces d’attraction ont joué ? Quels mots ont ouvert la voie ? Chacun mesurera la distance introduite du texte souche au texte réplique : transposition, réponse, déplacement.
Dans cette sorte d’atelier à distance, aux lecteurs de lire entre les lignes, de découvrir les affinités électives, de percevoir les fils invisibles. Donner – Recevoir – Rendre. Au-delà du lien, se construisent don et contre don (2).
Chacun appréciera l’humaine signification de ces modestes transmissions. En ces temps où trop souvent la violence préside aux relations entre pays, le seul choix possible est d’aller à contre-courant à la rencontre des autres, de leur culture et de leur imaginaire.
Odette et Michel Neumayer /Carnoux, le 24.07.06

Sommaire


 
 
 
 
De vous à moi
Mikhaïl ROCHTCHINE, Diversité libératrice des cultures, 5
Marie-Christiane RAYGOT, À l’Archiprêtre Avvakum, 6
Monique D’AMORE, Osmotique, 7
Christiane RAMBAUD, Cartographie intérieure, 8
 
 
 
 
 
Disciples de Cyrille et Méthode
Alexandra ILLIARIONOVA, Ecrire, 9
Jean-Louis CORDONNIER, Langue fécondante, 10
Pierrette EPSZTEIN, Mais qui êtes-vous ? 11
Nicole BRACHET Variations Harms 12
Sergueï AFANASIEV, Les bibliothèques, 14
Daniel LEFEBVRE, Correspondances ténues…, 16
Lara OVSYANNIKOVA, La Camargue…, 18
Roland VASCHALDE, La grande chouette noire, 20
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cursives 
Olga SEDAKOVA, poétesse, figure de proue de la littérature russe contemporaine
s’exprime sur sa conception de l’écriture.
Télécharger en pdf :
Cursives65-PDF
Sédakova. – making off 3
 
 
 
Sur les ailes du vent
Textes souches et répliques de Oleg de Roberty, Odette Neumayer, Francis Finidori, Agnès Petit, Sergueï Afanasiev, Geneviève Bertand, Anne-Marie Suire, G.G. – La galerie des co
ntemporains, fragments de la vie des gens de Russie (atelier collectif mené à Moscou) – Photos et enregistrements sonores, chansons.
Lire les textes  (mise en ligne prochaine)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Nostalgia
Oleg de ROBERTY, Gare d’Oranienbaum, 32
Inna SOUHOVEEVA, Voyez mon pays…, 35
Luc BROUTIN, A Moscou et alentours, 36
Laure-Anne FILLIAS-BENSUSSAN, Les pantoufles de Micha, 38
Odile DUBREIL, L’île laissée, au loin,…, 41
Françoise SALAMAND-PARKER, Les anges de Pouchkine, 42
Voyageurs
Xavier LAINE, Café des âmes mortes, 45
Xenia KOVRIGINA, L’étoile de mer, 46
Carole FOULLON, Petite Mère Volga, 48
Michel NEUMAYER, 1969 – 2005, 51
 Jeannine ANZIANI, Poterie, 52
Sacha MOSSIAVA, Un voyage ne se passe…, 54
Photos
Odette Neumayer, couverture et pages 21,31
Poryadotchno, Sur la Volga, p.44 (Photo O.de Roberty)

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Donner une voix à la périphérie / Les littératures post-coloniales – Entretien avec Markus Arnold http://filigraneslarevue.fr/2020/05/23/donner-une-voix-a-la-peripherie-les-litteratures-post-coloniales-entretien-avec-markus-arnold/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/23/donner-une-voix-a-la-peripherie-les-litteratures-post-coloniales-entretien-avec-markus-arnold/#comments Sat, 23 May 2020 22:56:18 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1486

Cursives 68
Entretien avec Markus Arnold

 

Qui êtes-vous, Markus Arnold ?

Markus Arnold : J’ai 26 ans. Je suis pour 2 ans lecteur d’allemand à l’école normale supérieure de Lyon. J’ai fait des études de philologie romane et de lettres anglais en Allemagne et suis actuellement en thèse de littérature comparée. A Lyon, je travaille entre autres avec des étudiants qui se préparent à l’agrégation et sont censés être très forts en allemand !

Filigranes : Pourquoi as-tu un jour décidé d’apprendre le français ?

