Qui tient l’appareil ? »
(« Focales » vol.3)
« Telles sont les deux voix de la photographie. À moi de choisir, de soumettre son spectacle au code civilisé des illusions parfaites, ou d’affronter en elle le réveil de l’intraitable réalité ».
Roland Barthes, La chambre claire
C’est bien d’une énigme dont il sera fait état dans ce numéro, le dernier de la série « Focales ». Dans les deux numéros passés nous avons interrogé par l’écriture le regard qu’entre champ et hors-champ, toutes échelles confondues, nous portons sur le monde.
Aujourd’hui avec ce titre intriguant, c’est d’une série d’actes dont nous parlons, d’un faire que des sujets assument, ou non. Qu’est-ce que décider de « prendre », « agir », « capter » ? Qui s’y engage ? Qui en a la capacité et en ressent le désir, lequel parfois submerge ? Qui en craint l’intrinsèque violence ?
Ainsi, au fil des textes de ce numéro, nous voilà projetés dans le mouvement du temps qui passe et que peut-être nous voudrions arrêter. Nous voilà pris dans le faire, fascinés par les modernes captations du réel, par les images, les films, les sites spécialisés. Invités au dire, au récit, à la narration, au motif d’une supposée puissance de ces médias. Oui, nous prenons, nous montrons et donnons à voir et revoir, y compris en nous en défendant parfois.
C’est un travail de mémoire et de production de traces que les textes évoquent. Ils interrogent ce que nous voulons conserver. Ils rompent à leur manière l’enchainement de choses qui semblaient pourtant aller de soi. Ils supposent le suspens.
Par l’écriture qui s’ensuit et le retrait qu’elle suppose, c’est comme un arrêt sur l’image qui s’impose. Polysémie des verbes tandis que nous calculons, découpons, nous donnons une forme – image après image, texte après texte. Fascinés par le « cela a été » qu’évoque Barthes, par sa persistance dans nos mémoires, nous cherchons à mieux capter puis restituer le flux des pensées et des émotions en nous.
Au-delà de l’agir – prendre ou laisser -, nous voilà par le truchement de nos textes conduits à dire notre regard sur l’autre, les autres et le monde.
Bardés de nos appareils, il arrive cependant que nous résistions et décidions de surseoir à notre folie d’humains d’imaginer que tout puisse se contrôler, se conserver, se transmettre. Il nous arrive d’avouer nos peurs et de vouloir calmer nos angoisses face à ce qui pourrait disparaitre de nous et autour de nous.
Reconnaitre le hasard et la chance, la pulsion, quand elle est maitrisée, le non vouloir-saisir, s’ils sont notre choix, sont-ils alors des manières modernes de résister à « l’intraitable réalité » qu’évoque notre exergue ?
Oui, au-delà des images, l’écriture offre de surseoir à la violence, nous le savons.
MN (mai 2022)
Éditorial 3
DEDANS / DEHORS
Teresa ASSUDE Attente, déclic 5
Laure-Anne FILLIAS-BENSUSSAN Mandarines et une autre photo 6
Michèle MONTE Donnant Donnant 8
Michel NEUMAYER Être, ne pas toucher, saisir 10
Anne BARBUSSE Rencontre avec Luc Moullet 12
Gislaine ARIEY L’écran 14
Chantal ARAKEL Sa Prière 16
VIGIES
Georges XUEREB Au nom de l’autre et de l’Autre 18
Jeannine ANZIANI Nuit de veille sur la mer 20
Anne-Marie SUIRE La musique 22
Dominique HEBERT Migrance 24
Olivier BLACHE Histoire silencieuse 26
La revue Filigranes « évolue » 28
CURSIVES 30
Entretien avec Dominique Piveteaud, pédagogue d’éducation nouvelle
et artiste plasticien. « Ce que j’active dans ma vie professionnelle
et de créateur, c’est la dimension de l’engagement. »
QUI SUIS-JE ?