MA : D’abord par nécessité scolaire, il me fallait une troisième langue au lycée, puis par goût. Au-delà de l’aspect linguistique, il y a la civilisation, la culture, les échanges que j’ai connus vers l’âge de quinze ou seize ans : mes premiers vrais contacts en tant qu’individu, sans commune mesure avec les voyages en famille, les films, les médias. Passer sept semaines en France, sac à dos, tout seul, faire du stop, dormir dans les auberges de jeunesse, c’est le début d’un grand amour. .

L’Île Maurice et les Mascareignes

Filigranes : Peux-tu nous dire un mot de la recherche que tu mènes actuellement ?

M.A. : Mon travail de thèse porte sur le roman contemporain mauricien d’expression française et anglaise. Je tente d’y repérer les convergences entre deux esthétiques post-coloniales : l’une francophone, l’autre anglo- saxonne.
Filigranes : Peux-tu nous citer quelques auteurs mauriciens ?
M.A. : Shenaz Patel, Ananda Devi, Nathacha Appanah-Mouriquand, parmi les femmes ; Barlen Pyamootoo, Carl de Souza, Bertrand De Roubillard pour les hommes. Les patronymes de ces auteurs seuls signalent une certaine configuration ethnique, ce qui pour Maurice joue un grand rôle. Cette génération d’écrivains francophones commen-ce à être connue ici. Elle est même éditée chez Gallimard ! Quant aux anglo-phones, moins connus, le pense à Lindsey Collen, une écrivaine phare. Très engagée, lauréate du prix du Commonwealth, elle est d’origine sud-africaine mais a immigré il y a trente-cinq ans à Maurice. Elle est reconnue comme Mauricienne. Il y a aussi Ramesh Bucktawar ou Sooresh Rago.

Filigranes : Comment découvres-tu ces auteurs ?

M.A. : Mon séjour de deux ans à l’île de La Réunion m’a ouvert à l’esprit de l’Océan Indien. En voyageant à Madagascar, aux Comores, à Maurice, une nouvelle réalité qui s’est installée en moi. Maurice m’intéresse tout particulièrement du fait de mes études d’anglais. Les Caraïbes mises à part, il y a très peu d’espaces où l’on peut faire communiquer ces deux traditions littéraires issues des colonisations britannique et française. Parmi les traces culturelles, elles ont laissé des empreintes linguistiques. Des productions française et anglaise sont nées et se pratiquent jusqu’à nos jours.

 

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Cursives 68

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Une ignorance jamais comblée – Entretien avec José-Flore Tappy http://filigraneslarevue.fr/2020/05/23/une-ignorance-jamais-comblee-entretien-avec-jose-flore-tappy/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/23/une-ignorance-jamais-comblee-entretien-avec-jose-flore-tappy/#respond Sat, 23 May 2020 16:44:14 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1463 Cursives 66
Entretien avec José-Flore Tappy
 

José-Flore Tappy est née à Lausanne en 1954. Elle travaille dans la recherche littéraire et l’édition de textes à partir d’archives d’écrivains, au Centre de recherches sur les lettres romandes (Université de Lausanne).

Elle a conçu et réalisé l’exposition Jaccottet poète qui présentait en 2005 à Lausanne d’une part les années de formation de Jacottet et ses interlocuteurs privilégiés – maîtres, amis, artistes, éditeurs -, d’autre part son travail d’écrivain à partir d’un choix de manuscrits.

En collaboration avec Marion Graf, elle a réalisé une Anthologie de la poésie en Suisse romande depuis Blaise Cendrars, publiée en 2005 chez Seghers. Elle a publié 4 recueils de poèmes Errer mortelle, Pierre à feu, Terre battue et Lunaires et un cinquième recueil intitulé Hangars va paraître à l’automne 2006. Elle a écrit également des textes consacrés à des artistes et traduit des poètes de langue espagnole ainsi que la poétesse russe Anna Akhmatova. Elle a bien voulu prendre le temps de répondre à nos questions.

 

Une ignorance jamais comblée
 

Filigranes : Vous avez déjà derrière vous 4 recueils de poésie publiés et un livre écrit en collaboration avec un sculpteur. Y a-t-il eu un moment inaugural où vous avez pris conscience que vous étiez poète ou bien est-ce venu progressivement, peut-être grâce en partie au regard d’autrui ?

José-Flore Tappy : J’ai toujours eu de la peine à me désigner comme « poète ». Le regard d’autrui, l’atten-te qu’on a de vous sont, en revanche, déterminants, et surtout le Prix C. F. Ramuz de poésie reçu en 1983, qui a entraîné la publication de mon premier manuscrit. À partir de là, vous devenez pour les autres quelque chose – ou quelqu’un de plus précis. Mais suis-je « poète » ? Voilà un mot bien trop grand, ou bien trop petit… On est tant de choses à la fois, et des choses tellement ordinaires ! Disons que j’écris de la poésie.

Filigranes : Comment définiriez-vous le fait d’être poète ? est-ce un métier, une tâche, un état intermittent, un mode d’être … ?

J-F.T. : Pas un mode d’être… je dirais un état intermittent. Comme une sorte de vie parallèle, discontinue, en retrait de la vie publique. Autant l’activité sociale privilégie la rapidité, la sûreté de soi, la réussite, la ligne droite, autant l’écriture, elle, s’élabore dans le doute, le détour, l’inquiétude, à l’écoute des discordances qui nous fragilisent. Mais c’est la vulnérabilité qui rend humain… Pour ma part, j’ai toujours eu besoin d’entretenir cette activité souterraine, lente, patiente, qui permet une communication différée, loin des pressions extérieures : une communication où les mots, la parole ont le temps de mûrir.
Lorsqu’on publie, qu’on entre dans le monde du livre et des transactions éditoriales, écrire devient aussi un métier ; mais je préfèrerais le mot  » travail « , qui dit mieux le labeur, l’effort, l’incertitude, une ignorance jamais comblée, et la peur devant le vide…  » Métier  » pourrait faire croire à un  » savoir-faire « , qui n’existe pas…

 

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Cursives 64

 

 

      

 

 

  
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La chanson, un art de la concision… – Entretien avec Christian Alix http://filigraneslarevue.fr/2020/05/22/la-chanson-un-art-de-la-concision-entretien-avec-christian-alix/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/22/la-chanson-un-art-de-la-concision-entretien-avec-christian-alix/#respond Fri, 22 May 2020 15:38:05 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1374 Cet entretien est paru dans
Filigranes n°52
« Et pourtant elle chante » Avril 2002
 

Dans ce numéro, nous avons rendez-vous avec Christian Alix, chercheur en éducation à l’Institut allemand de recherche pédagogique (D.I.P.F., Francfort – RFA) et auteur compositeur interprète. Christian Alix écrit les textes et compose les musiques de ses propres chansons mais écrit aussi des poèmes et des histoires pour enfants. Il évoque dans cet entretien une expérience singulière, celle d’auteur compositeur interprète.

 

Des chansons et des partitions

FILIGRANES : Quand as-tu le sentiment d’être entré en écriture et en chanson ?

Christian Alix : J’ai depuis toujours eu envie d’écrire des chansons et de la musique. Je suis, tombé dans la chanson et la musique – comme Obélix dans sa potion magique ! – très tôt. Ma mère chantait pour « chasser le diable qui rôdait » comme le dit Félix Leclerc. Mon père, lui, adorait danser. Mon rapport à la musique vient de là.
Vous savez comment ça se passait avant. Il y avait les disques 78 tours – mes parents n’avaient toutefois pas de « tourne-disque », mais surtout, on écoutait les chansons à la TSF, au poste, à la radio. C’était une tradition orale, du bouche à oreille Ce n’est pas innocent si on ne retenait que des bribes. On fredonnait, on sifflait et on répétait le refrain et un bout de couplet. Les chansons sont faites pour cela. En général on en restait là, sauf à acheter la partition et à l’apprendre par cœur.
Ma mère avait une qualité très précieuse à une époque où on n’avait pas les moyens d’enregistrer les chansons. Ayant exercé le métier de secrétaire, elle savait très bien sténographier. Elle notait donc très vite les textes des chansons qui passaient à la radio et les retranscrivait après ! Mes premières expériences d’écriture sont inscrites dans ce registre familial. Ce que je fais maintenant, moi, en écrivant mes propres chansons : quelques bribes vite notées sur un bout de papier… D’ailleurs, à une époque que je n’ai pas connue personnellement mais dont il était beaucoup question dans les récits de mes parents et des adultes, on apprenait en écoutant ce qui se chantait dans les rues ou dans les cours : un chanteur ou une chanteuse chantait et vendait ensuite la partition …
Dans la famille on chantait à chaque grande occasion. Mon oncle sortait sa pile de partitions et on faisait le tour de table et chacun « poussait » sa chanson, mon oncle servant le cas échéant de souffleur ! Cela allait de En revenant de la rue  à Nuit de Chine en passant par Le temps des cerises, Tino Rossi et Charles Trenet. Tout y passait !
Aujourd’hui encore, j’adore acheter des partitions. Plus peut-être que des livres qui n’existaient pas chez mes parents. Je me souviens très bien de la première fois où ma mère en a acheté une, à ma sœur et à moi : c’était au mariage d’une cousine en 1957 (J’avais ans 10 ans et ma sœur 4). Il s’agissait de Gondolier (la grande vogue des chansons italiennes !) et de Marjolaine de Francis Lemarque.