Chantal G.Blanc Vie-pierre / Vie-poussière 42
Anne-Claude SIMON-THEVAND Révélation 43 Jacqueline L’HÉVEDER Mission impossible 44 Arlette ANAVE Àssigné.e à résidence 46
Marie-Christiane RAYGOT Ce n’est pas 48 Xavier LAINÉ Allo ? Mais qui écrit donc ? 50
Annie CHRISTAU Ce que je n’ose dire 52
Agnès PETIT Je ne savais pas 54
Illustrations « Qui tient l’appareil ? » Philippe Razet
Couverture et p.17 – 21 – 27
Champ / Hors champ »
Toute écriture, toute création est une découpe. Des sujets – vous, moi – décident de produire. Ils tirent du réel qui les environne matière et matériaux pour la création. Tous, dans l’enfance nous avons appris à voir, à regarder l’espace et parcourir le temps. Mais aujourd’hui, cela suffit-il ? Cette création nous identifiera, nous singularisera face à vous, lectrice, lecteur. Elle nous portera.
Dans ce second numéro de « Focales », notre série 2021, nos yeux se dessillent pourtant. Par la bivalence du titre retenu, écrire et produire se donnent à lire comme acte souvent ambigu, tour à tour travail de prélèvement, de classement, de ponction et finalement de choix.
« Nous ne façonnons jamais le monde […]. C’est le monde qui nous façonne » rappelle Toni Morrison (1). Nos yeux d’humains n’ont de cesse de questionner, d’instruire, de trier, de retenir ou pas, de cataloguer, de classer. Dans notre logique même d’assomption, nous élisons ceci, nous éliminons cela. Pouvons-nous y échapper ? Personne ne le sait.
« Les yeux quand ils s’ouvrent découpent dans le réel comme un ordre du visible », disait en son temps le critique d’art Marc Le Bot (2). Il faisait référence aux Romains, lesquels distinguaient entre bien et mal, séparant dextre et sinistre. Mais foin des Anciens !
Dans le passage du champ à son hors-champ, la solitude guette et nous échappe parfois. L’anonyme menace.
À tout moment nous nous exposons à invisibiliser. Des gilets jaunes aux personnes racisées(1), des travailleurs précaires à celles et ceux qui portent la question du genre(3), nos yeux sont parfois bien mal regardants. Nos pensées plient, nos lettres s’italiquent.
Notre difficulté à nommer croît. Notre lexique s’accorde mal aux demandes naissantes de dignité et à leur revendication. Nous ne savons parfois ni nommer, ni reconnaître l’égale dignité.
Aujourd’hui pourtant notre éducation, notre intelligence, notre information, notre capacité à mieux entendre nos émotions nous invitent à porter un regard bien plus acéré sur le monde. Un champ nouveau de perceptions se dégage. Il est porteur d’avenir : sachons nous attacher à l’invisible ; questionnons l’absent. Que l’oubli, la négligence aussi nous soient alerte. Entre bonheur et tristesse, tutoyons l’inapparent. L’indifférence, la négligence alors se mueront en retrouvailles. Nos pensées seront sans bornes.
Ici réunis, nos récits, nos témoignages, les expériences narrées dans Cursives, nos rêves s’inscrivent en faux contre ce constat premier et pessimiste. Modestement en effet nous témoignons de notre capacité à nous fondre dans l’humain. Nous exprimons nos peines. Nous disons nos joies. Nous nous indignons.
Nous nous relions ainsi avec vous lectrice, lecteur. En choisissant d’échapper au dilemme, ensemble et vaille que vaille, nous naviguons entre les mille et une facettes d’un prisme appelé le vivant !
MN
(1) Toni Morrison, Un don et autres ouvrages.
(2) Marc Le Bot, Une blessure au pied d’Œdipe et autres ouvrages.
(3) Judith Butler, Trouble dans le genre et autres ouvrages.
SOMMAIRE
POUVOIR DES MOTS
Tili l.s TAUROS
Teresa ASSUDE
Anne-Claude SIMON-THEVAND
Xavier LAINÉ
Paul FENOULT
PAS VU
Olivier BLACHE
Noelle de SMET
Chantal BLANC
Antoine DURIN
Marie-Noëlle HOPITAL
Anne-Marie SUIRE
Laure-Anne FILLIAS-BENSUSSAN
Georges XUEREB
Nicole DIGIER
Jean-Jacques MAREDI
Annie CHRISTAU
CURSIVES
« Grain de sable sous le capot », un entretien avec
Hubert Truxler autour d’une écriture liée au travail en usine.
Lire l’entretien : Cursives 109 Hubert Truxler
EN SILENCE
Arlette ANAVE
Michèle MONTE
Jeannine ANZIANI
Françoise SALAMAND-PARKER
Marie-Christiane RAYGOT
Chantal ARAKEL
Michel NEUMAYER
Anne BARBUSSE
Agnès PETIT
Illustrations de couverture ((J.Anziani,)
p. 27 – 36 – 51 (Anne-Marie Suire, Michel Neumayer, Anne-Claude Simon-Thevand)
« À l’échelle »
(Focales vol. 1)
« Les yeux, quand ils s’ouvrent, découpent dans le visible
comme un ordre du réel » Marc Le Bot (1)
Écrire, c’est regarder le monde et ses paysages, c’est ressentir des émotions, imaginer, anticiper, se souvenir, construire et déconstruire, chercher les mots. Écrire, c’est bâtir et, ce faisant, c’est penser. Sur ce constat s’ouvre une nouvelle série pour Filigranes, trois volumes consacrés au terme, polysémique s’il en est, de focales. Aussi, nous voici pour commencer à traiter d’échelles. Plus tard il sera question de champs et de hors-champs, enfin du sujet écrivant, lisant, produisant lequel « tient l’appareil ».
o o o
L’écriture comme fabrique est un monde intermédiaire entre le réel et nous, dit Marco Martella 2. Mais ne s’agira-t-il dans ce présent moment de géométrie poétique que de balayer du regard la gamme de nos choix afin d’un peu mieux savoir ce qu’écrire signifie ? Non.
Certes, cela nous interroge d’évoquer l’éventail, né souvent du hasard, de toutes ces échelles qui dans l’écriture nous poussent vers le ciel. Le désir nous habite d’identifier celles qui subtilement nous attachent encore à la terre, qui nous cadrent aussi, voire nous enferment parfois. De comparer, texte à texte, nos manières de prélever des fragments d’histoire de nos vies et, comme au cinéma, les monter.
S’ajoutera notre décision de voir le monde tel qu’il est ou feindre de ne pas voir. De comprendre comment à chaque fois, autour de marges plus ou moins grandes, le ruban du texte nait sous nos regards d’auteurs, comment il se déposera sur la feuille. De nous imaginer démiurges à prétendre épuiser le réel ou vouloir à l’inverse en préserver le mystère. De fixer la taille de nos plans, petits ou grands angles, américains ou pas, cédant à ce jeu, cette joie des cadres.
Nous savons que tout en la matière est bien plus qu’une affaire de mise en page. Ainsi donnons-nous à lire quelques aspects disant comment nous travaillons ce qui nous relie au monde et, par là, affirmons nos singularités d’auteurs.
o o o
Dans ce premier temps de notre recherche, nous ne nous attacherons qu’à quelques entrées seulement : celle des espaces que l’écriture ouvre ; celle des géographies avec lesquelles écrire nous met en relation ; celle des cultures et langues qui nous traversent et par lesquelles, à travers notre propre création, nous nous prolongeons. Mais à chaque fois que chez le lecteur (il fait le livre3) nous suscitons et espérons en retour de nouvelles inventions, tout nous échappe encore au cœur de diffractions multiples.
Si donc, comme l’affirme Édouard Glissant « la création est rebelle aux discours », saisissons cette chance qui nous est donnée. Témoignons sans fard de notre regard sur le monde tel qu’aujourd’hui nous le percevons et en retour voulons l’imaginer, voire peut-être le transformer.
M.N.
1 Marc Le Bot, https://www.universalis.fr/encyclopedie/marc-le-bot/
2 Les pensées sauvages, Marco Martella https://www.franceinter.fr/emissions/l-heure-bleue/l-heure-bleue-du-jeudi-01-juillet-2021
3 Lire ici Cursives, entretien avec Jean-Claude Villain
FILIGRANES
Éditorial
L’ESPACE S’OUVRE
Annie CHRISTAU Vibrations
Chantal ARAKEL. Au-delà des murs…
Arlettte ANAVE Mat
Teresa ASSUDE Si loin, si près…
Anne-Marie SUIRE Pierre de bornage
Paul FENOULT Tente sombre
Laure-Anne FILLIAS-BENSUSSAN Échelles de Jacob
Anne BARBUSSE Le regard-cinéma
HUMAINES GEOGRAPHIES
Marie-Noëlle HOPITAL Entre ciel et mer
Christine LY Longtemps…
Jeannine ANZIANI Moteur – action !