FILIGRANES : Dans quel répertoire de chansons as-tu grandi ?

Christian Alix : Dans quatre grands registres : en tant qu’enfant dans les chansons enfantines et folkloriques, par ma mère d’abord, mais aussi par l’école et surtout le patronage et les colonies de vacances. Ensuite par la radio et ma famille, le registre de la chanson populaire et de la variété de 1925 à 1960 (De Paul Delmet, Tino Rossi à Gloria Lasso, Georges Ulmer, etc.) Ensuite avec « Salut les copains », la radio des jeunes à partir de 1960, le rock et la musique nord-américaine du milieu des années 50 (Elvis Presley, Eddy Cochrane, Ray Charles). Et enfin, à partir de mon entrée en seconde en 1963 et de mon inscription á la bibliothèque municipale de Créteil et á la discothèque de Paris, la chanson dite « rive gauche » ou poétique ou d’expression. C’est là que j’ai connu les grands chanteurs (Brassens, Brel, Ferré, Leclerc mais aussi et surtout Jacques Douai). J’ai acheté ensuite un tourne-disque et mon premier 45 tours (Jean Ferrat, La montagne) le 23 décembre 1965 – c’est marqué dessus ! C’était donc un répertoire très composite et une trajectoire caractéristique du type de celle de bien des chanteurs de cette époque.

 

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Christian Alix n°52

 

Entendre  quelques textes de Filigranes
mis en musique par Christian Alix

 
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Dans l’entre-deux des langues – Entretien avec Lothar Weber  http://filigraneslarevue.fr/2020/05/22/dans-lentre-deux-des-langues-entretien-avec-lothar-weber/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/22/dans-lentre-deux-des-langues-entretien-avec-lothar-weber/#respond Fri, 22 May 2020 15:32:10 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1371 Cet entretien est paru dans
Filigranes n°43
« Humain / Inhumain » Mai 1999

 

L’entretien que nous proposons dans ce numéro est l’occasion pour Filigranes de rendre hommage à ceux de nos auteurs qui ont fait le choix et ont pris le risque – de ne pas écrire dans leur langue maternelle mais de faire le saut vers la langue étrangère qu’est pour eux le français. Lothar Weber, citoyen allemand, enseignant de français, formateur d’enseignants en RFA (Land de Hesse), nous raconte comment il est entré dans le territoire de la langue française et y a découvert le bonheur d’écrire.

 

« Si le mot que tu veux prononcer
n ‘est pas plus beau que le silence,
ne le prononce pas. »
(Sagesse Soufî)