Agnès PETIT Face à face
Ève-Marie CRUT Jadis
Jean-Jacques MAREDI Sens interdits
Chantal BLANC C’est selon
Jacqueline L’HÉVÉDER Une date forcement
CURSIVES
« Je fais le livre qui me fait » – L’écriture comme expérience initiatique –
Un entretien avec Jean-Claude Villain, poète et écrivain.
Lire l’entretien: cursives 108 jean-Claude Villain
CE QUI NOUS TRAVERSE
Françoise SALAMAND-PARKER Du haut de la dunette
Régine CARNAROLI Le murier
Michel NEUMAYER Pourparlers
Michèle MONTE Face à face
Anne-Claude SIMON-THEVAND Le temps nacré des galets
Xavier LAINÉ Si petit sur l’échelle du temps
Marie-Christiane RAYGOT Ainsi
Illustrations de couverture et p.18 – 31 – 44 (oeuvres mixtes, sculptures & photos)
Jacqueline L’HÉVÉDER
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« Est – Ouest et retour »
à Nathalie Ferrier, notre amie si jeune perdue
« Rien ne disparaît de ce qui a dû être abandonné »
Henri Wallon
Tout a commencé par un pressant défi de Nathalie Ferrier, en poste au Centre Culturel français de Moscou : ce serait bien si les liens déjà tissés entre Moscou et Marseille perduraient dans un autre numéro de Fili (1) ! Faisons mieux connaissance avec nos littératures respectives. Offrons-nous réciproquement des textes d’auteurs auxquels nous tenons, représentant pour nous ce que nous aurions envie de faire savoir aux autres. Et à partir de là, chacun pourrait choisir et écrire en écho, en écart, en voisin ou en étranger. Les textes seraient comme des miroirs où se mirer, se reconnaître autre ou pareil… Les « prétextes » joueraient le rôle de tremplin, d’apport, d’horizon en trouvant leurs destinataires.
Tout cela était bel et bon.
Mais Nathalie, sans avis préalable, une mauvaise nuit de novembre, s’en est allée rejoindre les anges… Peut-être de là-bas veille-t-elle encore : le flambeau a été repris et les fils renoués grâce à l’engagement et à l’amicale ténacité de Carole Foullon, qui a tenu envers et contre tout à faire vivre le projet.
Alors, elle a battu le rappel et nos lointains correspondants Oleg, Sacha, Olga, Inna, Micha, Sergueï, Irina et les autres – tous francophones et francophiles – se sont mis de la partie et ont envoyé leurs pages de Dostoïevski, Gogol, Gorki, Maïakovski, Pouchkine, Oulitskaïa, Boulgakov, Harms, Akhmatova, Tsvetaïeva, Pasternak… comme autant de textes souches. Du côté français : Jaccottet, Butor, Koltès, Duras, Glissant, Michaux, Jauffret, Proal, Aragon, Colette, Bouvier, Rimbaud, Prévert… cinquante mails plus loin, nous avions fait le plein de pages d’anthologie.
Comment se sont faits ces choix ? Mystère ! Certes, ils disent quelque chose de nous, de nos goûts, de nos désirs de communiquer, mais que veulent-ils affirmer de notre rapport au monde, à la littérature, à la vie comme elle va ? Ils témoignent secrètement de nos singularités, différences et appartenances. Ces quelques lignes offertes à des lecteurs inconnus sont en soi un message, du moins pouvions-nous les considérer ainsi et l’échange se faisait en retour.
Les textes envoyés, enregistrés et reçus, le bonheur d’entendre des sonorités nouvelles, c’était déjà bien, mais l’essentiel était encore devant nous : écrire ! Et là, que l’on soit Russes ou Français, se frotter à la langue est toujours un risque et une aventure. Quelles forces d’attraction ont joué ? Quels mots ont ouvert la voie ? Chacun mesurera la distance introduite du texte souche au texte réplique : transposition, réponse, déplacement.
Dans cette sorte d’atelier à distance, aux lecteurs de lire entre les lignes, de découvrir les affinités électives, de percevoir les fils invisibles. Donner – Recevoir – Rendre. Au-delà du lien, se construisent don et contre don (2).
Chacun appréciera l’humaine signification de ces modestes transmissions. En ces temps où trop souvent la violence préside aux relations entre pays, le seul choix possible est d’aller à contre-courant à la rencontre des autres, de leur culture et de leur imaginaire. Odette et Michel Neumayer /Carnoux, le 24.07.06
http://www.ecriture-partagee.com/03_Fili_numero/fi_65_franco_russe/fi_65.htm#top
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