Les années d’apprentissage

Lothar Weber : J’ai commencé à apprendre le français à l’âge de 14 ans. J’ai fait 5 ans de français au ly–cée, puis 3 ans à l’Université. Pendant toute cette période je n’ai pas eu le sentiment d’avoir réellement appris la langue, mais simplement de m’y être exercé. Au début, cet apprentissage était peu intéressant. Le manuel scolaire tenait lieu de Bible. Hors du livre point de salut.
Les choses ont pris une autre tournure en changeant d’enseignant : il nous faisait parler, écrire, bref travailler directement dans la langue étrangère. Par sa façon d’enseigner et de nous impliquer dans le travail, cet homme m’a réellement donné l’amour du français ! Le résultat a été qu’à la fin de ma scolarité secondaire, j’ai dé–claré que je voulais devenir professeur. « Faites des études de français », m’a-t-il dit.
Dès cette époque, la langue française (ma 4ème langue étrangère après l’allemand – à la maison je ne parlais que le patois de notre région – l’anglais et le latin) m’attirait par ses sonorités et sa musicalité. Dans mon village de Hesse on m’appelait « Lothar le Français ». J’avais une façon de vivre qui était bien plus gaie que les autres, j’aimais la bonne chère. Etre qualifié de français, cela me plaisait !
J’avais pensé un moment faire des études d’anglais. Je parlais mieux l’anglais, je sentais qu’il me faudrait encore beaucoup travailler pour bien maîtriser le français. Mais qu’importe ! Dans les cours, il y avait de la place et – contrairement aux groupes d’anglicistes – beaucoup plus de femmes que d’hommes ! Ceci m’a donné à penser que cette langue était plus féminine. Une langue à apprendre avec l’âme et le coeur. Je dois dire qu’au début, je m’inquiétais même de ne pas être assez masculin dans mes choix. Plus tard, j’ai changé de point de vue sur cette question. J’ai aussi pensé que les femmes sont plus douées pour les études de langues que les hommes.

Filigranes : Quelles ont été les réactions dans ta famille ?

Lothar Weber : Mes parents étaient rassurés de me voir devenir enseignant, c’est tout. Quant aux langues, eux ne parlaient que le patois de la Hesse du Nord et l’allemand bien entendu. Il y avait peu de livres à la maison. Mon père détestait me voir lire et m’envoyait travailler à l’étable ou ailleurs parce que, quand je lisais, je ne voyais plus ce qui se passait autour de moi. Je lisais beaucoup, surtout de la littérature populaire, des histoires de westerns, des romans d’aventure. Il y avait aussi la biblio–thèque de l’école et la bibliothèque du village où j’ai tout lu.

Filigranes : Comment ton rapport au français a-t-il évolué à l’Université ?

Lothar Weber : A l’Université, j’ai découvert la littérature : Le Petit Prince notamment. Cela a été le déclic. Je l’ai lu sur le champ pendant un séminaire et plus rien d’autre ne comptait. Je passais des heures dans la biblio–thèque de l’Institut. Je me régalais. Un monde nouveau s’ouvrait à moi : j’étais fasciné par la beauté de ces textes, et heureux de les comprendre si bien. De Saint-Exupéry à Ronsard, en passant par Molière et bien d’autres, j’étendais le cercle de mes lectures.

 

Les années de voyage

 Lothar Weber : Je suis venu en France pour la première fois à l’âge de 22 ans, dans le cadre d’un échange d’étudiants. Nous étions hébergés dans une École Normale et c’est là que j’ai réellement commencé à me mettre à la langue parlée. Au départ, j’étais loin de parler librement. En huit semaines tout était là. A la fin du séjour, j’étais capable de m’expri–mer couramment en français.

 

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Lothar Weber n°43

 

 
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Traductrice…   Entretien avec Myrto Gondicas http://filigraneslarevue.fr/2020/05/22/traductrice-entretien-avec-myrto-gondicas/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/22/traductrice-entretien-avec-myrto-gondicas/#respond Fri, 22 May 2020 15:25:02 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1366 Cet entretien est paru dans
Filigranes n°42
« Balade chez les Anciens » Janvier 1999

 

Filigranes a rencontré Myrto Gondicas, traductrice. Comment devient-on traductrice ? Quel est le projet du traducteur, quel est celui de l’éditeur ? Que signifie « traduire » ? Quelle serait la juste distance
avec les textes anciens ? Que signifie rendre « lisible » un texte pour un lecteur contemporain ? Voici quelques unes des réflexions qui, à n’en pas douter, feront écho.

 

Filigranes : Myrto Gondicas, tu es traductrice et tu as travaillé pour différentes maisons d’édition. Combien d’ouvrages as-tu traduits ?

Myrto Gondicas : J’ai traduit deux ouvrages de l’américain mais mon activité a été surtout consacrée à la traduction d’œuvres en grec ancien. J’en ai traduit six dont deux en collaboration.

« Histoire d’un bébé »

Filigranes : Comment en es-tu venue à la traduction « professionnelle » ?      

M.G. : Par des rencontres, par des hasards heureux. La première fois, c’était pendant une des périodes difficiles de ma vie. J’ai revu quelqu’un que j’avais croisé et que mon frère avait croisé quand nous avions tous les deux douze ans, dans une perspective d’orientation scolaire, et aussi parce qu’il faisait des recherches sur les jumeaux. C’est René Zazzo, le psychologue connu du grand public pour ses recherches sur les jumeaux mais qui s’est intéressé à beaucoup d’autres sujets, quelqu’un de très curieux, de très ouvert et de très intéressant. Quand je l’ai revu, cela m’a fait beaucoup de bien. Et puis un jour, il m’a dit qu’il dirigeait une collection aux PUF, ainsi qu’une revue, la revue « Enfances ». Un jour, il a eu connaissance d’un projet de traduction d’un ouvrage américain dans cette collection et il m’a dit : « Est-ce que cela vous intéresserait de traduire un ouvrage de l’anglais ? ». A cette époque, j’étais très mal, je ne faisais rien de la journée et j’ai dit : « Ah, oui, beaucoup. Merci. » Il m’a dit : « Bien, allez-y. »

L’ouvrage était intitulé « Histoire d’un bébé ». Il s’agissait la contraction, pour le grand public, de ce qui avait été la thèse d’une psychologue américaine de la fin du siècle dernier. Le matériau, c’était l’observation des stades du développement d’un bébé. L’auteur avait pris un bébé de sa famille, une nièce, je crois, entre 0 et 1 an, et avait fait une sorte de journal très vivant, très intéressant, avec quelques passages un peu plus techniques, des allusions aux théories psychologiques de son époque. Zazzo m’a beaucoup aidée. Il a revu et relu tout ce que j’avais fait. Pendant à peu près un an donc j’ai vécu avec ce bébé, et lui aussi d’ailleurs. Zazzo m’écrivit un jour dans une lettre que nous avions vécu tout ce temps avec Ruth, le bébé, qu’elle avait fini par devenir un personnage que nous aurions pu connaître pour de bon. Au moment de la parution de la traduction, il me fit la remarque qu’étant donnée sa date de naissance, Ruth aurait pu être là, quelque part, puisqu’elle aurait eu quatre-vingt dix et quelques années !

Voilà la première occasion que j’ai eue de traduire un livre. C’était complètement inattendu et en même temps, c’était une expérience très intense. La deuxième occasion s’est présentée de manière plus classique, mais aussi par hasard et par amitié. (.)

 

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Myrto Gondicas n°°42


 

 
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« Construire des significations à des mots existants » (Teresa Assude) http://filigraneslarevue.fr/2020/05/04/construire-des-significations-a-des-mots-existants/ http://filigraneslarevue.fr/2020/05/04/construire-des-significations-a-des-mots-existants/#respond Mon, 04 May 2020 21:35:29 +0000 http://filigraneslarevue.fr/?p=1275 Un entretien avec Teresa ASSUDE,
membre du collectif de Filigranes, enseignante
et chercheur en didactique des mathématiques.

 

A propos d’écriture en didactique des mathématiques
et d’écriture poétique

TA : En didactique ou en poésie quand j’essaie de créer, il y a toujours un temps de maturation. Tout dépend de la manière dont chacun vit le travail. Moi, je vis dans la lenteur en ce qui concerne la création. Parfois j’ai l’impression que j’ai avancé, et quand je relis, je m’aperçois que je n’ai pas avancé du tout. Je traîne, je traîne, ou j’écris à quelqu’un ou je n’écris rien. Puis, un peu plus tard, cela peut aller très vite. Les jours où je suis restée « sans rien faire », c’est une période où quelque chose a mûri, mais qu’ai-je fait pour cela (à part me donner le temps) ? Même s’il y a des choses que je ne comprends pas dans la création, je pense que celle-ci n’est pas magique : le travail et la volonté de créer y sont pour quelque chose.

 

Lire la suite : « Construire des significations à des mots existants »

Entretien avec Teresa Assude, chercheure en didactique des mathématiques et pédagogie. Auteur de Filigranes.
(N°22).

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